L'édito du vendredi : Guilhem

  • Top 14 - Guilhem Guirado sort sous les applaudissements lors de son dernier match de phase régulière à Montpellier.
    Top 14 - Guilhem Guirado sort sous les applaudissements lors de son dernier match de phase régulière à Montpellier. Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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L'édito du vendredi par Léo Faure... C’est le lot de toutes les fins de saison. Alors, rien d’étonnant à ce que, cette année encore, les hommages se multiplient pour les grands « partants ». Et une thématique, pour 2022 : la « génération 2006 », comprenez championne du monde junior en 2006, qui va dans un même élan raccrocher les crampons. Il fallait bien que ça arrive.

Ils sont nombreux dans ce cas. Des noms qui auront compté dans l’histoire du rugby français. Dont on se souviendra. Médard, Beauxis, Ouedraogo, Jacquet, Chouly. Et Guilhem Guirado, qui aura ce vendredi l’occasion de conclure de la plus belle des manières une carrière un rien paradoxale : dans la démesure d’un titre.

De Guirado, rien ne laissera indifférent, au moment de clore le bal et de payer les musiciens. Surtout pas le garçon, l’homme derrière le joueur, immensément droit et attachant. D’une dignité sans faille. Combien de fois s’est-il présenté face caméra, coq au cœur et larmes à l’âme, capitaine d’un navire bleu qui n’avait de cesse d’affronter les tempêtes ? Il posait là, épaules basses et tête haute, le regard dans le vide et parfois embué. Mâchoires serrées pour justifier d’une nouvelle défaite au mieux improbable, au pire infamante, il affrontait les vents de la vindicte aux côtés de son sélectionneur. Que ce soit Guy Novès qui l’avait choisi ou Jacques Brunel, qui l’avait nettement moins choisi. Et qui, par deux fois, travailla à lui retirer ses galons.

Guirado n’a jamais bronché. N’a jamais levé la voix, jamais posé un mot plus haut que l’autre. Jamais une complainte, jamais une fausse excuse. Le Catalan est ainsi fait, pas affable mais plus taquin qu’il n’y paraît. Et dur, surtout, face à toutes les adversités.

Au moment de refermer le livre de sa carrière, on se souviendra de son visage encore poupon, sur la grande photo de famille de l’Usap championne de France 2009. De ses charges taurines, de son appétence au mal, de ce bandeau seyant aux oreilles. De l’interdiction qu’il se faisait d’abandonner au combat et rendre les armes. Jamais. Guirado n’a pas toujours tout bien fait, mais il n’a jamais arrêté d’essayer. Valeur cardinale.

On se souviendra surtout qu’au soir du 24 juin 2022, le capitaine le plus capé de l’histoire du XV de France a tiré sa révérence. Il emportera avec lui beaucoup de joies, quelques peines, 74 sélections, un titre de champion d’Europe et un Bouclier de Brennus. Peut-être deux.

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