L'édito : de vrais Blacks ?

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    L'édito : de vrais Blacks ? Dave Lintott / Icon Sport
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L'édito du lundi par Emmanuel Massicard... Petit clin d’œil pour bien terminer les vacances : ce samedi, alors que le Rugby Tour France 2023 posait ses stands sur le parvis du Stadium de Toulouse, les All Blacks, eux, enregistraient une nouvelle défaite cette saison (cinq sur six). La sixième pour leur sélectionneur Ian Foster en neuf rencontres, sa troisième à domicile. Et, donc, la première face aux Argentins.

Le moment est historique, vous l’apprécierez : les Pumas auront leur 27 août 2022 comme nous gardons une affection toute particulière pour le 14 juillet 1979 qui fit entrer les hommes de Jean-Pierre Rives dans notre légende. Mais le sujet n’est pas là.

À 377 jours du premier match de la Coupe du monde face au XV de France, ce revers plonge la Nouvelle-Zélande dans la crise. À l’opposé de la dynamique tricolore, avec les hommes de Fabien Galthié qui surfent sur les succès. Jusqu’ici tout leur réussit, même une revue d’effectif plus large et massive que prévu.

Les Blacks, eux, sont aujourd’hui loin du compte. Parfois méconnaissables, vous l’aurez vu. S’ils poursuivent sur leur lancée, ils aborderont pour la première fois de l’histoire une Coupe du monde dans la peau d’un outsider. Loin de leur standing et, de fait, sans cet ascendant psychologique qui a tant de fois fait la différence en leur faveur. Voilà, évidemment qui pourrait faire le bonheur et l’affaire du XV de France, promis à retrouver les Néo-Zélandais d’entrée de compétition, le 8 septembre 2023 à Saint-Denis.

Pour autant, ne vous y trompez pas, les All Blacks ne sont jamais des adversaires comme les autres. Nous ferions mieux de ne pas l’oublier, sous peine de connaître une belle désillusion. Et de ne surtout pas croire que les Bleus sont désormais débarrassés d’un concurrent. Dès lors à portée du titre.

Même moins clinquante, portée par une génération certainement plus limitée que celle des McCaw, Carter, Nonu et autres Sonny Bill Williams, la sélection néo-zélandaise conserve son fonds de commerce traditionnel et de jolis atouts.

La différence ? Le niveau global des joueurs, revenons-y. Et certains cadres rattrapés par la limite d’âge qui ne transforment plus un collectif au rendement quasi quelconque. Surtout, les Blacks ne semblent plus posséder le temps d’avance qui les servait jusque-là, stratégiquement, physiquement et techniquement. Dans un temps faible, ils ont vu la concurrence refaire son retard ces dernières années, à l’image des Sud-Africains, des Français et désormais des Argentins qui rivalisent.

C’est assez pour y croire, évidemment. Mais aussi se méfier de cette sélection désormais placée dos au mur. Elle n’a plus qu’un an pour panser ses plaies et se relancer. Un an, avec ou sans Foster, pour redorer son blason et redevenir compétitive. Cette machine à gagner qui perdait seulement par accident n’a plus qu’un Mondial pour gommer deux saisons forcément décevantes et inverser le cours de leur histoire. Tout commence maintenant.

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