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Pour l'Afrique du Sud, voir Marseille et mûrir

Par Vincent BISSONNET
  • Damian Willemse et les Springboks sont passés tout proche de la victoire, comme en Irlande.
    Damian Willemse et les Springboks sont passés tout proche de la victoire, comme en Irlande. Icon Sport - Icon Sport
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Rapidement réduits à 14, les champions du monde ont été épatants de résilience. Ils sont passés proche de la victoire dans un stade dans lequel ils évolueront à au moins deux reprises lors de la Coupe du monde.

Les Boks sont venus, ont vu et ont presque vaincu. L’escale française des Sud-Africains avait un double avant-goût de Coupe du monde : elle leur proposait un test-match aux allures de quart ou de finale avant l’heure et elle les a amenés sur les bords de la Méditerranée, là où la sélection arc-en-ciel s’installera dans dix mois. À Toulon, exactement, où elle aura son camp de base. Et au Vélodrome où elle disputera deux matchs de poule : le premier face à l’Ecosse et le dernier face au Tonga.

Ce tour initiatique les marquera pour longtemps. « C’était une super expérience de découvrir ce stade, commentait Damian Willemse. L’ambiance est dingue avec ce public qui est omniprésent autour de la pelouse ». « On sait où l’on mettra les pieds l’année prochaine, prolongeait Bongi Mbonambi. Nous avons vu les installations à Toulon, Mayol, le bateau que l’on prendra, on a pu voir la ferveur des gens aussi : ça nous a donné un bon premier aperçu ». De leur escapade dans le sud de la France, les champions du monde ont surtout ramené un gros paquet de regrets. Dans l’enfer du Vélodrome, ils sont passés proche d’un authentique exploit : mettre un terme à la série de onze succès des Bleus en évoluant une majeure partie en infériorité numérique. « Chaque fois que l’on perd, c’est douloureux mais cette défaite fait encore plus mal que les autres car les joueurs ont tant donné », déplorait Jacques Nienaber. À 14 contre 15, ses soldats ont trouvé les ressources mentales, physiques et tactiques pour rivaliser et même s’offrir le droit d’espérer une victoire de prestige. Ou comment faire aussi bien avec moins : « Nous avons tous souffert avec Pieter-Steph, témoigne Damian Willemse. C’est un grand joueur et c’est l’un de nos éléments clés dans le jeu. Quand il a reçu le carton, on s’est dit : "Nous allons jouer pour lui et tout faire pour régler le problème de son absence". C’est ce qu’on a fait ». « Dans la semaine, on avait envisagé ce scénario. En un sens, tout était prévu », révèle Bongi Mbonambi.

À Marseille, les champions du monde ont été à la hauteur de leur statut et de leur réputation. Et même encore plus : ils ont été impressionnants physiquement mais aussi intéressants dans le jeu. Avec Arendse et Kolbe, les Boks ont signé les plus retentissants éclairs de la soirée. « Ce n’était pas un plan B, c’est juste que l’on joue avec toutes nos forces, reprend l’ouvreur. Si les conditions se prêtent à porter le ballon et à courir, nous avons les qualités pour le faire. On a essayé de trouver de l’avancée et ça a plutôt payé ».

Les clips de Rassie Erasmus

Pour tout ça, les visiteurs du jour auraient peut-être mérité un autre résultat. Mais à ce niveau de compétition et d’exigence, la bravoure et les meilleures intentions ne suffisent pas. Une semaine après avoir échoué in extremis à Dublin, Siya Kolisi et ses partenaires ont encore pu le constater à leurs dépens. « On termine quatre points derrière la France, qui est la tenante du titre des 6 Nations, après avoir perdu de trois points en Irlande qui est la nation numéro 1 actuellement », résume Jacques Nienaber. La faute encore à des imprécisions inhabituelles sur les renvois et à des fautes préjudiciables : « La discipline nous a fait mal », notait Damian Willemse. L’essai de Sipili Falatea les aura crucifiés à quelques minutes du coup de sifflet final. Le débat autour de sa validité ne fait qu’accentuer leur frustration : « Sur le terrain, on a l’impression qu’il y a un double mouvement, soufflait l’ouvreur. L’arbitre a dit qu’il ne pense pas la même chose ». Dans la nuit de samedi à dimanche, Rassie Erasmus a revu le match et a publié aux aurores des extraits symptomatiques des manquements de ses protégés, en défense et dans l’exécution technique. « Il faut que l’on maîtrise mieux les événements du match et que l’on s’adapte plus à l’arbitrage », résumait Mbonambi. Les champions du monde ne sont pas encore revenus la formidable machine à gagner mais la bataille du Vélodrome a confirmé ce que l’on savait déjà : dans onze mois, les Sud-Africains seront sans nul doute des candidats on ne peut plus crédibles à la victoire finale.

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