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Barbarians français : « La magie, elle opère tout de suite »

  • Pour leur deuxième entraînement de la semaine, les Barbarians se sont retrouvé à Sylvan Beach pour quelques facéties.
    Pour leur deuxième entraînement de la semaine, les Barbarians se sont retrouvé à Sylvan Beach pour quelques facéties. Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany - Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany
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Arrivés dimanche après-midi à Houston, au Texas, les Barbarians français vivent une semaine riche en émotions, faite de légèreté, de liberté et de complicité. Une préparation hors du temps, où l’humain est au centre de tout, pour défier la sélection nationale des Etats-Unis ce vendredi soir.

Mardi matin, une poignée de joueurs étaient au petit-déjeuner dans un salon du Royal Sonesta de Houston. À midi, le deuxième entraînement de la semaine (et dernier avant la mise en place du jeudi) était prévu sur un terrain annexe de l’AVEVA Stadium. Denis Charvet et Laurent Pardo, "les gardiens du temple" comme ils se définissent, conversaient à haute voix et l’idée était lancée : "Et si on allait s’entraîner à la plage ?" Changement de programme, direction Sylvan Beach, à une grosse demi-heure de route. Et Charvet qui se réjouit : "Ça, c’est Barbarian." Sur un bout d’herbe, à quelques mètres de l’eau et sous les yeux de Christian Labit qui faisait autant office d’entraîneur que d’arbitre, les Baa-Baas ont ainsi effectué leur traditionnel toucher (avants contre trois-quarts) en guise de séance, terminée par quelques combinaisons inventées la veille. Le tout en… slip de bain. C’était à la fois léger, amusant et rafraîchissant. Avec cette certitude, même s’il faudra défier ce vendredi soir sur ses terres une sélection des États-Unis qui prépare son barrage de qualification à la Coupe du monde le week-end suivant face au Chili, que le rugby demeure quelque chose de simple. "On reste de grands enfants et les joueurs n’ont pas changé, assure Denis Charvet. Je m’évertue à dire que les générations passent mais l’état d’esprit est le même. Le système les a changés dans leur fonctionnement mais pas dans leur cœur. La liberté est indispensable. On les fait venir après une saison qui est longue et même démente. Si on les enferme dans un système, ils ne l’accepteront pas et c’est normal. Je serais à leur place, je n’accepterais pas. Et c’est la philosophie des Baa-Baas de laisser cette liberté. Les Baa-Baas, ce sont eux, c’est ceux qui jouent. Ils se prennent en mains." Voilà aussi pourquoi Christian Labit les a prévenus dès dimanche : "Ici, il n’y a pas de plan de jeu. On va improviser. Ne vous prenez pas la tête, on va régler cela sur le moment. Ici, on sort du contexte habituel et on vit la situation." Eux la vivent pleinement durant cet intermède texan, sans aucune pression.

"Honorer François et Louis, c’était un rêve"

Alors, depuis le début du rassemblement samedi soir à Paris, l’aventure est née. Et elle ne fait que s’enrichir au gré des éclats de rire et des complicités qui se nouent. "Je ressens la même chose chaque année, à savoir que la magie opère tout de suite", promet Charvet. Une sensation partagée par Romain Sazy, Barbarian pour la quatrième fois de sa carrière et nommé capitaine de cette tournée américaine : "C’est toujours intense sur le plan humain, avec des mecs qu’on côtoie très peu ou qu’on ne connaît pas du tout à la base. Ça rapproche, ça crée des liens. Tout est en accéléré et c’est fort. Après quelques jours, tu as déjà l’impression d’avoir fait plusieurs mois de préparation avec ces mêmes personnes." Pour certains, ce sera le dernier tour de piste. Et pas des moindres. Outre Damien Chouly, venu accompagner les troupes, François Trinh-Duc et Louis Picamoles vont officiellement tirer leur révérence au terme de cet ultime rendez-vous international. "C’est énorme, ce sont des mecs que je regardais à la télévision il y a quelques années, reprend Sazy. Ce sont de très grands joueurs et, honnêtement, je n’aurais jamais imaginé jouer avec eux dans une sélection. Les voir ici dans un contexte totalement différent où les relations prennent le dessus, c’est génial. C’est important de marquer le coup." Forcément, soigner leur sortie est un leitmotiv de la semaine. "Tendre la main et rendre hommage, c’est aussi notre philosophie, ajoute Charvet. Honorer Louis et François, c’était un rêve. Je ne pensais pas qu’ils acceptent d’abord. Ensuite, il fallait que Bordeaux-Bègles ne soit pas qualifié pour la finale. Naturellement, je leur ai envoyé un texto car François m’avait contacté il y a huit ou neuf mois : "Pense à moi si jamais, j’aimerais finir avec les Baa-Baas." Quand ils ont dit oui, c’était du bonheur."

Un bonheur contagieux, qu’il s’est avéré de sans cesse prolonger au cours de ce séjour hors du temps et des codes. Il sera évidemment ponctué de cette rencontre aux États-Unis. "On peut profiter de ces moments parce que les joueurs existent d’abord sur le terrain, dans le sens où il y a un match qui est fondamental, insiste Charvet. En général, ils veulent le gagner car ce sont des compétiteurs dans l’âme. Et c’est sympa quand on gagne." En novembre dernier, malgré le peu de repères communs, ils avaient surclassé le Tonga (42-17) à Lyon, illustrant la magie évoquée par le manager. Denis Charvet qui prédit de nouveau : "Il y a encore une vraie alchimie et un super groupe. Je pense qu’on va gagner. Oui, on va gagner, j’en suis sûr."

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