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Mauvaka (XV de France) : « J’aime casser les codes »

Par Propos recueillis au Japon par Marc DUZAN
  • Mauvaka : « J’aime casser  les codes »
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Vous êtes-vous acclimaté à la chaleur japonaise ?

Non, c’est un vrai sauna. Et puis l’humidité ne te lâche jamais : tu montes deux marches d’escalier et tu as la peau qui colle… Du coup, je prends cinq douches par jour…

Le climat est-il différent, en Nouvelle-Calédonie ?

Non, pas vraiment. […] J’ai grandi à Nouméa mais depuis que je joue au rugby en France (il est arrivé à Toulouse à 15 ans, N.D.L.R.), je ne vais en Nouvelle-Calédonie que l’hiver (juillet et août, N.DL.R.). J’ai perdu l’habitude, je crois…

À quoi ressemble la "salle environnementale" de Marcoussis, où vous avez été soumis à des températures extrêmes de façon artificielle ?

C’est une petite salle de muscu avec des vélos, des rameurs… Sauf que là, tu fais tes exercices dans un sauna. C’est très dur les dix premières minutes. Après, ton corps s’adapte.

Avez-vous eu du mal à vous faire au décalage horaire ?

Du mal, non. Mais je dors moins qu’à Toulouse, c’est sûr !

Comment ça ?

Ici, je suis réglé comme une horloge : tous les matins, j’ouvre les yeux à 8 h 01. Je ne sais pas pourquoi… 8 h 01… Et ça m’agace.

À ce point ?

Oui ! Parce que c’est trop tôt ! Chez moi, si je commence l’entraînement à 13 heures, je me réveille à 11 h 30. Et je file au stade sans prendre de petit-déjeuner.

Que savez-vous de cette équipe japonaise, que vous affronterez samedi après-midi à Toyota City ?

Je les ai affrontés deux fois avec l’équipe de France des moins de 20 ans, il y a quelques années. Ils combattent comme des dingues, suivent le plan de jeu à la lettre et sur un terrain, sont un peu comme des robots.

Et vous, en équipe de France ?

Nous, on a aussi un cadre de jeu mais on bifurque un peu, de temps en temps. C’est ça, le "French flair". Et ça ne veut pas dire qu’on va jouer comme les Baa-baas…

On vous suit.

Mercredi soir, on a reçu à l’hôtel la visite de Laurent Tillie (l’ancien sélectionneur de l’équipe de France de volley-ball, N.D.L.R.), qui coache une équipe de Tokyo. Il nous disait n’avoir jamais vu des sportifs aussi disciplinés, aussi méthodiques que les Japonais. […] Franchement, il ne faut pas les prendre de haut. De ce que j’ai vu d’eux récemment, les Japonais sont vraiment difficiles à jouer, ils l’ont d’ailleurs prouvé contre l’Australie ou les Lions britanniques. Si on se voit trop beaux, ils vont casser notre jeu.

Et en mêlée, sont-ils bons ?

Ce sont les meilleurs. En mêlée, les mecs se lient comme des "Lego" : ils sont soudés, super bas et peuvent rester une heure comme ça. Honnêtement, je ne comprends pas qu’il n’y ait pas plus de piliers japonais en Top 14. En mêlée, ce sont des monstres.

Vous mesurez 1,85 m, ce qui est plutôt grand pour un talonneur. Aimez-vous jouer contre des petits gabarits, en mêlée fermée ?

Non. Et je suis sûr qu’ils me feront chier en mêlée samedi… Avec les moins de 20 ans, on avait mis une vingtaine de minutes à s’adapter à leur positionnement.

Vous êtes un très bon manieur de ballons, pour un talonneur. On l’a d’ailleurs vu récemment lorsque vous avez ouvert un intervalle à Antoine Dupont d’une très belle passe aveugle, face à La Rochelle en quarts de finale du Top 14. D’où tenez-vous cette gestuelle ?

J’ai longtemps fait du volley. J’aurais d’ailleurs rêvé devenir un champion de volley. […] Quand j’étais gosse, j’avais été repéré par un type, à Nouméa. Il m’avait dit : "Tu vas venir en France, je t’ai trouvé un club." Sauf que je n’ai jamais vu la couleur des billets d’avion…

Et pour revenir à notre question ?

J’ai toujours aimé avoir un ballon entre les mains. Je ne sais pas, ça m’éclate… Je le malaxe, le fais rebondir, le lance… J’ai aussi commencé le rugby au centre, avant de glisser troisième ligne.

Quand êtes-vous passé talonneur ?

À 17 ans, à mon entrée au pôle France. Là-bas, ils m’ont fait comprendre que si je voulais réussir au plus haut niveau, je devais monter de quelques crans.

Étiez-vous d’accord ?

