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La rentrée des classes du rugby amateur

Par Pablo ORDAS (avec G.C.)
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    La rentrée des classes du rugby amateur - Pablo ORDAS
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Les Fédérales 1 et 2 retrouvent les terrains ce week-end, tout comme la Nationale 2, nouveau championnat qui doit servir de passerelle entre le monde amateur et le professionnel.

Elle est la grande nouveauté de la rentrée 2022. Elle ? Il s’agit de la Nationale 2, dernière division créée par la Fédération française de rugby, qui s’inscrit dans une volonté globale de repenser la pyramide des compétitions masculines. «Une évolution devenue nécessaire pour compenser plusieurs contraintes et dysfonctionnements apparus au fil du temps», explique la FFR. C’est pour répondre aux cinq enjeux suivants (lisibilité, stabilité, cohérence, attractivité et accompagnement) qu’elle a décidé cette refonte. Concrètement, la pyramide compte désormais dix niveaux, répartis entre les compétitions professionnelles (Top 14, Pro D2), nationales (Nationale, Nationale 2) et amateurs (Fédérale 1, 2, 3 et Régionale 1, 2, 3). Plus on descend dans cette pyramide, plus le nombre de clubs par division augmente. Tout en bas de l’échelle, les championnats Honneur, Promotion Honneur et Séries (de la Première à la Quatrième) sont remplacés par trois divisions régionales, gérées par les Ligues. Un peu plus haut, la Nationale 2 (quatrième division) vient s’insérer entre la Nationale (qui réunit les équipes ayant l’ambition de rejoindre le Pro D2) et la Fédérale 1 (où se situent les meilleurs clubs au niveau amateur).

Une Nationale 2 où des clubs «pros» et «amateurs» vont se côtoyer

Les vingt-quatre clubs qui vont se lancer dans cet inédit championnat ont dû, au préalable, prendre en compte quelques nouveautés imposées par le cahier des charges fourni par la FFR. Parmi les grands changements, il est à noter que les espoirs nationaux n’auront pas un calendrier calqué sur celui de l’équipe première (ce qui inclut, de fait, des coûts supplémentaires pour les déplacements à prendre en compte dans le budget prévisionnel). Chaque équipe de Nationale 2 va devoir, aussi, se doter d’un centre d’entraînement labellisé (CEL). D’ailleurs, certaines formations qui avaient gagné le droit, sur le terrain, de participer à cette Nationale 2 ont été contraintes de laisser leur place, faute de pouvoir remplir ledit cahier des charges. C’est notamment le cas de Saint-Sulpice-sur-Lèze, Pamiers et Castelsarrasin.

Dans cette Nationale 2 à deux poules de douze, on trouvera, dès ce week-end, deux types de clubs. Il y aura, d’un côté, ceux qui ont la volonté de rejoindre, à terme, le monde professionnel et qui voient, dans cette division, la passerelle idéale pour se structurer un peu plus avant d’essayer de rejoindre l’étage supérieur. De l’autre, on aura ceux qui veulent, d’un point de vue sportif, jouer au plus haut niveau possible sans volonté de se professionnaliser.

Marcq-en-Barœul fait partie de la première catégorie. «La Fédé nous a aidés dans le sens où elle a resserré la pyramide, note Olivier Gradel, son président. Nous allons être confrontés à un niveau de jeu supérieur. On ne retrouvera que des équipes qui étaient qualifiées ou en barrage de Fédérale 1. Et plusieurs d’entre elles se sont renforcées pour pouvoir figurer dignement en Nationale 2. Ça te prépare forcément mieux au professionnalisme. C’est une antichambre nécessaire, la pyramide n’était pas cohérente. Mais on va tout de même attendre de voir le niveau de jeu pour voir si la division tient toutes ses promesses.»

Quel avenir, à terme, pour les clubs «amateurs» dans cette division ?

Dans cette Nationale 2, plusieurs clubs dits «amateurs» viendront essayer de jouer les trouble-fête. On parle, ici, de formations où les joueurs ne s’entraînent que deux ou trois fois par semaine, le soir, après le travail. C’est notamment le cas d’Anglet, qui se situe dans un bassin où Bayonne, Biarritz, Mont-de-Marsan, Dax et Pau ont déjà des structures professionnelles. «Nous savons très bien que nous n’ambitionnons pas, dans notre région, de devenir un club pro. Nous voulons tout simplement jouer dans le plus haut niveau possible», rappelle Jean-Louis Lahargou, son président.

À quinze kilomètres plus au sud, Saint-Jean-de-Luz est dans le même cas de figure. «Avant de s’engager dans cette division, nous avons vérifié s’il était possible d’y vivre comme on vit déjà aujourd’hui. De notre côté, on ne basculera jamais vers le professionnalisme. Notre seul objectif est de bien jouer au rugby. Cette Nationale 2 resserra un peu le niveau. Il y aura moins de différence sur les résultats et ce sera peut-être un brin plus passionnant», avance Eric Bonachera, le président luzien.

Reste à savoir combien de saisons ces clubs pourront tenir à ce niveau, face à la montée en puissance de certaines villes qui, désireuses de faire du rugby professionnel, s’équipent dès les divisions inférieures pour espérer, un jour, atteindre le haut de la pyramide. «Nous avons toujours été dans les cinquante meilleurs clubs français et nous voulons le rester. Ce sera compliqué, mais c’est le but», glisse Bonachera. Son homologue angloy, Jean-Louis Lahargou poursuit : «Bien sûr, il y aura des grosses machines qui joueront les premières places mais il y a à peine trois ans, la Nationale n’existait pas et en Fédérale 1, nous jouions contre Tarbes, Albi, Dax. Des gros et des petits, ça a toujours existé.» À n’en pas douter, c’est aussi ce qui fera le charme de cette division où deux mondes s’apprêtent à se côtoyer.

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