Top 14 - Les Parisiens en pleine pénurie

Le Stade français ne fait jamais rien comme les autres. À Paris, c’est toujours plus qu’ailleurs. Le dernier exemple en date, c’est cette pénurie de deuxième ligne. Il n’y a pas deux blessés à ce poste. Ni trois. Ni quatre. Mais cinq joueurs entassés à l’infirmerie. Gabrillagues a un genou dans la boîte à gant, De Giovanni le pectoral en vrac, Pesenti la cheville bancale, Azagoh l’épaule qui couine et Van der Mescht a quitté la pelouse de Trévise samedi dernier, lui aussi, avec une luxation de l’épaule.

La première de sa carrière pour le colosse sud-africain. "Ils sont fragiles les types", a ironisé un trois-quarts sous forme de boutade, mais préférant tout de même garder gentiment l’anonymat pour ne pas avoir à subir de représailles. "Avoir cinq blessés au même poste, cela ne m’était jamais arrivé en seize ans, souffle le manager Gonzalo Quesada. C’est une situation délicate, surtout que ce sont des blessures longue durée. Celle qui me dérange, c’est celle de Pierre-Henry Azagoh."

"Deux ou trois semaines avant notre dernier match de la saison dernière, nous savions qu’il allait devoir se faire opérer. Seulement, dans la mesure où il faisait partie de la liste élargie du XV de France et qu’il était susceptible d’être retenu pour la tournée au Japon avec le XV de France, il a voulu attendre de savoir s’il était retenu avant de se faire opérer."

"Finalement, il n’a pas été appelé. Il a donc perdu du temps, quasiment deux mois. Évidemment, tout a été fait avec notre accord. Malheureusement, sa première opération n’a pas eu le résultat escompté et il a été contraint de repasser par une opération. Résultat : il n’a pas encore pu jouer une seule fois de la saison. C’est forcément handicapant." Et d’ajouter : "Après, les blessures comme celles de Paul Gabrillagues, Baptiste Pesenti ou Matthieu De Giovanni, ça peut arriver. Et maintenant, c’est au tour de JJ Van der Mescht. Il en a pour quelques semaines."

je pense qu’on pourra appeler l’éditeur du Guinness Book...

Dans ce marasme, le technicien argentin peut compter sur l’apport de Sitaleki Timani, venu de Toulon avec le statut de joker médical. "C’est une aide considérable, assure encore Quesada. Il a su s’intégrer rapidement, même s’il est encore en phase de découverte du système. Et Marcos Kremer nous dépanne en deuxième ligne." Ces deux-là formeront l’attelage samedi face à l’Usap.

"Cette situation nous met un peu en difficulté, mais on va serrer les dents, assure Quesada. On va essayer de se concentrer sur ce qu’on peut contrôler, sur ce qui dépend de nous. Sans se chercher d’excuses."

Et de conclure avec une touche d’humour : "Mais si on devait de nouveau avoir un blessé en deuxième ligne dans les prochains jours, je pense qu’on pourra appeler l’éditeur du Guinness Book, on ne sera sans doute pas loin de détenir un record."