Top 14 - Bordeaux-Bègles à son pied face à l'ASM

Forcément, tout le monde s’est attardé, ces derniers jours, sur ce rendez-vous très particulier pour Christophe Urios. Il l’était aussi du côté bordelais. D’abord pour ses anciens adjoints (qui pourraient un jour redevenir ses futurs) Frédéric Charrier et Julien Laïrle, restés proches du nouveau manager de l’ASMCA. Mais aussi pour les joueurs girondins, dont certains – plutôt expérimentés selon ses propos – étaient visés dans l’entretien exclusif d’Urios dans ces colonnes vendredi et accusés assez clairement de lui avoir savonné la planche.

Voilà pourquoi les retrouvailles si rapides étaient extrêmement particulières… Et la mission des Bordelais étaient pourtant de faire abstraction de ce contexte, pour la simple et bonne raison qu’une victoire était impérative pour coller au wagon lancé dans la course aux phases finales. Pour rappel, ils étaient revenus sans le moindre point du déplacement au Stade français deux semaines plus tôt, et chacun se demande encore comment cela fut possible. Cette fois, plus question de gaspiller. La pression était notamment sur les épaules deux hommes de charnière, à savoir Jules Gimbert et Zack Holmes, tant cette équipe semble orpheline de Maxime Lucu et Matthieu Jalibert quand ses deux leaders de jeu sont en sélection (ou blessé pour Lucu actuellement).

Holmes, six sur sept

En l’occurrence, Zack Holmes a parfaitement pris ses responsabilités pour valider la domination des siens en début de rencontre (lire le chiffre). Au-delà, et alors qu’il a aussi connu du déchet avec notamment un ballon contré dans son propre en-but qui aurait pu coûter cher en première mi-temps ou une pénaltouche envoyée directement en ballon mort après l’heure de jeu, l’ouvreur australien a su garder sa concentration, conscient de l’importance qui était la sienne sur ce match. L’artilleur de l’UBB s’est même offert un six sur sept face aux poteaux, lequel s’est avéré décisif à l’arrivée.

D’autant plus que, malgré plusieurs prises d’initiatives positives et d’opportunités intéressantes, les hommes du duo Laïrle-Charrier ont toujours regretté une maladresse les ayant empêché de mener leurs actions à leurs termes. Tani Vili en fut le symbole, lui qui a su trouver des failles dans la défense adverse mais a eu du mal à faire jouer derrière lui. Un problème récurrent puisque, lors de leurs deux dernières sorties en Top 14, les Girondins n’avaient déjà pas inscrit le moindre essai. Alors, pour ne pas être distancés par les autres prétendants au top 6, ils s’en sont remis à leur buteur en réussite. Une preuve de pragmatisme, quand il s’agit d’assurer un succès vital, ce qui leur avait fait défaut à Paris. Ce n’est peut-être pas totalement satisfaisant mais ça permet d’avancer. Et c’est bien ce qui compte.