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Les caciques face à leurs troupes

  • Vendredi, Bernard Laporte est venu échanger avec le monde amateur et semi-professionnel du rugby français. Photo Antoine Bréard - France Rugby
    Vendredi, Bernard Laporte est venu échanger avec le monde amateur et semi-professionnel du rugby français. Photo Antoine Bréard - France Rugby Photo Antoine Bréard - France Rugby - Photo Antoine Bréard - France Rugby
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« Cernés » par les congressistes le vendredi après-midi, Bernard Laporte et ses lieutenants ont répondu aux questions. Un exercice classique.

C’est le moment fort de tous les congrès modernes : l’Agora des clubs ; Bernard Laporte sur une scène entouré de dizaines de présidents de clubs. Cette année, la journaliste Anne-Laure Bonnet animait les débats. À vrai dire, on s’attendait à plus de passes d’armes vis-à-vis du "gouvernement" du rugby français et de son si médiatique patron. Mais, en bon politique, en bon diplomate, Laporte avait fait ce qu’il fallait pour désamorcer le dossier le plus brûlant : la réforme de la Fédérale 3, présentée par la FFR avant d’être finalement sinon abandonnée, mais renvoyée aux calendes grecques. Fait assez insolite, les services de la FFR n’avaient pas eu le temps de modifier la vidéo de présentation des futures épreuves, Anne-Laure Bonnet avait averti l’assistance avant la diffusion.

Le patron a clairement assumé cette volte-face : "Oui je me suis mis en colère il y a quelques jours. J’avais certaines remontées de présidents et j’ai dit à mes collaborateurs : "Qu’est ce que c’est que tout ça !" Ça m’a rappelé ce que j’ai vécu il y a douze ans, quand j’étais au gouvernement. J’avais des conseillers plus intelligents que moi mais qui n’étaient pas au fait des choses réelles. J’ai aussi repensé à la création de la division Nationale. J’avais cette idée et, de plus, la Fédérale 1 à soixante équipes me semblait une compétition assez nulle. On me disait : ce n’est pas possible. J’avais appelé soixante clubs dans le week-end et je m’étais rendu compte que seuls trois présidents n’étaient pas d’accord avec moi. Tous les autres voulaient la création de cette Nationale, même ceux qui y perdaient un derby."

Les licenciés privés de Mondial ?

On a balayé beaucoup de sujets au cours de ce congrès de Marseille, considéré comme le premier de l’ère post-covid, après des heures et des heures de visioconférences. On y a fait allusion sans trop s’étendre au cas Claude Atcher, directeur de France 2023, mis en cause dans des articles de presse. L’Agora nous a tout de même offert quelques attaques, Jean-Benoît Portier, le président du SCO d’Angers (Fédérale 3), se plaignant de l’accès insuffisant des licenciés aux places de la Coupe du monde. "C’est la rançon de la gloire", a rétorqué le représentant du GIP France 2023, fort des premiers chiffres encourageants. On a senti le président de Gennevilliers, Jean-Loup Dujardin, assez offensif au sujet de l’héritage du futur Mondial et de la redistribution car en 2007, le rugby français n’avait pas su vraiment capitaliser sur l’afflux de licenciés.

Le président lui répondit du tac au tac, lui aussi en mode (légèrement) offensif : "Nous en avons parlé hier en comité directeur. Ce qui est clair, c’est que c’est un problème de riches. Tout le monde veut de l’argent mais il a fallu aller le chercher. Je veux bien qu’on attaque le directeur du GIP mais sans lui, et peut-être sans moi, on n’aurait rien. Je n’oublie pas que le 30 octobre, on avait perdu avant de gagner le vote final à la mi-novembre. Pendant quinze jours, nous nous sommes battus pour convaincre plusieurs pays qui avaient voté pour l’Afrique du Sud de le faire pour nous. Bien sûr, je me suis battu pour que le rugby récupère tout l’argent. Une partie ira vers les collectivités territoriales mais pour être redistribuée dans des projets liés au rugby. Une autre partie ira aux centres de formation des clubs professionnels et le dernier tiers ira bien sûr aux clubs amateurs. Mais je le répète, le 30 octobre, on pleurait et, finalement, nous l’avons emporté et nous en sommes fiers."

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