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Le congrès des retrouvailles

  • Pour le premier congrès en présentiel post-covid, ils étaient nombreux à s’être déplacés pour écouter le bilan annuel de la FFR. Photo Antoine Bréard - France Rugby
    Pour le premier congrès en présentiel post-covid, ils étaient nombreux à s’être déplacés pour écouter le bilan annuel de la FFR. Photo Antoine Bréard - France Rugby Antoine Bréard - Antoine Bréard
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À Marseille s’est tenu, vendredi et samedi, le premier congrès de la FFR en version post-covid. Le tout dans l’euphorie engendrée par les succès du XV de France et avec des résultats positifs sur le plan financier. Car cVC est passé par là...

On voit, on entend et on perçoit beaucoup de choses dans un congrès fédéral. Celui de Marseille apportait en plus le piment des retrouvailles post-covid. Tout le monde s’est donc retrouvé en "présentiel", terme honni qu’on essaiera de ne plus trop employer. Samedi matin, la 156e assemblée générale de la FFR a ainsi commencé dans l’euphorie de la victoire du XV de France face au Japon et le sentiment de piège évité. Bernard Laporte a fait partie des vingt matinaux présents devant le grand écran au coup d’envoi du match. Les autres sont arrivés petit à petit puis, après le coup de sifflet final, tout le monde a migré vers le grand amphithéâtre. Sous un halo bleuté, tout le comité directeur a pris place sur scène autour du patron puis, effet savamment travaillé, le trophée du grand chelem 2022 fut apporté en grande pompe.

Evidemment, ce congrès marseillais se voulait porté par le vent favorable des résultats, le XV de France, la médaille olympique des joueuses à VII. Le président a cité l’audience télévisée du France - Angleterre (neuf millions de téléspectateurs) et le fait que le XV de France féminin a fait mieux que son homologue du foot. On a senti Laporte enjoué et offensif avec une citation de Lamartine à la clé : "Les critiques sont la puissance des impuissants."

Licenciés en hausse

Les arguments de ses lieutenants sont venus renforcer ce discours optimiste. Christian Dullin a rappelé que les licenciés avaient augmenté de 16 % pour atteindre les 303 000, dont 263 000 joueurs et joueuses. Alexandre Martinez, le trésorier, a lui annoncé un résultat positif de 1,3 million d’euros. "Nous ne sommes pas en perte et la crise "Covid" n’a pas tué la FFR", a-t-il lancé à l’intention de l’opposition. La palme de la truculence reviendra au professeur Roger Salamon, de la commission médicale, facétieux en diable mais fier de la nouvelle chasuble mise au point avec la DTN. Elle était censée réduire le nombre de blessures après plaquages, cause première des traumatismes. "On voit une baisse de 20 %", a-t-il révélé entre deux saillies.

Le détail du budget a aussi permis de bien réaliser quel était l’apport de fameuse manne de CVC, le fonds dont on a tant parlé : 13,5 millions d’euros. Un vrai ballon d’oxygène pour le rugby français et pour une trésorerie fédérale jusqu’ici dans le rouge. Mais Alexandre Martinez l’a martelé, ce sont les résultats des sélections et surtout du XV de France qui génèrent des revenus ; ce qui explique aussi que l’enveloppe réservée aux équipes de France sera gonflée pour la saison prochaine. Les présidents de clubs présents auront également mis un visage sur le nom d’Olivier Lièvremont, le nouveau DTN.

Ces derniers auront été également sensibilisés sur un thème essentiel : garder l’afflux de vocations que ne manquera pas de générer la prochaine Coupe du monde, en 2023. Un vrai défi que 2007 n’avait pas vraiment relevé. Puis, a été affiché le détail des travaux des ateliers tels ceux de Philippe Marguin sur les arbitres au cœur des clubs.

Duplex du Japon

évidemment, tout n’est pas rose à 100 % dans le rugby français. Il a fallu gérer cette fameuse réforme de la Fédérale 3, finalement retirée. Mais il y aura in fine moins de boucliers décernés au niveau des séries (lire en page 25). "Personne ne peut assumer six niveaux de compétition régionale, même pas l’Occitanie. Nous voulons des championnats significatifs dans nos Ligues", avait dit Patrick Buisson lors des ateliers de la veille. On a observé des résultats décevants au niveau des moins de 16 ans, un vrai chantier à surveiller. On a évoqué aussi les remous de France 2023 et les attaques autour de son directeur, Claude Atcher.

Florian Grill, opposant en chef, était présent et a tenté de faire entendre sa voix : "L’argent de CVC ne devrait-il pas être concentré sur les ligues du Nord ?", a-t-il déclaré en Assemblée générale. La veille, il avait déjà dégainé : "La vérité, c’est qu’il y a une augmentation de la licence assurance. Certaines promesses n’ont pas été tenues, comme la prise en charge des frais d’arbitrage. Et puis, je remarque que sans CVC, recette exceptionnelle, on serait à 11 millions de perte. La réforme de la Fédérale 3 était une absurdité, il y a eu rétropédalage, tant mieux. Mais je regrette que l’on supprime la moitié des titres décernés dans le rugby territorial. On divise par deux la chance d’être champions de France, c’est une erreur." Il a enfin réitéré ses critiques samedi. Martinez et Laporte lui ont rétorqué en évoquant le passé et le projet de nouveau stade de l’ère Camou qui aurait provoqué un déficit de 40 millions d’euros. La conclusion de l’AG fut marquée par une réussite : petit duplex du Japon avec Charles Ollivon et Serge Simon.

Le détail des votes

Rapport moral : 80 % pour, 20 % contre.

Budget prévisionne : 69 % pour, 31 % contre.

Convention LNR : 86 % pour, 14 % contre.

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