Non, t’es fou… Pour moi, la première ligne, c’étaient les gros de l’équipe. Mon ego en prenait un coup. […] J’ai mis un an avant de me faire à l’idée et maintenant, j’y suis très heureux. (il coupe) Des fois, je demande néanmoins à William (Servat) si je peux passer en 8, à l’entraînement. Mais il n’est pas trop d’accord…

Et cette action avec Antoine Dupont, alors ? C’était du tableau noir ?

Pas du tout ! Sur ce coup, j’avais peur que Uini (Atonio) m’attrape alors j’ai contourné l’alignement et là, Antoine m’a dit : "Croise, "Peat" !" Puis il a disparu… Moi, j’ai lancé le ballon quand même. Et Antoine avait réapparu. […] Ce genre d’action, c’est ce qui me permet de donner le ton de mon match.

Côté lancer en touche, vous êtes connu pour votre sang-froid. Cela a-t-il toujours été le cas ?

Non ! Au début, je me mettais une pression terrible. Quand je loupais un lancer, je m’angoissais et regardais tout de suite le banc de touche pour savoir si le coach ne faisait pas s’échauffer l’autre talon. Je n’ai plus ce genre de problème, désormais.

Comment avez-vous rectifié le tir ?

Pendant quelque temps, William (Servat) m’a pris à part tous les jours. Il m’a aussi demandé de me lâcher, de jouer sur le terrain comme je le faisais aux entraînements.

Avez-vous connu d’autres soucis de ce genre, dans votre carrière professionnelle ?

Oula, oui… En 2017, je me suis blessé aux ischio-jambiers. J’ai mis six mois à revenir et derrière, je me suis blessé au genou. J’ai pris quatre mois de plus ! Pendant la convalescence, j’avais l’impression que tous mes muscles étaient en train de fondre alors je mangeais pour essayer de les récupérer. Le problème, c’est que tout s’est transformé en graisse et que je suis monté à 138 kg (il en fait 116 aujourd’hui, N.DL.R.). À mon retour sur le terrain, j’étais mauvais. Un jour où l’on gagnait contre Lyon, je rentre en jeu et on perd le match. Là, William (Servat, alors entraîneur du Stade toulousain) m’a dit : "Rentre en Nouvelle-Calédonie, Peato. Tu ne seras pas dans le groupe pour les phases finales." Ça m’a mis une claque…

Comment avez-vous perdu ses kilos ?

Je prends vite du poids mais je le perds aussi rapidement. En quelques mois, j’avais tout perdu ou presque… Les gens pensent souvent que je suis nonchalant mais je bosse !

Pourquoi dîtes-vous ça ?

Ugo (Mola) a mis deux ans à me connaître, à comprendre que sur le terrain, j’ai aussi besoin de sortir du cadre pour créer un truc. Faire la mêlée, puis la touche et encore la mêlée, ça ne m’amuse pas… Je ne suis pas fait pour la routine. J’aime casser les codes, dans la vie comme au rugby.

Vous avez marqué cinq essais en 14 sélections. Vous êtes même le deuxième meilleur marqueur de cette équipe de France derrière Damian Penaud, qui a lui inscrit six essais. N’avez-vous jamais pensé à les célébrer comme le fait Teddy Thomas, par exemple ?

Je l’ai fait une fois, contre l’Argentine ! La veille, un pote m’avait dit : "si tu marques, fais ce signe !" Je lui ai répondu : "C’est promis. Mais faudrait déjà que j’entre en jeu !"

Et ?

Je suis rentré, j’ai marqué et là, j’ai dit : "Merde, je dois tenir ma promesse !" Alors, j’ai fait son truc…

Quel était ce signe ?

(de ses mains, il fait un drôle de balayage devant ses yeux) Voilà, c’est ça. Mes potes en ont même fait un "gif" (une image animée). Ils me l’envoient, quand je les saoule…

Pourquoi n’avez-vous pas célébré votre doublé face à la Nouvelle-Zélande ?

Parce que le soir où l’on a joué les All Blacks, j’étais submergé par l’émotion. Cette équipe, c’était la préférée de mon papa (décédé en 2019, N.D.L.R.). Il enregistrait leurs matchs sur la chaîne ESPN et en regardait un tous les jours. Tous les jours, je vous promets ! Des fois, j’en avais marre… Alors un matin, j’ai enregistré des combats de catch sur ses vieilles cassettes. (il éclate de rire) Quand il s’en est aperçu, il était fou !

Et vous, quand avez-vous commencé à aimer le rugby ?

Pendant la Coupe du monde 2011. À l’époque, Sonny Bill Williams était au sommet de son art et avec mon frère, sur la terrasse, on s’amusait à faire des "offloads". Dans la foulée, on a alors décidé de signer dans un club (RC Dumbéa, N.DL.R.). J’avais 14 ans et là-bas, à cet âge, on jouait avec les seniors. Je ne sais pas pourquoi on jouait avec les grands… C’était comme ça, chez nous…

À 14 ans ?

