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Ntamack discret, le piège d’un banc à 6-2... Les facteurs importants de la défaite en Irlande

Par Midi Olympique
  • Romain Ntamack, demi d'ouverture du XV de France lors de la défaite face à l'Irlande.
    Romain Ntamack, demi d'ouverture du XV de France lors de la défaite face à l'Irlande. Sportsfile / Icon Sport - Sportsfile / Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Romain Ntamack, en toute discrétion

C’est un équilibre fragile entre sobriété et discrétion qui se résume souvent à marcher sur un fil. La sobriété de Romain Ntamack a souvent été mise en évidence depuis son avènement en équipe de France, offrant des garanties à un XV de France qui a toujours aimé brûler ses numéros dix, incapables de réciter un plan à la lettre, tout du moins avec la rigueur anglo-saxonne qui a été longtemps enviée par le rugby français. Romain Ntamack a toujours eu cette capacité à garder la tête froide, avec cette touche de génie tricolore pour sortir du cadre quand la situation l’exige. Un profil qui a tout de suite plu à Fabien Galthié, trouvant le disciple parfait pour porter aux nues les joies de la « dépossession » grâce à une remarquable sobriété.

Mais, le message est moins clair en ce début de Tournoi des 6 Nations et l’équilibre difficile maintenant que le patron tricolore parle de « repossession ». Un tâtonnement qui ne sert pas vraiment le chef d’orchestre du XV de France qui se retrouve dans un entre-deux difficile à appréhender. La sobriété a laissé place à la discrétion, laissant une ligne de statistiques étrangement vide lors du match en Irlande avec zéro franchissement, zéro défenseur battu et même zéro passe après contact pour l’ouvreur français. Il est le seul numéro dix de la compétition dans ce cas là.En Italie, Romain Ntamack avait battu trois défenseurs, mais il reste l’ouvreur le plus discret de la compétition après deux journées. N. A.

Danty, une absence de poids

Jusque-là, le système de jeu mis en place par Fabien Galthié consistait à défendre et se goinfrer des ballons de récupération. Combien d’essais marqués sur des turn-overs après contest gagnant ballon arraché des mains de l’adversaire ? Une flopée. Un système de jeu qui nécessite d’avoir des joueurs formatés pour l’exercice ou ayant des prédispositions. Julien Marchand, Grégory Alldritt comptent parmi ceux-là. Là, depuis le début de ce Tournoi des 6 Nations, ils se montrent moins performants dans l’exercice. Et forcément, le poids des absents se fait sentir. Un exemple ? Gabin Villière a cette appétence. Mais celui qui fait défaut, c’est aussi et surtout Jonathan Danty, victime d’une rupture du ligament croisé postérieur d’un genou début janvier.

Et pour cause. Au milieu de terrain, sa puissance fait cruellement défaut. Pour l’heure, Yoram Moefana n’est pas parvenu à faire oublier l’ancien trois-quarts centre du Stade français. Avant même le début de la compétition, le manager du Stade rochelais Ronan O’Gara avait souligné combien son joueur était devenu précieux dans le système de jeu tricolore. « L’équipe de France n’est pas la même sans Jonathan Danty, avait-il souligné. Il a vraiment donné à ce collectif une autre dimension en 12. C’est l’élément le plus puissant pour gagner la ligne d’avantage, évidemment, mais il sait aussi jouer au pied, passer, agresser l’adversaire en défense. » Et pas seulement… Plus que la densité physique, Jonathan Danty a cette précieuse qualité de savoir contester les ballons dans les zones de combat au sol. Et d’offrir des ballons de contre-attaque à ses partenaires. A. B.

Le piège d’un banc à 6-2

Le piège s’est refermé sur Galthié et son staff. En choisissant de systématiser depuis un an, un banc des remplaçants à 6 avants et deux trois-quarts, le XV de France se limite dans ses options tactiques, notamment derrière. Certes, cela permet de terminer les rencontres avec un paquet d’avants « frais », mais on l’a vu à Dublin, c’est aussi très handicapant pour les trois-quarts surtout partant du principe qu’Antoine Dupont est indispensable et sauf blessure, doit rester sur le terrain- 80 minutes.

Au final, on se retrouve avec un seul joueur (Mathieu Jalibert lors du dernier Irlande – France), couvrant tous les postes d’ouvreur à arrière en cas de remplacement stratégique. Face aux Irlandais, pour suppléer Ramos en difficulté à l’arrière, les Bleus ont fait du bricolage- et Galthié a lancé Jalibert à l’arrière sans grande réussite. Surtout que le staff avait choisi de remplacer Alldritt très tôt, par Macalou et non par Cros. Or le troisième ligne du Stade français est justement censé couvrir le poste d’ailier en cas de pépins… A l’avenir, les Bleus seraient bien avisés de ne pas mettre tous leurs œufs au niveau du paquet d’avant et de se garder trois options (en comptant le suppléant au poste de 9) pour sa ligne offensive. P.-L. G.

Dupont, encore 80 minutes...

Le parallèle pourrait prêter à sourire : alors que, dans ces colonnes, Thibault Giroud avait réclamé plus de repos pour Antoine Dupont en club - quand bien même le demi de mêlée a bénéficié de trois semaines de congé supplémentaires depuis le début de saison, le staff ne lui a pas accordé une seconde de répit sur les deux premières journées. Il est le seul demi de mêlée de la compétition à avoir joué l’intégralité des deux premières parties. Les 160 minutes passées sur la pelouse par le Toulousain peuvent se comprendre : dans deux matchs serrés, le staff a voulu garder son meilleur joueur et capitaine sur la pelouse.

Reste que cette utilisation maximale n’est pas sans soulever quelques questions. N’y a-t-il pas là un risque pour l’intégrité du joueur, surtout dans un contexte de très haute intensité comme à Dublin ? Touché au ventre sur la fin, émoussé dans les derniers instants, Antoine Dupont a, ironie de l’histoire, fini par être... remplacé par Gaël Fickou pour la conférence de presse d’après-match. Quel message est envoyé à ses alter ego au poste, aussi ? Si offrir sa première cape à Nolann Le Garrec dans la tension de la fin de partie à Rome aurait pu être risqué, il aurait été intéressant de voir Baptiste Couilloud, 11sélections, à l’œuvre à l’Aviva. Dans le style finisseur-dynamiteur, le Lyonnais a des atouts très intéressants à faire valoir, encore plus quand un coup d’éclat - comme celui qu’il avait signé au Japon pour gagner le premier test - aurait permis d’espérer un miracle. V. B.

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