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Vakatawa, un cœur brisé

Par Arnaud Beurdeley
  • Au Racing 92, en Bleu de France, que ce soit à VII ou à XV, Virimi Vakatawa aura laissé une empreinte profonde partout où il est passé. Photos Midi Olympique - Patrick Derewiany et Icon Sport
    Au Racing 92, en Bleu de France, que ce soit à VII ou à XV, Virimi Vakatawa aura laissé une empreinte profonde partout où il est passé. Photos Midi Olympique - Patrick Derewiany et Icon Sport
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A 30 ans, Virimi Vakatawa a annoncé en début de semaine mettre un terme à sa carrière professionnel en raison d’une anomalie cardiaque évolutive. Un coup dur pour l’international aux 32 sélections et pour le rugby français.

«Je perds presque un fils.» Au bord des larmes, Jacky Lorenzetti n’a pas pu contenir son émotion mardi midi lors de la conférence de presse organisée après la terrible nouvelle qui a secoué le rugby français la veille. À 30 ans, Virimi Vakatawa est donc contraint de stopper sa carrière de rugbyman en raison d’une anomalie cardiaque évolutive. C’est la commission médicale de la Ligue nationale de rugby qui en a décidé ainsi. «Il y a quelques saisons de ça, juste avant la Coupe du monde au japon, nous avions détecté une anomalie cardiaque, pour laquelle il avait déjà fait l’objet d’une expertise auprès des référents de la commission médicale de la LNR. Il avait été décidé qu’il pouvait continuer à jouer. Il avait déjà fait l’objet d’examens approfondis. Il était surveillé de façon rapprochée. Au fil de cette surveillance, il est apparu que sa pathologie avait évolué. Nous avons de nouveau saisi les experts cardiologiques. Et les avis ont été consensuels pour qu’il ne prenne pas le risque de poursuivre son activité sportive intense.» Dont acte.

Évidemment, la question a alors été posée d’une éventuelle carrière à l’étranger, ce à quoi a rétorqué le Docteur Blanchard : «Certains pays ne sont pas structurés comme en France. Les institutions portent la responsabilité d’autoriser le joueur à poursuivre ou non sa carrière.» Et Lorenzetti d’ajouter : «Si Virimi signe une décharge, il pourrait jouer au Japon.» Mais l’éventualité a vite été balayée par le joueur, même s’il a laissé son manager répondre pour lui. «Son but est de rester en France, proche du Racing 92», a dit Travers.

Depuis toujours, Virimi Vakatawa est un homme de peu de mots. Autant dire que la terrible nouvelle, dont il a eu connaissance en fin de semaine dernière, ne l’a pas rendu plus volubile. Au contraire. «C’est dur pour moi de parler aujourd’hui, a-t-il balbutié. Je me suis levé ce matin (mardi) à huit heures, je savais que je ne serais pas sur le terrain avec les joueurs. Mais le plus dur, c’était hier (lundi) pour annoncer la nouvelle devant mes coéquipiers, pour leur dire que j’allais arrêter. J’ai passé beaucoup de temps avec eux sur le terrain et aussi en dehors du terrain […] Je suis arrivé à 17 ans et je n’ai pas regretté une seule fois d’avoir quitté ma famille. Je me souviens qu’à l’époque, on prenait le bus après l’entraînement à 19 heures. Aujourd’hui, les jeunes dorment au centre de formation… J’ai eu de la chance, je ne me suis rien cassé. J’ai encore beaucoup de trucs à faire ici. C’est ma famille, je resterai Racingman toute ma vie.»

Les larmes de Galthié

Le sélectionneur Fabien Galthié, présent mardi au centre d’entraînement du Plessis-Robinson, des trémolos dans la voix et des larmes plein les yeux, a lui aussi rendu un vibrant hommage à celui qui était devenu un «taulier» du XV de France. Dans la foulée du Mondial 2019, Vakatawa avait changé de dimension, s’affirmant sans contestation comme l’un des meilleurs centres du monde. Sinon le meilleur.

Évidemment, la question de son avenir se pose. «Il est toujours là, il va être présent sur le bord des terrains, a précisé le manager Laurent Travers. Au lieu d’être acteur, il fera autre chose mais il restera avec nous. Sa vie, c’est le rugby, c’est le Racing 92. On fera en sorte de l’accompagner, qu’il ait toujours ses couleurs pour lesquelles il a tant donné." Toujours avec beaucoup de cœur, ce foutu organe qui vient de lui jouer un vilain tour.

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