XV de France - Les Bleus en pleine évolution et en quête de rythme
Tour d’horizon des identités de jeu des meilleures nations du monde où les bleus semblent encore en pleine évolution.
De quoi le XV de France a-t-il manqué à Dublin et sur les deux premières journées ? Au regard des statistiques ci-contre, de rythme déjà semble-t-il. En effet, les Bleus ne pointent qu’à la quatrième place, sur six, au niveau des rucks rapides (c’est-à-dire entre 0 et 3 secondes). Une vitesse qui fait défaut dans la mise en place du jeu tricolore, d’autant que les hommes de Fabien Galthié présentent le plus faible taux de possession, le plus faible temps passé dans les 22 mètres adverses et le deuxième plus faible temps passé dans le camp adverse ballon en main. Comment expliquer ces chiffres ? Ils sont sûrement à pondérer par le niveau exceptionnel de l’Irlande et par le fait que les Français ont disputé leurs deux premiers matchs à l’extérieur.
N’empêche, deux pistes plausibles peuvent être avancées. La première, c’est l’état de fraîcheur des joueurs, dont il a été beaucoup question. L’autre, c’est de savoir s’ils sont préparés au mieux à un rendez-vous comme celui de Dublin, où l’intensité a atteint un sommet, comme le temps de jeu effectif (46 minutes, là où, en Top 14, il n’arrive régulièrement pas à 30 minutes). C’est un argument avancé notamment par Ugo Mola, manager du Stade toulousain, plus gros fournisseur de la sélection, qui a pourtant octroyé de nombreuses semaines de vacances à ses internationaux : "Ils ont surtout besoin de jouer des matchs de haut niveau, que ce soit en club ou en sélection. C’est plutôt la régulation de nos compétitions qui pose débat. [...] Est-ce que nos joueurs ne s’aguerrissent pas plus en enchaînant des gros matchs de Top 14 à La Rochelle, à Bordeaux, Toulon ou à Lyon ? Je pense sincèrement que oui. Quand les Saracens sont descendus en deuxième division, on disait que Farrell ou Itoje allaient pouvoir récupérer. L’équipe anglaise a tellement bien récupéré qu’elle ne gagne plus rien ! Pour moi, le haut niveau appelle le haut niveau."
Le paradoxe des passes
Autre point paradoxal à souligner dans les chiffres : la France est l’équipe qui fait le moins de passes du Tournoi, mais celle qui effectue le plus de passes après contact ! Ce qui renvoie à une analyse de Fabien Galthié, l’été dernier, dans ces colonnes : "On constate que l’attaque éclair est plus efficace que le siège et qu’au-delà de 22 secondes de possession, nous ne sommes plus dans la fulgurance." Cela montre aussi que le XV de France, qui se veut plus ambitieux offensivement après avoir poussé la stratégie de la dépossession à son paroxysme à l’automne, est encore en pleine mutation sur ce plan.
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