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Référendum FFR - Première victoire pour Florian Grill

Par Nicolas ZANARDI
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Les clubs ayant suivi son appel au "non", l’opposition peut savourer sa victoire avant de désormais rêver à des élections anticipées.

Passés à 1,5 % des voix de ravir en 2020 la timbale à Bernard Laporte lors des dernières élections générales de la FFR, Florian Grill et son équipe d’Ovale ensemble ont vu leur cote grimper en flèche ces derniers mois, autant en raison d’insatisfactions au niveau des clubs que de l’affaire "Altrad-Laporte" forcément désastreuse pour l’image du rugby. À ce titre, dès le début du mois de décembre, certains signaux n’avaient pas manqué d’apparaître, notamment lors de l’AG financière de la FFR, à l’image du rejet par les clubs d’une proposition d’évolution des statuts proposés par l’actuelle gouvernance, ainsi que le vote à 48 % contre le budget qui leur était soumis, signe d’une certaine défiance amplifiée par une forte abstention. Un coup de semonce dont il était facile de déduire une grogne des clubs, sur laquelle l’opposition a bien évidemment surfé.

D’abord en clamant sa volonté de voir démissionner l’actuel comité directeur pour laisser place à de nouvelles élections, puis en acceptant la proposition de référendum venue du Ministère tout en annonçant sa volonté d’y répondre par la négative, quel que soit le candidat. "Nous respectons évidemment le principe de la mise en place d’un référendum puisqu’il a été proposé par la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera et par le comité d’éthique et de déontologie de la FFR, précisait Florian Grill lors de sa dernière interview dans nos colonnes. Nous ne voulons pas bloquer le rugby mais, de la même manière, le comité directeur de la FFR devra lui aussi ne pas bloquer en cas de refus du candidat proposé par Bernard Laporte, en acceptant cette fois d’organiser de nouvelles élections."

"Organiser des élections peut se faire en six semaines"

Une perspective que la gouvernance actuelle (malgré des statuts qui lui permettent en théorie de soumettre un nouveau candidat au poste de président délégué) n’a pas écartée, à l’image de Patrick Buisson qui avait lui-même admis dans nos colonnes que le fait d’organiser un nouveau référendum "ne serait pas très sérieux et amènerait peut-être à de nouvelles élections." De là à déduire que celles-ci auront bien lieu, en dépit des problèmes de calendrier et de timing que celles-ci impliqueraient ? Il semble au vrai qu’aucune autre issue ne soit possible tant le camouflet infligé à l’actuelle gouvernance par les clubs amateurs est incontestable, qui ont offert à Florian Grill sa première grande victoire politique. "Si le "non" l’emporte, il faudra que le comité directeur dans son intégralité ait l’élégance de démissionner pour faire place à l’organisation de nouvelles élections, appuyait Jean-Marc Lhermet la semaine dernière. Il en va de l’intérêt général du rugby."

Un intérêt général que l’actuelle gouvernance a pourtant longtemps brandi comme principal argument, défendant qu’un grand pataquès politique ne saurait être de bon augure pour une Fédération qui prépare probablement l’échéance la plus importante de l’histoire du XV de France. "Organiser de nouvelles élections, ça peut se faire en six semaines, rétorquait Grill. Une nouvelle équipe pourrait être mise en place en mars. On nous rétorque que ça va déstabiliser le XV de France et l’organisation de la Coupe du monde. Je n’accepte pas ces propos !" La majorité des clubs amateurs non plus, manifestement…

Un comité directeur fédéral décisif

C’est un comité directeur très attendu, avec, fait exceptionnel, la présence de la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castera, qui se tiendra ce vendredi matin à 9 heures dans les locaux du CNR de Marcoussis. "J’ai ainsi demandé ce temps démocratique permettant de donner une légitimité au président délégué. Ce scrutin sera entouré de garanties puisque le comité d’éthique le supervisera. À la suite du vote, positif ou négatif, j’aurai un échange avec les membres du comité directeur pour évoquer les prochaines étapes. On en tirera toutes les conséquences", avait-elle indiqué à nos confrères de La Dépêche du Midi il y a une semaine.

L’ordre du jour est simple : entériner le résultat de la consultation des clubs, voulue et imposée par la ministre à Bernard Laporte. Avec ce revers électoral, la situation de Laporte, président en titre mais en retrait, est devenue intenable. Pour lui, mais surtout pour sa majorité à commencer par celui qu’il avait nommé président délégué, Patrick Buisson, le 6 janvier dernier. En théorie, Laporte doit proposer un nouveau nom pour une nouvelle désignation et un nouveau référendum. L’opposition et Florian Grill en tête, avait martelé qu’en cas de victoire du non, il espérait "que les membres du comité directeur prennent leur responsabilité et démissionnent". Ceci afin que l’équipe Laporte soit obligée de convoquer sous six semaines une assemblée générale extraordinaire pour procéder à une élection d’un nouveau président. Rien ne les y oblige dans les textes. Pourtant nul doute que la pression sera maximale sur leurs épaules. Florian Grill ne manquera pas de demander leur départ, arguant qu’ils n’ont plus la légitimité pour gouverner. La ministre ne peut pas s’immiscer dans des décisions qui restent fédérales. Mais rien que par sa présence, elle fera peser tout son poids.

Ce jeudi soir, un bureau fédéral était programmé pour déterminer la stratégie à suivre dans le camp Laporte. Sous le coup de l’émotion, plusieurs membres du comité directeur semblaient prêts à jeter l’éponge et à démissionner. S’ils étaient huit à le faire, alors en ajoutant les 9 membres de l’opposition plus les deux représentants de la LNR (René Bouscatel et Didier Lacroix), la perspective de nouvelles élections se dessinerait à grands pas.

Ce vendredi à 9 heures à Marcoussis se tiendra un comité directeur en présence de la ministre des sports, Amélie Oudéa-Castera, pour entériner les résultats. Une démission globaleest très probable avec pour conséquence la tenue de nouvelle élection d’ici six semaines.

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