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Chronique - Penaud a-t-il été vexé ?

Par Richard
  • Damian Penaud, face à l'Australie.
    Damian Penaud, face à l'Australie. Icon Sport - Icon Sport
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Le problème, quand on a tous les week-ends sous les yeux des joueurs comme Cameron Woki, Antoine Dupont ou Romain Ntamack, c’est qu’on s’attend à ce qu’ils soient extraordinaires tout le temps, qu’ils planent sur la touche, relancent de leur en-but ou traversent le terrain sur chacune de leurs sorties. Mais ces joueurs-là sont aussi des rugbymen comme tant d’autres et il nous faut apprendre à accepter d’eux qu’ils livrent, parfois, une performance "normale", "honnête" ou "ordinaire". De toute évidence, le plan de jeu australien avait samedi soir été très bien pensé et posa énormément de problèmes aux Tricolores qui, sentant que leur charnière était soumise à une pression colossale de la part de Michaël Hooper et des avants d’en-face, eurent toutes les peines du monde à sortir de leur camp et s’exposèrent, de fait, aux contre-attaques des Wallabies. Au bout du bout, je regrette aussi que si Romain Taofifenua et Matthieu Jalibert ont semblé donné du mordant au XV de France à leur entrée en jeu, le banc de touche dans sa globalité n’a pas eu l’impact qu’il a habituellement sur le rendement de l’équipe. Mais seule la victoire est belle, n’est-ce pas ? Et que retiendra-t-on de ce France-Australie dans deux jours, une semaine ou un mois, sinon le magnifique essai de Damian Penaud ?

Ici, je peux me tromper mais j’ai néanmoins l’impression tenace que l’ailier clermontois a été particulièrement vexé d’avoir pris un vent par son adversaire direct sur l’essai de cent mètres aplati par les Australiens, en début de match, et qu’il a ensuite mis un point d’honneur à faire oublier qu’il avait été pris de vitesse à la régulière. Quelle réaction, nom de Dieu ! Et quel talent, Penaud ! Mais quelle connerie, en face ! Je m’explique : quand tu mènes de quatre points à une poignée de minutes de la fin d’un match international, tu serres tout, tu dresses la muraille et poses, en son faite, quelques mètres de barbelés et même des mines anti-personnelles. Or, sur l’action de Damian Penaud, les Wallabies ont perdu les pédales et défendu comme des cadets. Où était donc l’ailier d’en-face ? Et que faisait-il, loin de sa ligne, positionné en profondeur près de son en-but alors que les Bleus squattaient les 22 mètres de son équipe ? Si j’étais Dave Rennie, le sélectionneur australien, je serais fou de colère…

Ceci dit, c’est le genre de péripétie qui arrive en saison régulière mais ne se produit jamais dans le dernier carré d’une Coupe du monde ou lors d’une rencontre face aux Springboks. Parce que c’est de cela dont il est aujourd’hui question, non ? Et à ceux qui répètent que les Boks cherchent encore leur rythme de croisière ou ne sont que l’ombre d’eux-mêmes depuis quelques mois, je répondrai qu’après avoir regardé avec attention le dernier Irlande-Afrique du Sud, je retiens avant tout que les coéquipiers d’Eben Etzebeth ne sont certes pas surprenants… mais cognent encore bien plus fort que les soirs de Top 14 où le Stade rochelais aligne Will Skelton, Gregory Alldritt, Levani Botia et Uini Atonio dans leur XV de départ !

"Quelle réaction nom de Dieu ! Et quel talent, Penaud ! Mais quelle connerie en face. [...] Les Wallabies ont perdu les pédales et ont défendu comme des cadets."

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