Oui. Et les seniors, croyez-moi, ils sont balèzes à Nouméa ! Vu que j’avais un peu peur de les affronter au duel, je tentais des passes à la Sonny Bill et ça marchait pas mal. Deux semaines après mes débuts en club, j’ai repéré un mec au bord du terrain d’entraînement. Je me suis attardé sur lui. Chez nous, on le sent tout de suite, quand quelqu’un n’est pas de Nouméa…

Qui était-ce ?

C’était un oncle de Selevasio (Tolofua) qui entraîne depuis de longues années les jeunes au Stade toulousain. Ce jour-là, il avait pour mission de recruter un trois-quarts centre.

Lui avez-vous tapé dans l’œil ?

Pas tout de suite, non. Ce jour-là, j’avais une sale blessure à la main qui m‘empêchait de faire ce que je voulais. À la fin de l’entraînement, il ne m’a rien dit et j’ai pensé que j’avais raté ma chance, que mon rêve était passé...

Et alors ?

Il a quand même tenu à revenir le mercredi suivant et en apprenant ça, je me suis préparé comme un dingue. Ma blessure à la main était toujours infectée alors j’ai vidé dessus une bouteille d’alcool à 90 degrés avant d’y placer un gros strap. J’ai fait le meilleur entraînement de ma vie et à la sortie des vestiaires, l’oncle de "Sele" (Tolofua, N.D.L.R.) m’a demandé si j’étais tenté par une aventure en France. J’ai dit oui direct !

N’aviez-vous pas peur d’être arraché à votre famille ?

Pour tout vous dire, j’avais de grosses difficultés à l’école. Je le vivais tellement mal que je me suis même mis à l’écart des autres, à l’adolescence. En fait, le sport était le truc qui me permettait d’être enfin le meilleur.

Que vous a dit votre mère, lorsque vous lui avez annoncé votre départ ?

Elle était contre. Elle disait que le brevet des collèges arrivait, qu’elle m’avait payé des cours de soutien scolaire… Mais à force, elle a fini par comprendre que j’étais à deux doigts de réaliser mon rêve. […] Je suis parti de Nouméa le 22 janvier 2014. Le Stade toulousain ? Je n’en avais jamais entendu parler. Je ne connaissais que les All Blacks, moi…

Et qu’avez-vous ressenti, en les affrontant à l’automne ?

Pour moi, l’émotion a commencé au moment des hymnes. Je me revoyais dans le salon, à côté de papa. En fait, je me suis rendu compte que l’hymne néo-zélandais (God Defend New Zealand), je le connaissais par cœur parce qu’il l’écoutait tous les jours. C’était très émouvant.

On peut imaginer, oui…

Le match a démarré et deux minutes plus tard, on a eu une pénaltouche et je me suis dit : "Putain, si je marque…" Après ça, j’ai l’impression que ce maul pénétrant a duré dix ans. Puis devant moi, j’ai vu Sam Whitelock (le deuxième ligne) et la ligne d’en-but. Je me suis mis le plus bas possible, j’ai plongé et j’ai marqué. (il marque une pause, sourit) Quelques minutes plus tard, nouvelle pénaltouche ! Là, je me dis : "Pas deux, quand même…" À la sortie du maul, j’ai un trou et me suis vu marquer.

Et ?

Le trou s’est refermé et j’ai pensé : "Merde, les autres vont me tuer !" Mais j’ai joué le duel et je suis passé entre les Blacks. Ouf… C’était passé près…

À quoi ressemble la vie d’un enfant, à Nouméa ?

La vie est dure, là-bas. Tout est très cher, en fait. Et puis, vu que je n’étais pas bon à l’école, je tentais d’être un caïd en dehors. À la sortie du collège, je me bagarrais beaucoup. Je voulais me faire respecter et me battais avec la génération de mon frère (plus âgé de trois ans, N.DL.R.). Je ramassais beaucoup. Mais j’avais aussi l’impression de gagner leur respect.

En France, on est pourtant nombreux à voir la Nouvelle-Calédonie comme un petit paradis…

Ça dépend pour qui. Si tu as un boulot, ça va. Si comme certains de mes potes, tu galères, tu tombes dans la drogue, l’alcool et tu deviens obèse. Moi, j’ai eu la chance de découvrir le rugby. Parce qu’avec un parcours scolaire comme le mien…

Vous dîtes avoir été bagarreur, dans votre jeunesse. Vous êtes pourtant calme, sur un terrain de rugby.

Oui. Mais je chambre.

Ah bon ?

