Féminine : Emeline Gros, le retour gagnant

Surprise majeure de ce début de saison, le FCG Amazones pointe à la deuxième place de la poule B. Une montée en puissance qui s’accompagne du retour de l’enfant du pays, Émeline Gros, après deux ans d’exil à Montpellier. "J’étais très exigeante envers moi et je ne comprenais pas que toutes les filles ne le soient pas. Je voulais franchir un palier. À Montpellier, j’avais rejoint Romane Ménager et Safi N’Diaye, qui sont des références internationales à mon poste." Après une Coupe du monde très exigeante, Gros décide de rentrer chez elle : "Grenoble a su me présenter un projet à court, moyen et long termes. Avec la création d’un centre de formation, des relations de plus en plus étroites avec la structure professionnelle masculine, des interventions sur les skills… J’avais besoin de me recentrer. J’ai un cadre ici, une famille, des amis, qui me ressourcent. Et en sortant du Mondial, ça m’a vraiment fait du bien."

L’ambition grandit

Avec Alexandra Chambon en numéro 9 et Manae Feleu en deuxième ligne, les Amazones comptent désormais trois internationales. De quoi nourrir des ambitions de qualification. La saison commença par la réception de l’ASM-Romagnat, championne en 2021. "Je n’étais pas encore intégrée dans le projet de jeu. L’entraîneur m’a proposé de démarrer sur le banc, de jouer vingt minutes, avec pour seule consigne de prendre du plaisir. On encaisse un essai dès la 1re minute. Là, je me suis dit que la saison allait être très longue. Malgré une moyenne d’âge très jeune, les filles ont affiché une sérénité et une ténacité superbe." Quatre-vingts minutes plus tard, elles s’imposaient 29-10. Depuis, seul Blagnac les a dominé. Le week-end dernier, elles se déplaçaient à Lyon, un club en pleine croissance. "Elles ont beaucoup communiqué autour de ce derby. C’est important de marquer son territoire et ramener un point aurait était déjà bien. De là à s’imposer avec le bonus et sans encaisser le moindre point… On entendait les impacts qu’infligeait notre rideau défensif et c’était vraiment satisfaisant."

26-0 chez le voisin, de quoi poser de solides bases de travail. Émeline Gros conclut : "À 27 ans, je suis dans la transmission parce que je suis la deuxième plus ancienne du club. J’ai été surprise du niveau des entraînements, les filles sont toutes très impliquées et ça paie. Personne ne nous attendait et ce n’est pas utopique d’accrocher cette deuxième place. Des joueuses m’écrivent pour saluer notre parcours. On va commencer à faire peur !" Prochain match dans dix jours, à Romagnat, pour confirmer cette grosse tendance.