Pro D2 - Une gifle et des questions pour Mont-de-Marsan

Elle cherchait le "grand huit", elle finit avec le goût rance de la déception. Avec une série impressionnante de sept succès de rang, dont une face à Oyonnax à Mathon (25-26), on se demandait ce qui pouvait arrêter la bande à Milhet vers les sommets du Pro D2. La réponse fut limpide, et le retour sur terre brusque : Provence Rugby.

Au terme d’un premier acte manqué, les Montois sont rentrés sous les sifflets de Boniface, avec trois essais encaissés dans la besace, et dix-huit points de retard (6-22). « À la vue de notre engagement, Provence Rugby mérite de gagner, a analysé l’entraîneur du SMR. On a mis zéro engagement. On a été pris en conquête avec quatre ballons perdus en mêlée et trois touches laissées. On est pris dans les fondamentaux. Je ne compte pas les en-avant, les touches directes. C’est un non-match, on est passés à côté. Provence a mis un vrai combat, et notre équipe s’est enlevée ».

"Cette fessée est gênante"

Au sol, et dans le jeu de trois-quarts, avec un Inga Finau étincelant pour sa première en Pro D2 (« Lui et Betham nous ont mis la misère » dixit Milhet), Provence a été en maîtrise. Les Noirs arrivaient en plein doute après un revers lourd concédé à Maurice-David face à Béziers (25-44). Les Montois étaient-ils trop vaniteux face à une bête blessée ? « Je suis en colère mais surtout déçu, a commenté à chaud Loustalot. Il n’y a rien eu pendant 80 minutes. Pour moi, on ne l’a pas pris de haut… Mais, je pensais qu’on serait meilleurs sur l’état d’esprit, et le fait d’être conquérants à domicile ! Ce n’est pas nous, on n’a pas de marge de manœuvre ». 

À la reprise, pourtant, le Stade montois, pour l’orgueil, a relevé un tant soit peu la tête par la botte de Laousse-Azpiazu (12-22, 56e). Une remontée gâchée par un trop-plein d’indiscipline (15 pénalités concédées) avec en symbole le geste coupable de Nicolas Garrault. L’indispensable flanker, qui a pris place dans la cage pour la première fois de la saison, a vu rouge sur un déblayage. Il était écrit que le Stade montois boirait le calice jusqu’à la lie. « Oyo, c’était bien sur les points, mais tout le monde s’est vu trop beau, a tranché Milhet. On va se remettre en question. Cette deuxième fessée à domicile est gênante. Maintenant, on va voir si on est en capacité de faire une bonne semaine et un bon match à Agen . Le SUA était le premier a giflé le SMR à Boniface (11-33, le 20 octobre). Le sentiment de revanche est double pour les abeilles.