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Philippe Saint-André : « La saison est déjà réussie »

Par David BOURNIQUEL et Pierre-Laurent GOU
  • Pierre-Hennry Broncan et Philippe Saint-André
    Pierre-Hennry Broncan et Philippe Saint-André Icon Sport - Icon Sport
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Les deux managers des clubs qualifiés directement en demi-finale nous présentent les chocs du weekend prochain et dévoilent leurs ambitions.

Est-ce un avantage d’être qualifié directement pour les demi-finales, ou passer par les barrages permet-il de lancer la dynamique des phases finales ?

Philippe Saint-André Je vous répondrai samedi prochain ! Mais j’ai l’impression que le Top 14 est chaque année un peu plus dur, les saisons sont toujours très longues. Qu’en saison régulière, il n’y a quasiment plus de match simple tellement il y a une grosse densité en championnat. Il n’y a qu’à voir la bataille qu’il y a eue pour être dans les six premiers. Donc, d’avoir une semaine de régénération et d’avoir commencé à travailler sur cette demi-finale, c’est un léger avantage sur nos adversaires.

Pierre-Henry Broncan Quand tu parviens à le gagner, oui ; le barrage peut lancer une dynamique. Mais tout peut aussi s’y arrêter. Être directement en demie permet de s’économiser un tour. Samedi soir, on a vu La Rochelle se faire désosser par le Stade toulousain. Pour eux, le chemin s’est arrêté là alors qu’ils sont champions d’Europe. Il ne faut jamais oublier que ce sont des matchs couperets et que tout peut s’y passer.

Est-ce que le vainqueur de Toulouse – La Rochelle, est le grand favori pour le titre de champion de France ?

P.S.-A. Le Top 14 est un long rallye et nous sommes contents et fiers d’avoir été réguliers cette saison, d’avoir fini second. Oui, Toulouse et La Rochelle sont impressionnants, mais Bordeaux est une très belle écurie et le Racing n’a pas grand-chose à leur envier non plus. En phases finales, si tu veux être champion, il faut passer tour après tour et l’emporter à chaque fois, quel que soit l’adversaire. Toutes les équipes encore en lice feront un très beau champion. Toutes !

Quel a été votre programme d’entraînement, la semaine passée ?

P.S.-A. Passé la période de régénération, nous avons travaillé sur notre jeu, sans tenir compte de qui on allait affronter vu que nous n’avions pas le résultat. Jeudi et vendredi, nous avons fait deux jours avec des gros volumes en termes de physique et de terrain. Nos analystes vidéos vont bosser toute la nuit de dimanche à lundi, pour décortiquer l’affiche Bordeaux-Racing (interview réalisée dimanche après-midi).

Ce lundi, à la reprise des entraînements, les joueurs auront tous les éléments possibles pour rentrer tout de suite dans leur préparation. La stratégie va commencer ce lundi. La semaine passée, on a aussi potassé sur ce que nous avions envie de faire sur le terrain. On a pu tester des nouvelles combinaisons.

P.-H. B. L’idée était quand même de régénérer les joueurs qui ont beaucoup donné pendant la phase régulière. Nous avons travaillé sur des semaines classiques. La seule petite modification vient du fait que nous nous sommes entraînés dimanche, vu que nous jouons notre demi-finale vendredi. Notre semaine est décalée, nous nous reposerons mardi au lieu de mercredi. Ce n’est pas l’heure d’apprendre à jouer au rugby, on ne va pas réinventer notre jeu si près de l’échéance.

Quels sont les points forts de votre adversaire ?

P.S.-A. C’est une équipe massive devant, et qui possède derrière de véritables matchs winners avec la paire de centres Moefana- Seuteni et deux facteurs X avec Woki et Jalibert. C’est aussi, depuis trois ans, l’une des formations les plus régulières du Top 14. Toujours en haut, avec à sa tête un manager intelligent, Christophe Urios. Elle est très difficile à manœuvrer. Cette année, on reste sur deux revers, certes de peu car nous avons décroché le point de bonus défensif à chaque fois. Mais on est sorti du terrain en perdant. Bordeaux est une formation de grande qualité.

