Top 14 - Vincent Koch, à propos de la liquidation des Wasps, « j’étais sous le choc »

Par Marc DUZAN
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À 32 ans et 41 sélections, le champion d’Europe avec les Saracens puis champion du monde avec les Springboks, est le joker médical de Paul-Alo Emile. Il évoque les Wasps, les particularités du « bomb squad » et le « pays des piliers »…

Pourquoi avez-vous choisi le Stade français ?

J’étais supposé rester chez les Wasps pour les deux prochaines saisons. Mais le club a explosé, disparu et je me suis soudainement retrouvé sans rien. J’ai exploré diverses options, divers pays… Alors, est apparue pour moi la possibilité de jouer en France, le pays des piliers. Je me suis dit qu’en Top 14, je pourrai apprendre quelques nouveaux trucs en mêlée…

Vous rappelez-vous du jour où vous avez appris que les Wasps, votre employeur en début de saison, allaient disparaître ?

Comment l’oublier… Ce matin-là, on nous avait tous regroupés dans une salle de réunion. Les mines étaient graves et rapidement, le propriétaire du club a confirmé ce qu’on lisait dans la presse depuis quelques jours. […] C’était particulier, pour moi. Mon contrat avec les Wasps avait démarré en juillet mais, en raison du Rugby Championship, je n’étais vraiment arrivé qu’en octobre au club. Il y avait quoi ? Quinze jours que j’étais là ? Je n’ai même pas eu la chance de jouer un seul match avec ce club. […] Tout ce truc, c’était une surprise… Une très mauvaise surprise…

Comment avez-vous réagi ?

J’étais sous le choc. Je parlais à mes coéquipiers, lesquels me disaient au départ que tout était "sous contrôle". Mais ce ne l’était pas. Le club était en banqueroute. Il a fermé, les contrats ont été rompus et quarante mecs et leurs familles se sont retrouvés sans rien. […] Personne n’avait jamais vécu cette situation-là dans l’histoire du rugby pro. Les Wasps, ce sont quand même 100 ans d’histoire et quelques titres de champion d’Angleterre. Et en dix minutes, tout a pourtant disparu. C’est insensé.

Où viviez-vous, en Angleterre ?

En quittant les Saracens quelques mois plus tôt, j’avais emménagé avec ma famille non loin de Coventry, près des infrastructures des Wasps. Quand j’ai appris la mauvaise nouvelle, j’ai donc envoyé toutes nos affaires en Afrique du Sud parce que je ne savais pas de quoi mon futur serait fait. […] Ma femme voyait bien que j’étais fou d’inquiétude, stressé, nerveux. Elle me disait : « Ne t’en fais pas, Vincent ! On va trouver quelque chose ! » Elle a été formidable et m’a beaucoup aidé à traverser tout ça.

Comment avez-vous vécu votre premier match de Top 14, samedi dernier face à Toulon ?

J’étais assez nerveux. Je venais de poser mes valises à Paris et ne voulais décevoir personne… Sur le terrain, c’était dur mais samedi soir, j’ai vraiment vécu quelque chose de spécial : notre arrivée au stade au milieu des supporters, des fumigènes et des tambours partout, ce fut incroyable. Je n’avais jamais connu ça !

Vous êtes, avec des joueurs tels Malcolm Marx, RG Snyman ou Steven Kitshoff, un membre éminent du "bomb squad" créé par Rassie Erasmus chez les Springboks. Pouvez-vous nous expliquer ce que c’est ?

Le truc, c’est que nous ne voulions pas être appelés « remplaçants », "banc de touche" ou "extras". Le job du « bomb squad », composé de six avants qui entrent à l’heure de jeu, est de faire une différence, de créer le chaos, de finir le job. C’est notre deuxième ligne RG Snyman qui a lancé l’expression il y a quelques années. On a tous trouvé ça sympa.

Vous avez joué une demi-heure lors du dernier France-Afrique du Sud. Qu’en avez-vous pensé ?

Nous n’avions pas encore affronté l’équipe de France depuis la fin du Mondial et on sait désormais à quoi s’attendre, contre les Bleus. On sera prêts, la prochaine fois…

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