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Top 14 - Cheslin Kolbe : "Je veux gagner le respect du public toulonnais"

Par Mathias Merlo
  • Cheslin Kolbe retrouvera le Stade toulousain sur la pelouse du Vélodrome ce samedi soir.
    Cheslin Kolbe retrouvera le Stade toulousain sur la pelouse du Vélodrome ce samedi soir. Icon Sport - Icon Sport
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Avant ses retrouvailles avec Toulouse, Cheslin Kolbe, champion du monde avec les Sprinboks, a accepté de se confier en exclusivité au Midi Olympique pour évoquer ses nombreuses blessures, son futur à moyen terme, qu’il verrait bien à Toulon, la dynamique du RCT et la Coupe du monde 2023.

Avant toute chose, comment allez-vous depuis votre retour à la compétition ?

C’est gentil de votre part de demander. (Il souffle) C’est juste trop bon d’être de retour sur le terrain depuis plusieurs semaines surtout après avoir enchaîné les blessures. Je suis juste heureux et reconnaissant d’être enfin disponible pour donner le meilleur à Toulon. Il est temps de partager et de créer de nouveaux bons souvenirs avec mes partenaires.

Comment jugez-vous vos dernières sorties ? On entend de la part de vos managers que vous montez en puissance…

Tout le monde attend beaucoup de moi et je le comprends. Je ne peux pas revenir sur le passé, ni empêcher mes blessures. Maintenant, je me dois d’être autant que possible sur le terrain avec le maillot de Toulon. Je gagne en confiance et je dois encore gagner en régularité. On ne maîtrise pas les blessures mais je veux vous dire que j’ai vraiment travaillé dur pour revenir aussi fort que possible. Je suis là, sans pression. Je sens que je m’améliore individuellement et que le groupe est sur la bonne voie. Je suis juste frustré de ne pas avoir apporté ce que je voulais à mon club.

Ces derniers mois, beaucoup de joueurs brisent le silence concernant la santé mentale et le trop-plein de rencontres. D’après vous, est-ce que cela a eu une répercussion sur vos blessures ?

Je ne suis pas tombé en dépression. Ma famille, notamment ma femme et mes enfants, a été un soutien précieux pour garder la foi et la conviction. Concernant le rythme des rencontres, c’est une bonne question (sourire). L’enchaînement est parfois difficile. Mais je ne veux pas me plaindre car nous faisons quelque chose que nous aimons profondément. Bien sûr, parfois, nous ressentons le besoin de récupérer. Avec mes blessures, j’ai eu cette période où j’ai pu me régénérer mentalement et physiquement. Ça m’a donné du répit et rien n’arrive par hasard. Vous savez, tout arrive pour une raison. Mon corps m’a peut-être fait comprendre qu’il était temps d’avoir une pause après de belles années sur les terrains.

Comment jugez-vous le parcours de Toulon cette saison ?

Nous sommes vraiment déçus de quelques défaites que nous avons eues. En premier lieu, bien évidemment, je pense à celles concédées à Mayol. Ce sont des matchs qui auraient pu nous rendre la saison beaucoup plus facile. Nous avons conscience que cette passe a été frustrante pour nos supporters. Dans ce genre de moments, nous devons nous assurer de toujours regarder dans le même sens et de nous concentrer sur ce qui est important de faire pour le groupe et non pas pour l’individu. Nous sommes capables d’être brillants comme, parfois, de passer un peu à côté. Pendant un certain moment, les choses ne se sont pas passées comme nous le voulions. Mais vous ne pouvez pas pointer qui que ce soit. Depuis plusieurs semaines, nous avons rectifié le tir à l’entraînement. Les mecs sont plein d’énergie et nous gagnons en confiance chaque semaine. Il y a la place pour faire quelque chose de grand à Toulon. C’est à nous de travailler et de jouer pour le faire.

Vous avez connu beaucoup de succès. Sentez-vous ce groupe toulonnais assez mûr pour glaner un titre dans cette saison de reconstruction ?

Comme je vous le dis, tout est une question de confiance au sein du groupe. À un certain moment, nous perdions trop facilement le ballon et nous étions énormément indisciplinés. Les autres équipes ont su capitaliser sur nos failles. Sans confiance, il est difficile de garder le ballon pendant de longues séquences et de créer une dynamique de match. En Top 14, ces erreurs se payent immédiatement.

Question piège : est-il préférable de jouer le Stade toulousain durant une période de doublons ?

(Sourire) On ne peut pas nier que c’est l’équipe la plus touchée par ce phénomène durant le 6 Nations. Moi, j’aime jouer contre les meilleurs. En tant qu’équipe, nous avons besoin de jouer contre ce qui se fait de mieux pour nous mesurer, voir où nous en sommes par rapport à la concurrence et notamment face au leader du Top 14. Mais nous n’avons pas le contrôle sur cet aspect. Un Toulon - Toulouse, c’est toujours excitant. Nous devons être prêts pour ce grand rendez-vous, dans un stade fantastique. Avant tout, nous devons nous amuser. C’est la chose la plus importante. Si un joueur perd cela, ça devient un travail. Le rugby, c’est juste du plaisir. Alors gardons-le comme sur les dernières semaines !

