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Test match - Coulisses : la douleur des seize « coiffeurs » du XV de France

  • Pour la deuxième année consécutive Tani Vili n’aura pas joué un test-match.
    Pour la deuxième année consécutive Tani Vili n’aura pas joué un test-match. Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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L’été dernier, neuf joueurs convoqués par le sélectionneur national avaient dû se contenter de jouer les partenaires d’entraînement. Cette année, ils seront quasiment le double. Mais faut-il vraiment s’en émouvoir ?

L’an passé, en Australie, neuf joueurs ayant traversé les quinze jours de quarantaine avant de passer trois semaines à s’entraîner avec l’équipe de France au bout du monde, n’avaient pourtant pas disputé la moindre minute avec la sélection tricolore, au fil des trois tests joués face aux Wallabies. Ainsi, les Clermontois Alivereti Raka, Etienne Fourcade et Tani Vili, le Castrais Florent Vanverberghe, le Parisien Joris Segonds, le Palois Clovis Le Bail, le Bordelo-Béglais Romain Buros, le Toulonnais Gervais Cordin et le Lyonnais Patrick Sobela avaient pris part à toutes les séances en opposition sans pour autant prendre part aux tests-matchs. C’est cruel, vous dîtes ? Peut-être. Mais à ce sujet, Fabien Galthié et son staff ont toujours affirmé que « la sélection se mérite », qu’« une Marseillaise n’est pas un cadeau » et ici, on est plutôt raccord avec eux.

Malgré tout, le sort de ces neuf joueurs (qui connaissaient la règle du jeu avant de partir et, même si certains en ont souffert, ils ne se sont jamais publiquement émus de leur traitement) avait quelque peu contrarié certains supporters, à l’intérieur de nos frontières. Peu après son retour du bout du monde, l’ouvreur parisien Joris Segonds nous avait simplement confié ceci : « Quand on m’a appelé, j’ai vécu un rêve éveillé. Mais voilà : je suis un compétiteur et j’aurais voulu avoir ma chance, en Australie. Les autres joueurs dans ma situation étaient eux aussi blasés. Ça fait néanmoins partie du jeu. Je savais, en rejoignant l’Australie, que je ne ferais peut-être pas partie des plans. C’était un test, que certains ont mal supporté. De mon côté, je me suis juste dit : « T’es pas encore au niveau des autres. Travaille et reviens-y, plus fort ». C’est ce que je m’attache à réaliser, depuis. »

Ibanez : « On va s’attacher au comportement de chacun d’entre-eux »

Et cette année, alors ? Le nombre de « coiffeurs », puisque c’est ainsi que l’on appelait jadis les joueurs d’une équipe de France en tournée disputant seulement les matchs en semaine, pourrait être quasiment doublé. Dimanche matin, au lendemain du premier test face aux Nippons, le manager Raphaël Ibanez commençait d’ailleurs à préparer le terrain, au sujet d’un éventuel vent de colère : « Il faut que nos joueurs prennent conscience qu’avec les belles échéances sportives à venir, tout va compter : le jeu, le talent rugbystique mais aussi l’attitude. Il y a environ dix-huit joueurs (ils étaient dix-huit après le premier test et sont à présent seize, Ibrahim Diallo et Max Spring jouant ce week-end, N.D.L.R.) qui peuvent ressentir une certaine frustration. On peut la comprendre mais on va s’attacher au comportement de tous, à leur capacité à rester mobilisés, concentrés. Pous nous c’est la dernière semaine de rugby de la saison, mais c’est surtout la dernière semaine avant les tests de novembre. Dans notre esprit, le raccord est déjà fait. » Karim Ghezal, co-entraîneur des avants tricolores, ajoutait mercredi : « Dans notre esprit, rien n’est figé. Thomas Lavault, par exemple, a fait toute la préparation avec nous lors du dernier Tournoi des 6 Nations sans n’avoir une feuille de match. Quatre mois plus tard, il a décroché sa première cap au Japon. Tout est ouvert. C’est en tout cas le message que l’on veut faire passer. »

À chaque « coiffeur » une situation particulière

Parmi les nombreux joueurs qui quitteront le Japon sans avoir pu décrocher une cap cet été, il existe différents cas de figure : pour la deuxième année consécutive, Tani Vili et Romain Buros auront fait partie des grands déçus de l’été mais à 21 et 24 ans, ils savent aussi que leur carrière internationale n’en est à priori qu’à ses prémices ; d’autres, comme Nolann Le Garrec, Matthias Haddad, Aymeric Luc ou Mathis Perchaud, qui a impressionné le staff tricolore au Japon, sont autant de cadors du Top 14 en devenir, découvraient cette saison le groupe tricolore et y reviendront. « Nous, explique Laurent Labit, on veut développer des joueurs et comme le dit souvent Fabien (Galthié), il y aura une équipe de France après 2023. Dans ce but, il faut rester en haut et rivaliser avec les meilleures nations pendant le plus longtemps possible. C’est la raison pour laquelle on a pris cet été trois ou quatre joueurs qui avaient excellé avec les moins de 20 ans, comme Nolann Le Garrec, Enzo Reybier ou Louis Lebrun. Ils seront amenés à jouer avec la sélection très rapidement. » Parmi les « coiffeurs », il y a également ceux qui, comme les Toulonnais Christopher Tolofua (7 sélections), Swann Rebbadj (3 sélections) et Louis Carbonel (5 sélections) sont déjà capés et reviennent doucement frapper à la porte. Chez les grands déçus du mois de juillet, il y a enfin tous ces joueurs méconnus qui ne s’imaginaient pas, en début de saison, rejoindre le groupe France l’été venu : on pense ici à Thomas Laclayat et Enzo Reybier (Oyonnax), Rémy Baget (Bayonne), Bastien Vergnes-Taillefer (Bordeaux-Bègles), Jules Favre et Rémi Picquette (La Rochelle) ou encore au Castrais Louis Lebrun. Aussi longtemps que Fabien Galthié continuera de convoquer quarante-deux joueurs pour préparer les rencontres du XV de France, certains partenaires d’entraînement ressentiront donc au mieux de la frustration, au pire de la douleur. Mais la méthode, en place depuis plus de deux ans, a largement contribué à faire du XV de France un grand chelemard et la troisième puissance mondiale. Que veut-on, à la fin ?

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Les commentaires (1)
Chabalou Il y a 1 année Le 08/07/2022 à 18:31

Pour l'instant tout plaide pour le staff en place qui sait manager motiver ,selectionner prendre les hommes en forme
même si on aurait voulu voir un Rémi Gager. bon déjà on va voir Spring à la place de Jaminet. c edg bien de mettre une saine concurrence et prévoir des doublures