Je mets des pièces, quoi… Contre La Rochelle en quarts de finale, j’ai passé mon temps à brancher Uini (Atonio). Je lui disais : "Je vais te défoncer, Uini. Avec "Cissou" (Cyril Baille), on va te faire la spéciale."

La "spéciale" ?

C’est une longue histoire… Je l’avais d’ailleurs racontée à Uini… Un jour, contre Brive, on chargeait terriblement en mêlée fermée. Je suis rentré sur le terrain et là, Cyril Baille et Dorian Aldegheri m’ont dit : "On va tenter un truc. Ça s’appelle la spéciale." Je les ai regardés, ils ont fait leur truc et on a reculé de dix mètres !

Mais c’était quoi ?

En fait, ils ont voulu croiser leur poussée pour prendre en étau le talonneur ! Tu parles ! On s’est fait défoncer ! La spéciale, plus jamais !

Depuis votre doublé inscrit face aux All Blacks en novembre, le regard des gens a-t-il changé ?

Un peu, oui. Dans la rue, on me demande parfois des photos, des selfies… Je remarque aussi qu’au club, on me demande aussi davantage mon avis sur telle ou telle action, telle ou telle stratégie…

Quelle marque d’affection vous a-t-elle le plus touchée, de la part d’un supporter ?

Quand je vois de la fierté dans les yeux de ma mère, je suis heureux. L’autre jour, elle a par exemple découpé un article dans la presse où l’on disait de moi que j’avais eu "les larmes d’un roi", je ne sais plus à quel propos… Ça a beaucoup marqué maman parce que mon père avait du sang royal.

Ah bon ?

Oui. Mon grand-père paternel était le roi de l’archipel de Wallis.

De quoi est mort votre père, Peato ?

On ne sait pas trop, en fait… Ce jour-là il a mangé un poisson, s’est mis à se gratter et a dit à ma mère qu’il avait mal. Elle a trouvé ça bizarre parce que papa est quelqu’un qui ne se plaignait jamais. Vous savez, on est très pudique chez nous… Quand on est un homme, on ne dit pas "je t’aime", on ne dit pas qu’on souffre… (il coupe) Et puis, mon père est mort peu après. J’ai mis beaucoup de temps à l’accepter parce qu’il n’y avait pas eu d’autopsie ; parce que je ne savais pas exactement ce qu’il s’était passé ; parce que j’avais besoin de réponses que personne ne pouvait vraiment m’en donner…

Vous rappelez-vous de la dernière fois où vous lui avez parlé ?

C’était peu avant sa mort. On venait de jouer contre les Wasps et avec papa, avait parlé du match au téléphone. Puis il m’avait passé ma mère, qui m’avait dit qu’il n’était pas très bien, qu’il avait chaud, mal… Après ce coup de fil, je me suis rendu à un brunch, avec Rodrigue Neti (pilier du Stade toulousain). Très vite, mon téléphone s’est mis à vibrer. Quand j’ai répondu, mon frère m’a dit : "Papa est parti." J’ai d’abord cru qu’il était parti à l’hôpital. Puis mon frère a fondu en larmes. Là, j’ai tout compris. C’était ouf…

Qu’est-ce qui vous revient à l’esprit, quand vous pensez à votre père ?

Je pense souvent à l’année qu’il a passée à mes côtés, à Toulouse. On a passé de chouettes moments, tous les deux. Puis le jour où j’ai vu que le pays et ses petits-enfants lui manquaient trop, je lui ai dit de rentrer à Nouméa. Vous savez, il était dingue de ses petits-enfants ; il était leur gros nounours. Alors, papa est rentré et peu après, il a perdu la vie. […] Ces dernières années, j’ai pensé à tout ça très souvent. Je me suis dit que s’il était resté un peu plus chez moi, il serait peut-être encore vivant aujourd’hui… Il m’a fallu du temps pour chasser ce genre d’idées noires…

Comment y êtes-vous parvenu ?

Le temps, la famille, les amis… Je suis catholique mais après la mort de mon père, j’avais tourné le dos à Dieu. Je lui en voulais trop de m’avoir pris mon papa. C’était trop injuste.

Que peut-on vous souhaiter sur cette tournée d’été, Peato ?

Qu’on gagne ces matchs, qu’on continue sur la lancée du Tournoi et qu’on laisse, surtout, cette équipe de France à l’endroit où on l’a trouvée…

"Ugo (Mola) a mis deux ans à me connaître, à comprendre que sur le terrain, j’ai aussi besoin de sortir du cadre pour créer un truc. Faire la mêlée, puis la touche et encore la mêlée, ça ne m’amuse pas… Je ne suis pas fait pour la routine."

"À la sortie du collège, je me bagarrais beaucoup. Je voulais me faire respecter et me battais avec la génération de mon frère (plus âgé de trois ans, N.DL.R.). Je ramassais beaucoup. Mais j’avais aussi l’impression de gagner leur respect."

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