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L'édito du vendredi 13 janvier : À votre santé !

Par Léo FAURE
  • Trevor Nyakane avec la tunique du Racing 92 pendant l'échauffement
    Trevor Nyakane avec la tunique du Racing 92 pendant l'échauffement Icon Sport
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L'édito du vendredi 13 janvier, par Léo Faure.

Le rugby s’engage, c’est aussi son rôle. Sociétal, collectif et inclusif, comme il s’est construit, comme il aurait toujours dû l’être et comme le business, qui a petit à petit dévoré son étage professionnel, ne doit pas l’occulter. Alors, un peu partout, loin des millions qui se discutent et s’échangent autour des pelouses de Top 14, on voit naître ces initiatives : ici au soutien des femmes en rémission de cancer ; tendant la main un peu plus loin aux SDF et sans-papiers ; s’ouvrant à la misère sociale des quartiers sensibles, où l’ennui et le peu de perspectives peuvent parfois détourner les chemins.

Rugby-société. Rugby-santé, aussi. Et on remarque, depuis plusieurs semaines, une récurrence d’histoires sur ce rôle que joue notre sport dans la lutte contre l’obésité. Parce qu’il se promeut comme l’activité de tous et de tous les physiques, les "petits gros" raillés dans les cours d’école trouvent au rugby une place plus enviable, et même parfois dominante. Du réconfort, une existence sociale retrouvée. Et un corps qui se meut enfin. Cela peut changer des vies.

Un peu plus loin dans ce journal (page 8), vous lirez donc cette confidence de Trevor Nyakane, le pilier champion du monde sud-africain désormais au Racing. "J’ai mangé trop de cookies et mon corps m’a dit : Fais du rugby". C’est présenté sur le ton de la plaisanterie. Et c’est drôle. C’est aussi ce choix de santé qui l’a conduit sur la voie d’une vie nouvelle.

On se souvient aussi, il y a quelques jours, encore dans nos colonnes, de son compère all black, Karl Tu’inukuafe. "J’ai pesé jusqu’à 175 kg. Soit je perdais du poids, soit je mourrais d’une attaque cardiaque dans les années à venir." Le néo-Montpelliérain a donc repris une licence, rechaussé les crampons. Le reste, dont sa trajectoire de comète jusqu’au maillot tout noir, appartient au conte de fées.

Et Meafou, donc. Colosse toulousain aux mains d’or, débarqué en France jeune et dans un total anonymat. Dans peu de temps, il pourrait devenir la nouvelle pépite du XV de France. Le dernier Ovni de Fabien Galthié. Ce n’est plus qu’une question de temps, celui d’obtenir notre nationalité et le passeport qui va avec.

Lui aussi a admis avoir été de plain-pied, il n’y a pas si longtemps, dans une obésité aux proportions telles qu’elle menaçait directement sa santé. Et sa vie. "Jusqu’à 162 kg", contre lesquels il lui a fallu lutter en diable pour en perdre. Chose faite, même si le sujet reste sous surveillance. Mais Meafou, mobile et adroit, a gagné en vitesse (donc en puissance) ce qu’il a perdu en masse. Il prend désormais le chemin de ces belles histoires. Celles des rémissions et des réhabilitations. Sauf cataclysme, il devrait un jour voir le maillot bleu. À huit mois de la Coupe du monde, l’aubaine est trop belle.

... S’il peut se vanter de ses vertus, le rugby devra aussi regarder ses démons en face. Cette semaine, nous avons appris avec indignation que notre chroniqueur Rugbyrama et ancien joueur, Bakary Meité, devait quitter son petit club où il entraînait, pour le plaisir et pour la transmission. En cause : des faits de racisme et des propos intolérables. Odieux. Certainement pas un cas isolé, quiconque a déjà laissé traîner ses oreilles autour d’une main courante le sait.

Rongé par le même mal que la société qui l’englobe et le porte, le rugby doit aussi faire son ménage. Sans ménagement. En attendant, nous adressons à "Baky" notre plus sincère soutien.

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