XV de France féminin : les promesses bleues malgré la défaite contre l’Angleterre

Au diable les séries, les chiffres et les statistiques. Oui, les Bleues ont concédé leur 11e défaite consécutive contre ces maudites Anglaises, la meilleure équipe du monde qui enregistre là sa 27e victoire de rang. Mais l’essentiel est ailleurs : les Bleues ont enfin lancé leur Mondial. Et contrairement à leur dernier revers contre ce même adversaire à Bayonne en avril dernier, les filles du XV de France peuvent regarder les Red Roses dans les yeux : « Aujourd’hui, on n’est pas effondrées comme on l’était à Bayonne, déclarait la talonneuse Agathe Sochat. On pourrait ressasser que c’est la dixième ou la onzième défaite de suite, je ne sais plus… Mais on a aussi traversé des périodes difficiles ces derniers mois, on s’est reconstruites en tant qu’équipe et ce soir, malgré le résultat qui ne nous satisfait pas, on est contentes de la solidarité que l’on a montrée sur le terrain. »

Le pack a relevé le défi anglais

Cette solidarité s’est manifestée en défense, où les Bleues ont totalisé 214 plaquages avec 87 % de réussite. Mais aussi sur la défense des fameux ballons portés anglais, sur lesquels elles n’ont pas encaissé d’essai : « ça fait plaisir, positivait Céline Ferer. Ce n’était pas un objectif, on savait que cela pouvait arriver. Mais on y a mis ce qu’il fallait et après un certain moment, elles n’insistaient plus et sortaient les ballons. » 

Même si les Bleues ont mis un certain temps à s’adapter à l’alignement anglais qui, pour ce match, a systématiquement visé le troisième bloc : « En première mi-temps, on a voulu les prendre fort au sol. En deuxième, on a voulu aller les chercher en l’air, mais elles avaient encore un temps d’avance sur nous à la mise en place. On doit aller encore plus vite », analysait la capitaine. On ne parlera donc pas de match référence, loin s’en faut : « On reste conscientes que l’on a perdu le match, mais au moins ce soir on est dans le vrai. Cela fait un an qu’on fait des matchs moyens, où il manque toujours quelque chose. On a franchi une première étape, mais on doit en franchir d’autres si on veut aller plus loin », insistait Marjorie Mayans, avant d’énumérer les défaillances de son équipe : « On a eu beaucoup de mal à conserver. On a mal circulé, manqué de soutien, on n’a pas attaqué certaines zones, on est restées beaucoup chez nous… C’est bien de défendre, mais il va falloir attaquer pour gagner ! »

Les larmes de Drouin, Jacquet en difficulté

Difficile de le faire quand l’adversaire tient le ballon pendant 68 % du temps, comme ce fut le cas à Whangarei, quand bien même la conquête (6/6 en mêlée, 12/15 en touche) et la discipline ont été correctes (11 pénalités partout). Comme toujours, ce sont des erreurs individuelles qui ont ruiné les efforts collectifs. La charnière n’a pas réussi à occuper correctement le terrain : « Ce sont des choses qui arrivent. "Caro", la pauvre, on l’a retrouvée en pleurs à la fin du match, grimaçait Céline Ferer. On ne peut pas lui en vouloir, c’est une joueuse fantastique. Même si elle qui est en charge du jeu au pied, on sera toutes ensemble pour assumer nos erreurs. On a aussi manqué quelques touches donc on ne peut rien dire. » 

Mais on pense surtout à ces ballons profonds non captés par Chloé Jacquet, ce départ isolé de Coco Lindelauf qui perd le ballon à la 72e dans le camp des Anglaises, ou encore cet en-avant de Marine Ménager deux minutes plus tard… Des maladresses qui ont gâché les rares occasions françaises, à l’exception du bel essai de Gaëlle Hermet venue au soutien de Joana Grisez qui avait capté un coup de pied par-dessus de Drouin, avant de remporter ses duels.

Toujours est-il que le XV de France Féminin a pris date avec les Red Roses : « Elles ont gagné leurs dix derniers matchs avec plus de cinquante points marqués, sauf contre nous, relevait Agathe Sochat. Elles savent qu’on sera là. C’est un message pour elles, et aussi pour nous car on voit que l’on n’est pas si loin » On se retrouvera…