Le Racing 92 en catégorie poids lourd...
Considéré l’an passé comme une équipe tendre et manquant de densité, le Racing 92 a décidé de réagir, axant son recrutement sur des profils de fort tonnage. Objectif : enfin renouer avec le succès.
Souvenez-vous. C’était en 2016. Un soir de juin, de l’autre côté des Pyrénées, dans le mythique Camp Nou de Barcelone, le Racing 92 soulevait le bouclier de Brennus à l’issue d’une finale au scénario exceptionnel. Une soirée pour l’éternité restée dans toutes les mémoires. Seulement voilà, ce titre de champion de France reste le dernier grand temps fort du club francilien. Depuis ? Six années de disette ou presque. Certes, le club du président Lorenzetti n’est jamais très loin d’atteindre ses objectifs. En Top 14 comme en Champions Cup. Une finale par-ci, une demie par-là, mais les Racingmen n’ont plus goûté à l’extase d’un sacre depuis six longues années. La saison dernière, l’histoire en championnat a pris fin en match de barrage contre l’UBB (36-16). En toute logique. En Champions Cup, elle s’est achevée dans le dernier carré contre le Stade rochelais, futur champion d’Europe. Sans que personne n’y trouve quelque chose à redire.
Micro ouvert ou face caméras, Jacky Lorenzetti dit ceci au sujet de la saison écoulée : « On termine demi-finaliste de la Coupe d’Europe et quart de finaliste du championnat. Dans l’absolu, ce n’est pas un mauvais résultat. […] Aujourd’hui il y a dix furieux, dix clubs au max du salary cap qui ont simplement été meilleurs que nous, voilà tout.» Vu comme ça, le patron du Racing 92 n’aurait donc pas si mal vécu l’exercice écoulé, aussi vain eut-il été sur le plan des titres, puisque l’histoire ne retiendra finalement qu’eux. Mais "JLO" est-il tout à fait sincère, lorsqu’il joue l’indifférence et la soudaine sagesse ? Permettez-nous d’en douter et, à ce titre, les derniers agissements du club des Hauts-de-Seine sur le marché des transferts dénotent même une certaine impatience du côté de l’ancien patron de Foncia. À croire que la frustration est grande. Et qu’elle s’intensifie.
Travers : « La densité, quelque chose qui nous manque… »
Peu excités à l’idée de laisser passer le train des « dix furieux », Jacky Lorenzetti et son bras droit Laurent Travers ont donc décidé de taper du poing sur la table et renforcer de façon spectaculaire un effectif déjà bien coquet. Et au-delà de Cameron Woki, l’un des meilleurs joueurs français actuels, l’entité du 92 a surtout axé son recrutement sur des profils de fort tonnage, qu’ils se nomment Kitione Kamikamica (numéro 8), Veikoso Poloniati (un deuxième ligne de 2 mètres et 135 kg) ou encore Asaeli Tuivuaka, un tank fidjien venu des Zèbres en Italie. « La densité, nous expliquait Laurent Travers au crépuscule de la dernière saison, c’est une des choses qui nous manque à l’heure actuelle même si au fil de la saison, face à des équipes très solides comme Sale ou Toulon, nous avons su répondre dans le combat et le défi physique. En fait, le profil de notre équipe est le fruit d’une politique de plusieurs années : quand on a débarqué à Paris-La Défense-Arena en 2017, nous avons voulu mettre de la vitesse, déplacer nos adversaires et on a peut-être occulté la densité qui nous fait défaut aujourd’hui. À nous de rectifier ça, ces prochains mois ». Le Racing, passablement agacé d’avoir dû se contenter de miettes ces dernières années, a donc décidé de réagir et de rompre avec l’image d’« équipe tendre » qui lui collait à la peau depuis un peu plus d’un an.
Vers une réorganisation à l’issue de cette saison ?
Évidemment, le temps presse. Qu’adviendrait-il dans l’hypothèse d’une nouvelle saison sans titre ? Depuis de long mois, Jacky Lorenzetti ne se cache pas de vouloir passer la main à Laurent Travers afin que ce dernier assume la présidence du club. Jusque-là, ce n’était toujours pas le bon moment. Cette promotion viserait aussi à redistribuer les cartes au sein du staff technique et l’arrivée d’un nouveau manager donnerait peut-être une nouvelle impulsion à un club qui semble parfois "souffrir" d’une trop grande stabilité. Ou autrement dit, d’un douillet confort qui ne pousse pas au dépassement de l’individu. À suivre.
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