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Top 14 - Castres - Toulouse : l’autre choc des champions

  • L’ancien Castrais Anthony Jelonch tente d’échapper à Tom Staniforth lors du match aller.
    L’ancien Castrais Anthony Jelonch tente d’échapper à Tom Staniforth lors du match aller. Midi Olympique - Patrick Derewiany
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Le Stade toulousain, toujours en course pour conquérir un troisième bouclier de brennus d’affilé va affronter le premier de la phase régulière, le Castres olympique, lui aussi en quête d’un troisième sacre en dix ans.

Le match de barrage entre Toulouse et La Rochelle, les deux derniers champions d’Europe, avait des airs de finale avant l’heure. Ce serait vite oublier que cette demi-finale entre Castres et Toulouse va opposer les deux derniers clubs à avoir soulevé le Bouclier de Brennus. On ne parle pas d’un simple derby entre ces deux clubs distants de 84 kilomètres, mais bien d’une opposition entre les deux équipes les plus titrées en Top 14 sur les dix dernières années. Seuls les Toulousains et les Castrais ont réussi à gagner plus d’un bouclier depuis l’été 2012.

L’armada de Toulon, triple championne d’Europe, n’y est pas parvenue, ni les stars du Racing portées par Dan Carter, ni les éternels outsiders clermontois. Ce 24 juin, au Stade de France, il est maintenant certain que soit les Toulousains soit les Castrais tenteront de remporter un troisième bouclier en dix ans.

Cette demi-finale est donc autant un rendez-vous de champions qu’un choc des mondes. D’un côté, le Stade toulousain, plus grand pourvoyeur du XV de France et guidé par Antoine Dupont, le meilleur joueur du monde qui entre un peu plus à chaque sortie dans la légende de ce jeu. De l’autre, le Castres olympique et son armée de sans-grades, qui avance dans l’ombre avec des soldats qui ne font pas les unes de magazines, encore moins les plateaux de télévision. Une équipe qui vient rappeler à chaque victoire que le rugby brille quand le collectif en est la vedette.

Et ce sont bel et bien, ces bons joueurs de clubs, ces presque internationaux, ces anciennes gloires et ces revanchards qui ont terminé à la première place de la saison régulière. Ce sont eux qui ont gagné un week-end de repos en attendant leurs adversaires. Un constat que le manager toulousain Ugo Mola a rappelé après avoir validé son billet pour Nice : « Ce n’est pas Ugo Mola qui le dit, si les Castrais veulent se faire passer pour des petits ça va être compliqué : les faits sont là, ils ont terminé premiers. Ils sont aussi les premiers en termes de caractère et d’état d’esprit. » 

Une première place que les Toulousains étaient allés chercher en 2019 et 2021, lors de leurs deux derniers titres. Le boss des Rouge et Noir peut donc en mesurer la valeur, malgré les doublons et les reports de cette saison qui n’ont pas favorisé les grosses cylindrées riches d’internationaux. Un changement de hiérarchie que les Castrais doivent assumer, eux qui ont conquis leurs deux derniers titres en passant par la case barrage.

Ils étaient même sixièmes de la saison régulière en 2017-2018, jouant parfaitement un rôle de trouble-fête qu’ils affectionnent pendant la phase finale en allant battre Toulouse en barrage à Ernest-Wallon puis en sortant le Racing 92 en demi-finale à Lyon. « Je dois dire que cette place est presque inespérée pour le club, reconnaissait Matthias Rolland, le directeur sportif du CO, quelques heures avant les matchs de barrage la semaine dernière. On a même été un peu sonnés après le dernier match de Top 14, car finir premiers, ce n’était pas du tout programmé. Depuis, on est quand même un peu retombés sur terre, car la saison est loin d’être finie. » 

Les politesses d’usage

Castres a souvent gagné en usant de cette image de petit bataillant parmi les gros, d’un « village" devenu un intrus dans ce Top 14 des métropoles, qui ne peut rien faire pour contrer le pouvoir des grandes équipes. Dans le Tarn, le Stade toulousain est bien sûr un symbole de ces clubs omnipotents, lui qui est venu chercher Antoine Dupont et plus récemment Anthony Jelonch pour ne citer que les deux dernières prises de guerre d’une lutte incessante qui traverse les générations.

Une guerre des voisins qui s’est néanmoins apaisée depuis notamment le passage de Mauricio Reggiardo à la tête du CO, et confortée par Pierre-Henry Broncan qu’Ugo Mola avait amené dans ses bagages au Stade toulousain en 2015. Un manager castrais qui ne tarit pas d’éloges sur son futur adversaire : « On a déjà tout dit, tout lu et écrit sur cette équipe formidable. Elle est menaçante dans tous les secteurs de jeu. C’est le principal fournisseur de l’équipe de France et cette équipe est composée de match winners à tous les étages. De plus, le Stade toulousain est très équilibré, avec des avants monstrueux et des trois-quarts capables de prendre des initiatives, de créer des espaces et de marquer des essais sur des ballons de rien. » 

Ugo Mola était lui aussi dans les compliments en évoquant son futur adversaire : « C’est une équipe qui est toujours là et je trouve que son niveau de reconnaissance est toujours relatif très certainement à une ville de 80 000 habitants (NDLR : il y en a un peu plus de 40 000). Quand je vois les caisses qu’on fait sur les 8 ou 9e du championnat, Castres est premier et on n’en fait pas des caisses. Pourtant, ils méritent bien plus d’égard que ce que l’on parle d’eux. Ils ont un effectif à plein, il va falloir s’accrocher comme d’habitude et pour espérer la victoire il faudra un grand Stade toulousain. » 

L’heure était encore aux politesses, alors que Pierre-Henry Broncan n’hésitait pas à rappeler que la première place castraise relevait surtout des contre-performances de Bordeaux-Bègles et Montpellier lors de l’ultime journée. De son côté, Ugo Mola se gardait bien de rappeler que le Stade toulousain avait réalisé un début de saison tonitruant avant d’être freiné par les inepties du calendrier, voyant ainsi le peloton revenir sur lui.

Un début de saison où les coéquipiers d’Antoine Dupont avaient notamment infligé une correction aux Castrais, s’imposant à domicile sur le score de 41 à 0. Début avril, les Tarnais avaient pris leur revanche tant bien que mal (19-13). Deux scores qui reflètent parfaitement le profil des deux équipes : la flamboyance des étoiles toulousaines quand elles s’alignent ; la combativité des Castrais dans les bras de fer.

Les politesses du début de semaine devraient laisser la place à une empoignade virile. Au coup d’envoi, il n’y aura plus de première place, de statut, de palmarès ou de sélection. Staniforth ou Arnold, Ramos ou Dumora, Urdapilleta ou Ntamack… Les plus méritants iront au Stade de France.

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