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Retour (fatal) à l’ordinaire pour le Stade rochelais

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    Retour (fatal) à l’ordinaire pour le Stade rochelais Patrick Derewiany - Patrick Derewiany
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Le nouveau champion d’Europe ne verra pas les demi-finales du Top 14. La faute à une première période totalement ratée.

L’euphorie des dernières semaines était certainement trompeuse. Elle avait fait oublié qu’avant le début du printemps, La Rochelle était encore cette équipe sur courant alternatif, progressant par à-coups en Top 14. Les Rochelais avaient tardé à trouver la bonne carburation et notamment à l’extérieur, s’inclinant à Biarritz et à Perpignan, les deux derniers du classement, mais aussi sur la pelouse du Stade français, seulement onzième à l’arrivée.

Ce match de barrage à Toulouse est venu rappeler que la bande de Ronan O’Gara avait eu du mal à s’exporter cette saison. Elle a de nouveau fait preuve d’une grande fébrilité, de beaucoup d’imprécisions et d’une indiscipline rédhibitoire notamment en première période, étouffée par le rythme imposé par les Toulousains comme l’avouait le deuxième ligne Thomas Lavault : « En première mi-temps chaque joueur a fait sa petite faute et il n’y a pas eu photo. On a pêché dans l’engagement, on ne peut que le regretter. Ce n’était pas trop dur physiquement, il ne faut pas prendre cette excuse. Quand on loupe quarante minutes sur quatre-vingt, on le paie cash. Les Toulousains ont senti que nous étions en dedans en première mi-temps et leurs leaders de jeu ont pris le match à leur compte. Ils ont joué vite les ballons et nous ont mis sous pression. On n’est pas parvenu à sortir proprement de notre camp et nous avons joué chez nous en encaissant peu à peu des points. »

Un retour à l’ordinaire au plus mauvais moment alors que le Stade rochelais avait réussi à faire preuve d’une grande régularité depuis le début de la phase finale de Coupe d’Europe. Le manager Ronan O’Gara avouait qu’il n’avait pas reconnu son équipe pendant les quarante premières minutes : « On ne peut pas cacher notre frustration, notre prestation est très décevante. Notre préparation était pourtant bonne. Ce soir, on a pris une leçon de combativité et d’agressivité dans les rucks. Il n’y a pas eu photo, Toulouse a été meilleur que nous. C’est peut-être de ma faute : la tactique était de déplacer Toulouse mais on a négligé l’affrontement, et je le prends pour moi. »

Un coup de pied aux fesses

Ce match est venu rappeler que les Rochelais n’ont pas eu la même maîtrise ni la même réussite sur la scène européenne que pendant le marathon du Top 14, à l’image de leur ouvreur Ihaia West manquant une pénalité en face des perches qui aurait permis à son équipe de prendre le score en début de rencontre, avant de trouver une touche directe sur l’action suivante.

Des petites erreurs qui ont facilité la tâche des Toulousains même si Brice Dulin prenait la défense de son ouvreur : « Je ne pense pas que cette pénalité aurait changé la physionomie du match. S’il n’avait manqué que trois points… Collectivement on n’a pas su répondre à leurs attaques, on n’a pas su trouver les solutions pour rebasculer dans une dynamique positive et imposer notre rythme […] Notre plus grand adversaire c’est nous-mêmes. À la pause, il a fallu une tape au derrière, pour être poli, pour se réveiller. » 

Mais le mal était fait, comme le reconnaissait encore l’arrière international : « On aurait pu rendre les choses beaucoup plus difficiles à l’adversaire, mais on a été trop imprécis, indisciplinés. On a fait en sorte que Toulouse remporte ce match. » Ce coup de pied au derrière est venu de Ronan O’Gara qui n’a pas caché son énervement : « À la mi-temps, nous ne sommes pas loin de la honte. C’est difficile de dire ça car j’entraîne des champions, des champions d’Europe, mais pendant les quarante premières minutes ce n’était pas nous. Il est impossible d’avoir l’opportunité de gagner un match en donnant trente-trois points, dont vingt et un en première période. C’est impossible. »

Des champions d’Europe qui ont eu l’orgueil nécessaire pour limiter la casse et ne pas manquer complètement leur sortie. « À la mi-temps, nous n’étions pas plus bas que terre, expliquait le deuxième ligne, à 21-7, on s’est dit que si nous marquions un essai, c’était reparti. Il fallait arrêter de jouer à la baballe et affronter les Toulousains. On essaie de revenir, de se battre comme on peut, mais c’est Toulouse en face. »

Les Rochelais mourraient à cinq points, même si cela ne venait pas éteindre leur frustration, eux qui rêvaient de revenir sur le Vieux-Port le 25 juin prochain. Mais ce départ précipité en vacances ne doit pas ternir le triomphe de Marseille. Cette équipe a marqué l’histoire du club. Et il est certain qu’elle aura encore faim la saison prochaine.

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