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Yoan Tanga : le nouvel ovni des Bleus

Par Arnaud Beurdeley
  • Pour sa première sous le maillot bleu, Yoan Tanga est monté en régime et a plutôt convaincu. Photo Icon Sport
    Pour sa première sous le maillot bleu, Yoan Tanga est monté en régime et a plutôt convaincu. Photo Icon Sport Icon Sport
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Crédité de 19 plaquages et auteur d’une performance aboutie, le troisième ligne centre, qui fêtait sa première sélection avec le XV de France, a affiché une partie de son potentiel face au japon. S’il venait à confirmer lors du second test, il pourrait bien s’installer parmi les prétendants à la Coupe du monde.

Souvenez-vous. En amont de la tournée d’été 2021 en Australie, le sélectionneur du XV de France Fabien Galthié avait évoqué la possible apparition d’ovni dans le ciel bleu du XV de France. Une prédiction, façon madame Irma, qui s’est révélée très juste.

Un exemple ? Melvyn Jaminet n’a plus quitté l’équipe de France alors qu’avant de s’envoler au pays des Wallabies il n’avait jamais goûté au Top 14, encore moins au niveau international. Un an plus tard, au cœur d’une tournée qualifiée de "laboratoire" par le patron tricolore, Yoan Tanga a affiché, lors de ce premier test-match et pour sa première sélection, de belles dispositions à suivre la trace du Catalan. Sa performance dans la chaleur moite et étouffante de Toyota n’a pas manqué d’interpeller. Au contraire.

D’abord, sur le plan défensif. Le Racingman a été crédité de 19 plaquages. Le chiffre n’a rien d’anodin surtout qu’il n’en a raté qu’un seul. Ensuite, il a souvent joué juste. Le natif de Bondy, comme un certain Kylian Mbappé, s’est montré mobile, agressif et a compensé son relatif déficit de puissance par une habilité évidente à jouer "l’épaule faible" de ses adversaires. Certes, il a été discret en début de rencontre. Peut-être a-t-il été un peu inhibé par la pression inhérente à une première titularisation avec le maillot frappé de la cocotte sur la poitrine. Logique, forcément logique.

 

Galthié : « dans la droite lignée de son match avec les Barbarians, c’est un joueur très intéressant »

Mais Yoan Tanga n’est pas homme à renoncer. Le troisième ligne centre a su monter en puissance au fil des minutes, jusqu’à réaliser une prestation aboutie. « Il fut dans la droite ligne de son match avec les Barbarians britanniques, face à l’Angleterre, a déclaré à l’issue de la victoire Fabien Galthié. Il a montré les mêmes qualités, c’est un joueur très intéressant. » 

Un joueur qui a sans doute marqué des points, même si le titulaire du poste, le Rochelais Grégory Alldritt non sélectionné afin de le laisser souffler après une saison exténuante, demeure sans nul doute le titulaire du poste dans l’esprit du staff technique français. Il n’empêche. Tanga s’inscrit dans la droite lignée des joueurs à fort potentiel sur lesquels le sélectionneur veut s’appuyer.

À ce sujet, si la performance du Racingman a séduit, c’est aussi parce qu’il n’a pas découvert l’univers des Bleus au Japon. Durant le dernier Tournoi des 6 Nations, il avait déjà été appelé dans le groupe France sans jamais pouvoir postuler, une situation lui permettant de se familiariser avec le système de jeu. Et en garçon intelligent et posé, de s’imprégner des attentes.

D’ailleurs, Galthié l’avait retenu pour jouer le match des Barbarians britanniques contre l’Angleterre. Voilà ce qu’il en disait après cette rencontre à Twickenham : « Il a fait une très bonne saison avec le Racing. On a pu le sélectionner avec les Barbarians, ce qui a été une semaine de travail intense. Yoan a été très performant durant la semaine, avec 80 minutes de très haut niveau au poste de numéro 8 alors qu’on était pendant plus d’une mi-temps à quatorze… »

 

Travers : « comme le vin du président Lorenzetti, il est en train de prendre en maturité »

Yoan Tanga semble prendre chaque jour un peu plus d’épaisseur dans son jeu. « Il a encore des petits déchets à gommer, disait du futur Rochelais son ancien manager au Racing 92 Laurent Travers. Mais comme le vin du président Lorenzetti, il est en train de prendre en maturité. On fera en sorte qu’il soit très bon et que l’on puisse y goûter vite cette saison. » 

Cette transformation, il la doit à une meilleure connaissance de son poste, lui qui était il y a peu encore considéré comme polyvalent au sein d’une troisième ligne. Mais pas seulement. Ce dernier a reconnu avoir fait quelques efforts sur son alimentation jusqu’à perdre trois kilos depuis son arrivée il y a trois ans dans les Hauts-de-Seine. « J’ai juste arrêté d’appeler Uber Eats (un service de livraison de plats cuisinés, N.D.L.R.) après l’entraînement », disait-il en avril dans ces colonnes.

Et il ajoutait : « La petite crêpe au goûter, c’était ma faiblesse… » Des efforts qui pourraient s’avérer payants et lui permettre de partager le gâteau de la Coupe du monde 2023 avec ses nouveaux partenaires.

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