Quid de Toulouse ?

P.-H. B. On a déjà tout dit, tout lu et tout écrit sur cette équipe formidable. Elle est menaçante dans tous les secteurs de jeu. C’est le principal fournisseur de l’équipe de France et cette équipe est composée de match winners à tous les étages.

De plus, le Stade toulousain est très équilibré, avec des avants monstrueux et des trois-quarts capables de prendre des initiatives, de créer des espaces et de marquer des essais sur des ballons de rien. La charnière est incroyable. Nous l’avons encore vu samedi soir : l’association Ntamack-Dupont a été infiniment supérieure à la paire rochelaise. Ces mecs sont des gagnants.

Malgré leur jeune âge, ils maîtrisent toutes les composantes d’un match de rugby. Ils ont la culture de la gagne, de par le passé de leur club et de par leurs performances en équipe de France. Et puis, Antoine Dupont est sans doute le meilleur numéro 9 d’Europe. Il est aussi bon en attaque qu’en défense, il est sûr de lui, il est en confiance, il a de la réussite… Bref, il est très au-dessus du lot.

Êtes-vous handicapé par des absences ?

P.S.-A. Il nous manque deux joueurs très importants avec Cobus Reinach et Paul Willemse. Mais dans une saison aussi longue, quand tu arrives en phases finales, c’est une quasi obligation pour tous les clubs d’avoir des absents, même parmi les cadres.

D’une certaine manière, on a de la chance car nous récupérons aussi Enzo Forletta et Arthur Vincent dans ces moments importants. Et puis, même si Reinach est notre meilleur marqueur d’essais et Willemse notre poutre, nous avons eu le temps de faire le « deuil » de leur absence. Nous avons su trouver des solutions performantes.

P.-H. B. Nous avons la chance de ne pas avoir de blessés. Les préparateurs physiques et le staff médical sont très vigilants. Ils travaillent tous très dur pour que les mecs soient sur la pelouse le week-end. Je leur tire mon chapeau car c’est réussi.

À cette heure, seul Tyler Ardron est forfait, touché à un genou. Après, il y a sans doute une part d’impondérable et de réussite. Cette saison, globalement, nous avons eu le soupçon de chance qui fait que nos joueurs ont pu éviter les grosses blessures. Tant mieux.

La saison est-elle déjà réussie ?

P.S.-A. N’oublions pas que l’an dernier, nous avons joué le maintien jusqu’à la dernière journée. Alors, oui, elle est déjà réussie car nous avons joué un quart de finale de Coupe d’Europe et nous finissons deuxième de la phase régulière du Top 14.

Après, quand tu es en demi-finale, tu n’as envie que d’une chose : aller au Stade de France. Nous avons la chance d’être dans le dernier carré et croyez-moi, nous allons nous employer pour faire quelque chose que le MHR n’a encore jamais réussi à faire dans son histoire…

P.-H. B. En ce qui nous concerne, je note déjà qu’il y a une progression. Après avoir échoué de peu à nous qualifier la saison dernière, nous sommes cette fois dans le dernier carré. C’est déjà bien. On analysera après, à froid, à tête reposée. Le regret que j’ai porte plutôt sur la campagne de Coupe d’Europe. Je pense que nous méritions vraiment de nous qualifier et de jouer un quart européen.

Avez-vous déjà la pression du résultat ?

P.S.-A. Nous savons que nous sommes loin d’être les favoris. On ne parle pas beaucoup de nous et cela nous va très bien. La pression ou le stress, nous l’avions la saison dernière quand on jouait la survie du club en Top 14. Là, ce n’est que du plaisir. Nous allons vivre des moments exceptionnels. Il faut en profiter, croquer dedans. Nous sommes à 80 minutes d’une finale. C’est rare. Ne bouffons pas trop d’énergie et d’émotions avant, en nous mettant la pression, pour être prêts samedi prochain à Nice.

P.-H. B. A Castres, nous n’avons pas de pression. Nous sommes simplement très déterminés. On veut être acteurs, ne pas subir l’événement et donner le meilleur de nous-mêmes.

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