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Top 14 - Union Bordeaux-Bègles : des tempêtes avant une mission

Par Jérôme PRéVôT
  • Woki et les Girondins avaient préparé le barrage face au Racing dans un climat de tension.
    Woki et les Girondins avaient préparé le barrage face au Racing dans un climat de tension. Icon Sport
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L’UBB nage en plein paradoxe. Sa victoire face au Racing a été suivie d’un après-match chaud-bouillant, révélant des tensions entre le manager et son groupe. Et si c’était ça le coktail gagnant ?

C’est un euphémisme, on ne peut pas dire que les Bordelais ont préparé cette demi-finale dans un climat de sérénité. Même si, en début de semaine, les discours officiels cherchaient plutôt à faire redescendre la température après l’après-match chaud bouillant du barrage. Mais tout porte à croire que le fonctionnement de la semaine passée a perduré à savoir des joueurs maîtres de leur propre préparation avec un manager qui s’est volontairement tenu à l’écart reconnaissant s’être mis à dos certains éléments.

On sait que dans les faits, Maxime Lucu et les anciens François Trinh-Duc et Louis Picamoles ont été moteurs dans la préparation du groupe, jusqu’à s’occuper des séances vidéo. Mais c’est tout le paradoxe de la situation, les joueurs, selon certaines confidences, s’entraînent sans plaisir, mais avec l’idée d’une mission à accomplir pour se prouver à eux-mêmes et à leur staff qu’ils sont une équipe qui a de la moelle. C’est tout le nœud de cette tension, Christophe Urios a pris le risque (avec un grand R) de piquer ses leaders (Woki et Jalibert qui lui ont répondu directement, lire rugbyrama.fr) et de provoquer son groupe, au risque de causer une cassure.

On sait Urios directif et rigoureux mais on sait qu’il aime aussi les forts caractères et les équipes capables d’affronter les tempêtes et de serrer le jeu. Et ce n’est pas l’image que diffuse spontanément ce groupe. Mais, entre motiver des hommes et toucher leur amour-propre, on se retrouve dans une zone grise. Et le rapport de force n’est pas toujours simple à évaluer entre un manager d’expérience et des talents exceptionnels capables de faire basculer les matchs.

Dès lundi sur rugbyrama.fr, le président Laurent Marti n’a pas cherché à nier l’existence de certaines tensions. Il les juge même inévitables et même presque nécessaires. « On est dans le sport professionnel, avec des ego forts. à l’UBB, nous avons des compétiteurs et je ne vais pas m’en plaindre. Que ce soit dans le staff ou dans le groupe de joueurs, j’ai des personnes à fort caractère. C’est très bien. Ce genre de sortie, c’est un peu la loi du genre. Mais ne vous inquiétez pas, il n’y a rien de grave. » Laurent Marti a ajouté dans Sud Ouest que Cameron Woki n’était pas sûr de rester en Gironde, le joueur n’a pas concrétisé, à ce jour, deux propositions de prolongation de contrat.

Lucu en fédérateur

Il faut bien constater que la sortie de Christophe Urios après la défaite à Perpignan et son choix de battre froid son groupe la semaine suivante a porté ses fruits, puisque l’UBB a brillamment battu le Racing 36-16. Reste que le poids des mots du manager dimanche soir (en réponse à ceux de Cameron Woki et de Matthieu Jalibert sur Canal +) ne pouvait qu’interpeller. « Le patron c’est moi et personne d’autre. Moi je sais où je veux aller et si ça ne va pas, je partirai. »

Une chose nous semble évidente : Maxime Lucu a un rôle décisif à jouer. Dimanche soir, c’est son nom que le public de Chaban-Delmas en extase a scandé, alors qu’il n’a pas fait d’exploits individuels à proprement parler (il a même manqué des coups de pied). Dimanche Urios avait confié : « Max a été excellent sur le terrain mais il l’avait été surtout dans la semaine. Il a été capable de fédérer, d’amener les leaders notamment… » On a bien senti qu’il serait l’homme clé de la préparation de la demi-finale.

Urios a poursuivi : « Lui par contre il m’impressionne par la régularité de ses matchs. C’est un vrai mec, lui. La semaine dernière quand c’était chaud, il ne s’est pas ch… Dessus. Dire que j’ai failli ne pas le faire venir car je n’aimais pas sa façon de jouer à Biarritz. J’aurais fait la plus grosse erreur de ma carrière. Plus l’équipe est bonne, moins tu le vois. C’est une courroie de transmission essentielle. Il fera partie des joueurs importants pour l’année prochaine. Il a changé de statut à mes yeux. »

L’année prochaine, on en parle donc déjà, vu ce qui s’est passé, elle nécessitera de vraies clarifications. Mais le plus tard possible puisqu’il reste possiblement deux échéances à affronter, dans ces conditions un peu brinquebalantes, c’est vrai. Mais on a vu d’autres groupes réussir des choses en faisant la gueule…

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