Avez-vous le sentiment que Toulouse a changé depuis votre départ ?

Depuis mon départ, les Toulousains ont connu de beaux moments. Le Stade a continué d’évoluer. Cette équipe a changé dans la façon dont elle joue et gère son effectif. Il y a beaucoup plus de rotations. Sur le terrain, vous pouvez voir que c’est une équipe qui a l’habitude de jouer des grands rendez-vous avec la Coupe d’Europe et le Top 14. Elle est mûre grâce au vécu de ces dernières années et grâce à l’apport des internationaux français. Je suis toujours leurs matchs et j’ai fait quelques devoirs avant les retrouvailles (rires). Je connais bien les gars qu’il y aura en face. C’est un match que tout le monde attend, et qui sera important pour les deux équipes. Je suis excité de jouer contre Toulouse.

Cela sera une première…

(Il coupe) J’attends ça avec impatience ! Je n’ai jamais eu l’occasion de le faire parce que j’ai toujours été blessé pour Toulon - Toulouse. Il reste quelques jours et j’espère que cette fois, tout ira bien pour moi. L’an dernier, j’avais vécu mon forfait comme une terrible désillusion. J’étais très déçu. Cette fois, j’ai envie d’y aller sans pression, en me concentrant sur le moment présent. Je ne dois pas ressentir les mauvaises ondes passées car c’est ainsi que les choses tournent de manière négative. Cette semaine, je vais discuter avec les garçons pour que nous sachions ce que nous devons faire sur le terrain pour gagner. Je vais délivrer quelques conseils. J’ai à cœur, enfin, de donner le meilleur pour Toulon dans l’optique d’aller là où nous voulons être à la fin de ce championnat. La dynamique est bonne, nous devons continuer pour rendre les gens heureux et ramener du monde à Mayol jusqu’à la fin de la saison.

Vous avez évoqué plusieurs fois les supporters. Pouvez-vous leur garantir qu’ils verront Cheslin Kolbe avec le maillot frappé du muguet l’an prochain ?

Je vous l’assure et les supporters peuvent me croire : je serai à Toulon l’an prochain ! Les dernières fausses informations à mon sujet ont été frustrantes et cela a causé beaucoup de distractions ainsi que de la pression autour de moi. C’est juste fou ! Je serai là et qui sait, je resterais peut-être plus longtemps que ce que disent les gens. Je suis très épanoui à Toulon. Au-delà de mon cas, ma famille est heureuse et je suis reconnaissant envers le club pour tout ce qu’ils ont fait pour nous. Je me vois bien continuer à jouer aussi longtemps que je le peux à Toulon.

Est-ce un appel à votre président ?

(Sourire) Après toutes mes blessures, je veux juste gagner le respect du public toulonnais, de mes équipiers et du club. Je n’ai pas eu l’occasion de m’exprimer comme je le voulais. Ce n’est pas comme ça que j’imaginais mon histoire ici. Maintenant, il est temps de jouer tous les week-ends, de gagner, de performer, pour obtenir le respect des gens. Je ne partirais pas avant ça. Je veux donner le meilleur pour l’équipe et rendre fier le public. Après, s’il y a une opportunité de rester plus longtemps à Toulon, comme je vous l’ai dit, je l’envisagerais très sérieusement. Si ce n’est pas possible, j’étudierais toutes les possibilités qui s’offrent à moi avec l’idée de prendre du plaisir jusqu’à ma retraite (sourire). J’espère qu’on aura une discussion très bientôt avec le club, pour savoir ce qu’il souhaite mettre en place pour le futur et si je fais partie des plans. Pour l’heure, la chose la plus importante est d’être concentré et de jouer autant que possible. Les dix-huit derniers mois ont été difficiles et frustrants. Je n’étais pas habitué à cette situation parce que je n’avais jamais eu autant de blessures dans ma carrière.

Une Coupe du monde spéciale approche pour vous, sud-africain qui vit en France depuis plusieurs années maintenant…

C’est clair. Je rêve, comme des millions de Sud-Africains, de faire le doublé. On connaît le chemin. Il faudra faire beaucoup de sacrifices, avoir la même détermination qu’il y a quatre ans. Nous donnerons le meilleur.

Quels sont pour vous les favoris ?

Si vous posez cette question à plusieurs personnes, la France et l’Afrique du Sud récolteraient beaucoup de votes (sourire). La Coupe du monde est un tournoi unique, tout peut arriver. Si tu n’es pas prêt à relever le défi le jour J, tu peux être battu par tout le monde. En tant que sud-africain, qui a l’honneur de porter un maillot vert et or, je sais que nous ne nous battrons pas seulement pour nos coéquipiers mais aussi pour des millions de personnes restées au pays et qui n’ont pas la chance de pouvoir nous soutenir du stade. Je connais leurs difficultés du quotidien et notre groupe sait ce qu’il faut faire pour les rassembler.

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Les commentaires (1)
fifilongagien Il y a 1 année Le 17/02/2023 à 11:49

j'aime pas les traitres ...