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«Fufu», contre mauvaise fortune grand cœur

  • Fulgence OUEDRAOGO (Montpellier).
    Fulgence OUEDRAOGO (Montpellier). Icon Sport - Icon Sport
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Victime d’une concurrence acharnée à son poste, l’emblématique flanker Fulgence Ouedraogo est en train de vivre ses derniers moments de rugby professionnel à l’écart du groupe plutôt que sur le terrain. Pour nous, il a accepté de se confier.

Quand on est manager d’une équipe de rugby, il est des décisions plus dures à prendre que d’autres. Celle qu’a prise Philippe Saint-André et son staff en début de semaine est de celles-là. Laquelle ? Ne pas inclure la légende vivante du MHR Fulgence Ouedroago (18 saisons au club) dans le groupe de 23 joueurs retenus pour la demi-finale contre l’UBB, alors que ce dernier prendra quoi qu’il arrive sa retraite à l’issue de l’exercice en cours. Un choix douloureux, comme l’expliquait "PSA" : "Notre troisième ligne est bien équilibrée et c’est le poste où les choix sont les plus durs. C’est une décision difficile, mais je suis aussi ici pour composer l’équipe la plus compétitive." Le pire, c’est que l’intéressé l’a appris très tôt : "L’équipe a été annoncée lundi, donc j’ai su tôt que je n’allais pas jouer ce match qui aurait pu être le dernier pour l’équipe et pour moi, nous confiait dimanche Fulgence Ouedraogo. Il y a eu énormément de déception, de frustration, c’était difficile à vivre. Il a fallu mettre ça de côté, du moins de ne pas le montrer pour que l’équipe se prépare du mieux possible et l’aider à le faire." Ne pas le montrer, pour ne pas impacter négativement l’équipe : "Je me suis dit que la semaine allait être longue, forcément. Mais moi, avant, je demandais aux joueurs hors groupe de rester avec nous. Donc maintenant que je suis de l’autre côté de la barrière, je ne peux pas me permettre d’avoir un comportement différent de celui que j’attendais des autres… Les joueurs hors groupe ont un rôle à jouer. Et j’ai toujours su que c’était dur de ne pas jouer, d’être laissé entre guillemets "de côté"." Le savoir est une chose. Le vivre en est une autre.

"Ne pas faire la gueule à l’entraînement"

Facile à dire donc, mais comment faire pour le dissimuler ? "Je me suis concentré sur les entraînements, sur le fait de faire bosser les mecs. En mettant du sérieux et de l’application comme je l’ai toujours fait. Je faisais en sorte de ne pas faire la gueule à l’entraînement, de ne pas être de mauvaise humeur. C’était le plus important." Ainsi les jours sont passés. "Fufu" a rejoint Nice deux jours avant le match, avec les autres hors groupe. Il a eu droit à une vidéo de ses actions de la saison et à un dîner avec les autres joueurs. Samedi soir, il s’est échauffé avec ses coéquipiers. "À fond, comme d’habitude, a noté son entraîneur des avants Olivier Azam. Il était prêt. C’est dur pour lui et c’est une belle leçon pour tous les joueurs qui l’entourent." "Pour moi c’était normal, reprend le flanker. Si des joueurs sont en-dedans pendant l’échauffement, ça peut parasiter l’équipe. Je ne voulais pas ça… Et puis en plus c’était mon seul moment de défoulement dans cette journée donc je voulais en profiter ! (rires)"

Il y eut tout de même de forts moments d’émotion, à commencer par le discours de son ami de longue date Benoît Paillaugue, juste avant le match : "Ça m’a vraiment touché, surtout de la part de Benoît parce que c’est quelqu’un que j’apprécie énormément." Idem au coup de sifflet final, quand il fut porté sur les épaules de ses coéquipiers jusque devant la tribune des supporters héraultais : "C’était un moment de communion, tous ensemble. On était très heureux de se dire que l’on allait pouvoir participer à un match en plus. J’étais content. J’ai mis ma frustration de côté et j’ai profité de ce bonheur avec mes coéquipiers et nos supporters qui sont venus nombreux sur cette demie. J’ai même pu m’attarder sur l’ambiance du stade, les chants des supporters."

Maintenant, "Fufu" se tourne vers la finale : "La semaine va aller très vite. On vient de rentrer, on va s’entraîner demain et mardi, mercredi on sera déjà à Paris. On va récupérer, faire quelques réglages et c’est tout." Le flanker aux 18 ans de club ne se fait toujours pas d’illusions sur ses chances de jouer : "Je n’ai pas forcément d’espoir de jouer mais si, par le plus grand des hasards on a besoin de moi (rires), je serai présent !" Et le MHR pourra compter sur lui. Comme il l’a toujours fait.

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