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Un Top 14 de plus en plus hégémonique

Par Jérôme PREVOT
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    Kolisi devrait porter le maillot du Racing 92 la saison prochaine Icon Sport - Icon Sport
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Le Top 14 est-il en train d’écraser le rugby domestique mondial ? Les faits sont là.

Un sentiment nous sert de référence : le Top 14 est devenu hégémonique. Notre championnat vampirise-t-il le rugby mondial, à la façon de la NBA en basket ou de la Premier League en football ? «Non, c’est excessif, tempère Emmanuel Eschalier, directeur général de la LNR. Nous n’avons pas du tout cette volonté, en tout cas. Surtout, nous ne nous réjouissons pas des problèmes rencontrés par certains clubs anglais. Nous avons besoin de concurrence pour que notre rugby progresse et reste intéressant. Notre logique n’est absolument pas la vampirisation, la preuve avec notre plafond salarial (10,7 millions d’euros, plus les crédits internationaux et 180 000 euros par joueur de la liste "Premium"). Le Salary Cap est là pour empêcher ce phénomène. Si nous sommes heureux de quelque chose, c’est avant tout du sportif. Et le dispositif "JIFF" incite les clubs à investir dans la formation, à miser sur les jeunes joueurs qui en sont issus. Mais il reconnait l’attractivité de notre Top 14. «Il attire des stars internationales et les membres du XV de France y restent. Mais on ne peut parler de vampirisation pour autant.» 

L’idée, si elle paraît excessive, s’appuie sur des faits : le Top 14 compte des droits télévisés énormes depuis le contrat signé avec Canal +, qui offrira 115 millions d’euros par saison ; cette somme est sécurisée jusqu’en 2027. À titre de comparaison, le championnat anglais ne reçoit de BT Sport (chaîne payante) "que" 43 millions d’euros. Somme qui a même été légèrement revue à la baisse lors de la dernière négociation.

Les Anglais ont essayé de compléter via un récent contrat signé avec ITV (chaîne gratuite) pour trouver une exposition plus large. Le montant est resté secret mais il ne va pas chercher très loin. Il est même un aveu de faiblesse. D’une façon générale, les clubs anglais n’ont pas la même force que les clubs français. Leurs matchs génèrent peu d’audience : parfois 100 000 personnes en saison régulière, guère plus de 300 000. En France, c’est monté jusqu’à 700 000 un dimanche soir.

Si les affluences dans les stades restent comparables en saison régulière (13 500 contre 12 500), celles des phases finales sont supérieures en France. En fait, une série de paramètres (les partenariats également) va dans le sens d’un Top 14 de plus en plus puissant. Et les autres championnats ne sont pas près de le concurrencer. L’URC, même avec les Sud-Africains, ne pèse pas plus de 15 millions d’euros de droits télés par an. Son modèle très "protectionniste" favorise les sélections nationales mais ne peut guère en faire un concurrent du Top 14. Idem pour le Japon qui recrute des stars sudistes, mais en nombre forcément limité et devant des affluences faiblardes. Quant au Super Rugby, avec le départ des Argentins et des Sud-Africains, il est en chute libre. C’est devenu un pourvoyeur pour notre Top 14. Un symbole fort.

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