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Le fait du week-end : En Irlande, tous les feux au vert

Par Jérémy FADAT
  • La joie des Irlandais après leur succès contre la France à Dublin ce samedi
    La joie des Irlandais après leur succès contre la France à Dublin ce samedi Midi Olympique - Patrick Derewiany
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Cette 2e journée du Tournoi des 6 Nations, avant la pause "championnat" du week-end prochain, a eu le mérite d'offrir un match de très haut niveau à Dublin. Et elle a pemris de savoir qui était la meilleure nation au monde.

C’était la veille au soir du duel au sommet entre le XV du Trèfle et la France. Croisé dans un pub traditionnel de Dublin, un supporter irlandais - au ventre aussi énorme que l’abattage de Josh Van der Flier sur un terrain - nous vantait autant les whiskies du Connemara que les qualités de son équipe nationale : "Mais vous ne croyez quand même pas gagner demain ? Nous sommes trop forts et ne craignons personne en ce moment. À mon avis, on peut même enlever Sexton sans problème désormais, nous avons des jeunes encore meilleurs que lui derrière." C’est dire le degré de confiance qui habite ce peuple pas comme les autres actuellement.

Les Irlandais de Conor Murray ont pris un avantage psychologique sur les Bleus en perspective de la prochaine Coupe du monde.
Les Irlandais de Conor Murray ont pris un avantage psychologique sur les Bleus en perspective de la prochaine Coupe du monde. Midi Olympique - Patrick Derewiany

Et il faut bien avouer que la tournée victorieuse en terres all blacks l’été dernier a fini de le conforter dans sa conviction la plus profonde : l’Irlande n’a pour l’heure pas d’équivalent sur la planète rugby. Encore fallait-il l’acter définitivement et battre sa bête noire depuis 2019, à savoir ce satané XV de France, lequel avait toujours pris le dessus sous l’ère Galthié. Une statistique à classer dorénavant dans l’armoire à souvenirs. Au coup de sifflet final, samedi, il fallait s’y résoudre : l’ami éphémère du pub avait bel et bien raison. Même secoués par les plaquages de Thibaud Flament et Anthony Jelonch, éteints par l’incroyable essai de Damian Penaud ou ballottés par les coups de boutoir d’Antoine Dupont, les hommes d’Andy Farrell n’ont jamais vraiment tremblé à l’Aviva Stadium. Et c’est déjà une sacrée performance en soi.

En avance partout

Logiques premiers au classement World Rugby, les Irlandais sont intouchables. Ce qui leur a valu les louanges des Bleus après la rencontre. Fabien Galthié, Gaël Fickou, Romain Ntamack ou Anthony Jelonch, même s’ils assuraient que l’écart était faible, ont tous reconnu la supériorité adverse. Une marque de respect. Une évidence aussi. Dans tous les domaines, les Diables verts sont en avance sur les autres nations à sept mois de la Coupe du monde. Dans le jeu évidemment, avec une maîtrise parfaite de systèmes aussi mécaniques qu’efficaces. Sur la fraîcheur aussi, avec les mises au repos constantes des joueurs clés pour les journées d’un championnat local qui, du coup, ne passionne pas grand monde. Dans leurs structures enfin, avec une province du Leinster qui domine l’Europe (élargie à l’Afrique du Sud cette année grâce à une refonte géographique digne de l’époque napoléonienne) depuis cinq ans, même si elle a toujours chuté sur la dernière ou l’avant-dernière marche et qui réunit plus des trois quarts de la sélection. Ces mecs qui jouent ensemble, s’entraînent ensemble et sont ménagés ensemble.

Un réservoir pléthorique

Et que dire alors du réservoir inédit du XV du Trèfle ? Imaginez que, pour défier les Tricolores, le staff était privé de Tadhg Furlong, meilleur pilier droit du monde, de Dan Sheehan, seul talonneur capable de s’asseoir à la table de Julien Marchand et Malcolm Marx, de Cian Healy, longtemps la référence internationale à gauche de la mêlée, de Jamison Gibson-Park, le compère de Jonny Sexton à la charnière et de Robbie Henshaw, le merveilleux centre du Leinster. Avez-vous remarqué un seul instant leurs absences ? C’est sûrement la principale nouveauté pour cette formation : quand un cadre manque à l’appel, un autre talent prend la place. C’est vrai pour un match, pour une génération aussi. L’arrière Rob Kearney est parti à la retraite ? Hugo Keenan est au moins aussi impressionnant. Jamie Heaslip s’en est allé ? Caelan Doris est encore plus complet. Alors oui, l’Irlande mérite à ce jour sa position sur le toit du monde. Mais s’il fallait trinquer une dernière fois avec notre amateur de whisky du Connemara, il s’agirait juste de lui souffler, un brin orgueilleux, que la vérité ne restera gravée qu’en octobre. Rendez-vous est pris.

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