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Fédérale 3 - Les Creusois au cœur du paradoxe

Par Gérard Piffeteau
  • L’entraîneur principal Clément Rochelli, le capitaine Benoit Adenis  (à sa gauche) et ses coéquipiers avancent déterminés vers leur objectif de qualification.
    L’entraîneur principal Clément Rochelli, le capitaine Benoit Adenis (à sa gauche) et ses coéquipiers avancent déterminés vers leur objectif de qualification. Photo Didier Parot - Photo Didier Parot
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Les Creusois prêchent avec succès leur rugby dans un désert mais ce n’est pas le vrai danger qui les guette.

La réforme fédérale qui consisterait à un retour aux obligations jeunes soulève un souffle d’inquiétude. Pourquoi ? Parce que le rugby ne se vit pas identiquement que vous soyez en banlieue toulousaine ou en Creuse avec ses 113 000 habitants. Seule la Lozère est moins dense en termes de population. Guéret, petite préfecture de 13 000 âmes, 20 000 sur le bassin local, abrite le club de rugby leader d’un département où seuls coexistent La Souterraine et Aubusson en Régionale 3. Au cœur de ce semi désert ovalistique, la pratique se mérite et elle doit s’accompagner d’une foi inébranlable. Le président Patrick Martin en sait quelque chose car localement, le rugby c’est un peu l’histoire de sa famille depuis son arrière-grand-père qui fut parmi les fondateurs de l’association il y a… 110 ans. Joueur durant dix-sept ans, le Docteur Patrick Martin a pu mesurer l’évolution sociologique d’une cité qui a perdu la moitié de sa population en un siècle. Il témoigne : "Ce n’est pas l’économie qui me gène, nous sommes confrontés à une problématique démographique. Nous sommes dans un paradoxe, le département n’est pas rugby mais le RCGC est toujours en Fédérale 3 avec un effectif à 80 % issu de notre filière. Dans notre secteur les échanges de joueurs n’existent pas, on ne peut compter que sur nous-même mais la formation est difficile. C’est si vrai qu’en cadets et juniors nous avons dû nous associer à Montluçon et nous sommes même passés à des équipes à 10."

Eviter la place du c..

Poussons plus loin le paradoxe. Dans la ville et aux alentours, le rugby occupe socialement un rôle majeur et l’attachement au club s’exprime avec force. Malgré les aléas dont nous avons parlé, le collectif entraîné par Clément Rochelli et Maxime Lascoux se positionne en tête de sa poule ce qui n’était pas arrivé depuis 2003. Les Creusois n’auraient donc aucune raison de s’alarmer, et pourtant, Patrick Martin a identifié un réel danger : "Nous avons des atouts, nous ne sommes pas une terre de rugby mais le club a toujours été très populaire, le problème est ailleurs. Si la Fédération remet en place les obligations jeunes, nous ne savons pas comment nous pourrions avoir des cadets et juniors." De fait, l’optimisme du président se limite à cette fin de saison qu’il veut finir en troisième place pour recevoir le premier tour de la phase finale. Les supporters le méritent. "Quatrième ? C’est la place du c.. qualifié mais obligé de se déplacer… loin." Les Guérétois ont fait leur choix.

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