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XV de France féminin - Les adieux aux gloires

Par Simon VALZER
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Plusieurs joueuses emblématiques du XV de france féminin tireront leur réverence internationale à l’issue de cette petite finale. Voilà qui offre un levier de motivation supplémentaire à tout un groupe, qui veut leur offrir la meilleure sortie possible.

Les heures qui ont suivi la défaite en demi-finale perdue (25-24) contre les Black Ferns ont été pour le moins douloureuses. Dès le réveil du lendemain : «Ce n’est pas la joie, nous confiait le dimanche matin la deuxième ligne Céline Ferer, On a encore de l’amertume, c’est normal. Comme un lendemain de défaite.» Heureusement, les familles venues en nombre ont pu réconforter les Bleues. Après avoir profité d’une journée de lundi entièrement consacrée à la récupération, elles ont commencé à retrouver de l’énergie à partir de mardi matin, pour basculer sur le match de la troisième place qu’elles joueront contre le Canada.

Dans ces moments délicats, il n’est jamais aisé de dénicher des leviers de motivation. Heureusement, ceux des Bleues étaient tout trouvés. Ce week-end, trois joueuses emblématiques du XV de France tireront leur révérence : la deuxième ligne Céline Ferer, sa coéquipière au poste Safi N’Diaye et la flanker Marjorie Mayans. Avant elles, Laure Sansus avait déjà fait ses adieux au maillot bleu et avait eu droit à une cérémonie spéciale à Whangarei, avant de quitter le groupe sur blessure. Les retraites internationales de Ferer et Mayans sont déjà officielles, mais pas celle de N’Diaye. Désireuse de vivre son dernier Mondial sans être polluée par ces interrogations, elle a décidé de réserver son annonce pour les jours qui suivront la fin de la compétition.

Safi la superstar

Mardi matin, les sorties des trois joueuses étaient au cœur des discussions et chaque jeune tenait à rendre hommage à ces aînées : «En tant que deuxième ligne, Céline et Safi ont été des modèles pour moi, commençait Madoussou Fall. Elles m’ont aidée et guidée quand je suis arrivée. J’étais une petite jeune timide… Il n’y avait pas de défiance ou de concurrence malsaine. Franchement, ces femmes-là resteront dans mon cœur.» «Safi a toujours été un modèle pour moi, répétait la pilier Assia Khalfaoui. Par sa carrière, par sa personne. Quand tu arrives en équipe de France, il y a toujours des filles qui te prennent sous leur aile, qui t’aident, qui te donnent confiance en toi. Safi a été de celles-là.» Même écho du côté de la septiste Joanna Grisez, qui glissait avec humour ceci : «Quand j’ai commencé à comprendre le rugby (rires), on parlait beaucoup de Safi ! Elle fait partie des joueuses emblématiques du rugby féminin français. Après, je me suis pas mal identifiée à Marjo (Mayans, N.D.L.R.). Déjà parce que j’étais sur le rugby à VII et aussi parce que je n’ai pas les mêmes… "dimensions" que Safi !»

Idem pour Charlotte Escudero, la gamine du Var qui a rejoint son idole en s’engageant avec Blagnac : «Mon modèle a toujours été Marjo (Mayans). Je la regardais jouer à la télé avec des étoiles dans les yeux. Je suis arrivée à Blagnac à 18 ans et j’étais toujours la petite fille qui la regardait devant sa télé ! C’est un rêve de gosse que de jouer à ses côtés pour sa dernière compétition… Et sur le plan du jeu, je citerais Céline Ferer en modèle. "Grande", c’est la force tranquille. Elle est toujours sereine. Elle m’a beaucoup apporté en touche. J’avais beaucoup de mal à m’approprier toutes les annonces. Elle m’a fait travailler, m’a apporté de la confiance.»

«Escu» avait aussi une pensée pour Laure Sansus : «Laure n’est plus dans le groupe mais elle reste dans les parages, avec sa famille. Et sa présence est réconfortante. Par exemple, elle fut la première personne que j’ai vue dans les vestiaires après la demi-finale. Elle était toute souriante, cela m’a fait chaud au cœur. J’imagine pourtant que cela n’a pas dû être facile de vivre l’aventure comme ça… Mais elle nous donne de la force.»

Une cérémonie forte en émotion

Mardi soir, après un premier entraînement de réintroduction, les dirigeants du XV de France ont également tenu à mettre ces joueuses à l’honneur. Dans un salon du Pullman, ils ont organisé une cérémonie de remise de capes : Charlotte Escudero, Lina Queyroi, et Joanna Grisez ont reçu le précieux couvre-chef, et ont prêté serment au XV de France après la lecture par Serge Simon du code de conduite de l’internationale. Ensuite, Romane Ménager et Marjorie Mayans ont reçu la même casquette, mais avec le nombre "50" brodé dessus. Puis la manager Annick Hayraud a prononcé un discours en l’honneur des trois futures retraitées Ferer, Mayans et N’Diaye. Il fut suivi par des séquences vidéos tournées par les amis et les familles des joueuses, avant que la capitaine Gaëlle Hermet leur remette à chacune, non sans émotion, un maillot floqué avec leurs surnoms et prononce un discours pour chacune. Un moment fort, fondateur, où les larmes ont coulé à flots. Un temps qui doit souder une dernière fois ce groupe pour aller chercher ce qu’il mérite : une place sur le podium. «Ces filles ont participé au développement du rugby féminin. Sans elles, on n’en serait pas là aujourd’hui, tonnait Grisez. Elles doivent repartir avec une breloque, ce n’est pas possible autrement.» Il n’y a plus qu’à…

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