Top 14 - Sopoaga à la recherche du temps perdu

SSamedi à La Rochelle, Lima Sopoaga (31 ans, 16 sélections avec les All Blacks) prendra place sur le banc des remplaçants, comme la semaine dernière face à Clermont. Un statut qui n’a l’air de rien, mais comble en réalité le natif de Wellington, qui se demandait encore cet été s’il pourrait rejouer au rugby, la faute à une tendinite rotulienne chronique qui l’obligea à passer par une opération de la dernière chance… C’est ainsi qu’après cinq mois de frustrations en tous genres, l’ancien ouvreur des Hurricanes s’est régalé à entrer en jeu à un quart d’heure de la fin contre l’ASM, gratifiant même le public lyonnais de plusieurs inspirations dont une sautée au cordeau pour Maraku qui aurait mérité meilleur sort, sans oublier le offload gagnant qui permit à Mayanavanua de libérer Tuisova pour l’essai du bonus offensif.

"Lorsque je suis entré en jeu la semaine dernière, l’émotion était intense, nous témoignait ces jours-ci Sopoaga. Quand on enchaîne les matchs et les saisons à haut niveau, on en vient à oublier la chance qu’on a de pouvoir pratiquer ce sport. Cette longue absence m’a permis d’en prendre conscience, et je suis entré avec l’envie de profiter, m’amuser. J’ai de la chance, car le système de jeu du Lou offre beaucoup de liberté pour cela." Un système que Sopoaga compte bien désormais illuminer, après une première saison entre Rhône et Saône qu’on ne saurait qualifier que de décevante.

Objectif Coupe du monde avec les Samoa

"J’ai confiance en moi et en mes qualités de joueur, mais pour être honnête cela a été une période très difficile de ma carrière. J’avais conscience d’arriver dans une ville magnifique, dans un pays à la culture très riche, de débarquer dans une super équipe avec un super esprit, un super manager, qui m’ont très bien accueilli… Alors, c’était moralement dur de ne pas réussir à rendre tout ça sur le terrain. Je souffrais au niveau du ligament croisé, je n’étais pas à 100 % physiquement et forcément, mon jeu s’en ressentait.

C’est pour cela que je suis ravi d’être revenu aujourd’hui dans une bonne forme. Qu’importe le rôle qu’on me donne, que je porte le numéro 10 ou le 23. Je veux juste profiter du temps que je passe sur le terrain et aider l’équipe à se qualifier pour le top 6." Un objectif collectif auquel Lima Sopoaga en a adjoint un autre, plus personnel : celui de disputer la prochaine Coupe du monde sous le maillot des Samoa, ainsi que la nouvelle règle de World Rugby l’y autorise, en compagnie de son pote du Lou Fritz Lee. Sachant qu’il n’a plus que quatre mois pour convaincre Seilala Mapusua, Sopoaga n’a plus vraiment de temps à perdre…