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Angleterre - Barbarians : cool, un Crunch !

  • Le match des Barbarians britanniques face au XV de la Rose sera l’occasion pour le staff tricolore de voir plusieurs Bleus à l’œuvre comme Antoine Hastoy (à gauche), Thomas Lavault, Christopher Tolofua, Pierre Bourgarit ou Dylan Cretin (à droite). Le match des Barbarians britanniques face au XV de la Rose sera l’occasion pour le staff tricolore de voir plusieurs Bleus à l’œuvre comme Antoine Hastoy (à gauche), Thomas Lavault, Christopher Tolofua, Pierre Bourgarit ou Dylan Cretin (à droite).
    Le match des Barbarians britanniques face au XV de la Rose sera l’occasion pour le staff tricolore de voir plusieurs Bleus à l’œuvre comme Antoine Hastoy (à gauche), Thomas Lavault, Christopher Tolofua, Pierre Bourgarit ou Dylan Cretin (à droite). Photos Stade niçois
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Dimanche après-midi, à Twickenham, Fabien Galthié et son staff mèneront, sous le maillot des Barbarians britanniques, une équipe de France qui n’en porte pas le nom. Cool, un Crunch !

Une fois n’est pas coutume, la tournée estivale du XV de France débutera donc dans l’hémisphère Nord, à Twickenham et face à un adversaire que l’on affronte généralement au mois de mars, un Damart sous le maillot ou un bonnet sur la tronche, selon que l’on soit protagoniste ou simple témoin.

Car en tout état de cause, les Barbarians britanniques qui frapperont cette Angleterre privée des finalistes du championnat (Leicester et Saracens) dimanche après-midi, à Londres, ne sont ni plus ni moins qu’une équipe de France ne disant pas son nom, dix-neuf Gaulois, capés ou en passe de l’être cet été en Asie, composant ainsi le groupe de cette sélection mythique, incomparable, tout droit sortie du rugby de papa et dont l’essai de 100 mètres de Gareth Edwards, aplati face aux All Blacks en 1973, a été vu des millions de fois sur la plateforme You Tube. Parce que les Baa-baas, messieurs dames, c’est avant tout un état d’esprit, une philosophie prônant un rugby total, aéré, dynamique et supposément affranchi des schémas quelque peu rigoristes du rugby pro…

La théorie est une chose. Le terrain en est une autre et, passé ces considérations idéologiques quelque peu convenues sur la grande histoire des Barbarians, posons-nous la question suivante : Fabien Galthié est-il oui ou non un Baa-baas dans l’âme ? Dans les faits, le sélectionneur national, saint patron de l’équipe emmenée cette semaine par un capitaine nommé Charles Ollivon, a connu le maillot des Barbarians français en tant que joueur, à l’époque où Serge Kampf en était le bienfaiteur.

Mais depuis, Galthié est devenu un sélectionneur à ce point méticuleux, géométrique voire obsessionnel sous certains aspects de la préparation du XV de France, que l’on est en droit de se demander s’il saura ou non s’adapter à la doctrine libertaire, anarchiste, prônée par le chairman de l’institution John Spencer, trois-quarts centre des Baa-baas dans les années 70…

Laurent Labit : « Ce n’est pas un match gigot-haricots »

Comme l’immense majorité de leurs prédécesseurs, Fabien Galthié et son staff (Laurent Labit, Karim Ghezal, Shaun Edwards et William Servat) n’ont eu que cinq jours d’entraînement, sous le soleil brûlant de Monaco, pour préparer leurs gonzes à affronter le XV d’Angleterre, actuelle cinquième nation mondiale. Et sur le Rocher princier, la méthode fut peu ou proue la suivante : « À leur arrivée, explique Laurent Labit, le patron de l’attaque de la sélection, les joueurs ont eu deux jours pour se découvrir, se connaître, s’envisager. Derrière, on a parlé de jeu et exposé aux mecs ce que l’on voulait réaliser. » 

Mais à quoi doit-on s’attendre, au juste ? Au jeu produit par les Tricolores pendant le dernier Tournoi ou au projet débridé, volontiers bohème que vendent depuis toujours les Baa-baas ? « Ce sera un mix des deux, poursuit Labit. Nous allons conserver des repères propres au rugby international, des bases qui pourront nous faire rivaliser avec la grande équipe d’Angleterre : parce que ce n’est ni un jubilé, ni un match gigot-haricots. Mais il va de soi que les notions de plaisir, d’innovation, de rugby offensif seront omniprésentes, probablement plus qu’à l’accoutumée. » 

Quant au fait de savoir si les Barbarians britannico-gaulois alignés ce week-end auront tous la chance de découvrir le Japon en juillet, Laurent Labit répond ceci : « Une grande partie de ceux qui affronteront l’Angleterre dimanche après-midi ira au Japon dans la foulée. Et pour tous ceux qui auront la chance de jouer le XV de la Rose dimanche, il est important d’emmagasiner l’expérience nécessaire, celle qui leur permettra, le jour où ils reviendront à Twickenham, de répondre à la pression d’un gros match du Tournoi. » 

Spring à l’arrière, Hastoy à la baguette, Vakatawa au centre

Dans le temple, Fabien Galthié et ses adjoints auront donc un premier aperçu de ce qu’ont dans le ventre leurs plus tendres bizuts, des joueurs aujourd’hui étiquetés comme non « premium », puisque c’est l’épithète saxon qui colle aux quinze ou seize cadres du dernier grand chelem, qu’ils se nomment Grégory Alldritt, Antoine Dupont, Romain Ntamack, Uini Atonio, Gaël Fickou ou Cameron Woki. Ainsi, l’arrière du Racing 92 Max Spring, l’une des rares satisfactions de la saison francilienne, sera titularisé à l’arrière et formera, avec Damian Penaud et la bombe géorgienne Davit Niniashvili, un triangle du fond particulièrement alléchant.

Dès lors, le jeune Racingman (21 ans) peut-il mettre le dawa dans les têtes du sélectionneur et s’inviter dans la course au Mondial, Melvyn Jaminet n’ayant pas encore trouvé de vrai rival à son poste ? C’est évidemment trop tôt pour le dire mais, à Twickenham, le Basco-Maori ne sera évidemment pas le seul à jouer « gros », comme dit le clicheton. Au milieu du terrain, Virimi Vakatawa sera relancé après une saison moyennasse. À l’ouverture, le Palois Antoine Hastoy a quant à lui été préféré à Louis Carbonel pour démarrer la rencontre et devra lui aussi prouver que sa première sélection, acquise l’an passé en Australie, lui a permis de grandir et qu’il peut incarner, à terme, une option solide s’il arrivait malheur à Romain Ntamack et Matthieu Jalibert.

C’est beaucoup trop de précautions, vous dites ? Pour rappel, les champions du monde néo-zélandais de 2011, qui avaient tour à tour perdu Dan Carter, Colin Slade et Aaron Cruden au fil du Mondial, avaient dû disputer la finale avec un quatrième homme nommé Stephen Donald…

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