Abonnés

Top 14 - À Toulon, il fallait sauver le soldat Parisse

Par Mathias Merlo
  • Auteur d’un plaquage cathédrale sur Barassi, Sergio Parisse a écopé d’un carton rouge à la 33e minute.
    Auteur d’un plaquage cathédrale sur Barassi, Sergio Parisse a écopé d’un carton rouge à la 33e minute. Icon Sport
Publié le Mis à jour
Partager :

Touché par un deuil familial quelques jours avant ce rendez-vous face à Toulouse, le troisième ligne a ponctué une semaine cauchemardesque avec une expulsion dès la demi-heure de jeu. Ses partenaires ont su gagner et sécher les larmes "del Capitano".

"On a passé le match à quatorze, et j’ai aimé notre attitude collective. Il se passe des choses en ce moment dans le groupe. Le groupe réagit bien. On est solidaires. On a connu le plus dur avec le décès du papa de Sergio Parisse, et la naissance d’un enfant pour Cheslin Kolbe. Ils ont eu la même réaction le lendemain de ces événements : "On joue." On fait ça parce qu’on est passionnés. On aime ces sentiments d’appartenance." 

Franck Azéma a brisé l’armure de son élément de 39 ans. Jeudi, Sergio Parisse a révélé via les réseaux sociaux que Sergio, ce papa aimant, ailier de l’Aquila, qu’il lui avait donné l’amour de la balle, était parti pour son dernier voyage. Ce même babbo qui lui avait autorisé à chasser son rêve de rugbyman professionnel en quittant l’Argentine, pour rentrer au pays représenté Benetton à l’aube du siècle.

À la 33e minute, dans un match rude, le natif de La Plata a franchi la ligne rouge. L’expérimenté a réalisé une cathédrale sur Barassi forçant M. Nuchy à l’expulser. Une première en Top 14 depuis le 25 août 2018. "Il a très vite senti que son geste pouvait être pénalisable, a évoqué Setiano. Il a parlé au groupe pour nous donner quelques consignes avant de rejoindre les vestiaires. Il a demandé d’être solidaire."

"J’ai joué pour Sergio"

La consigne a été respectée à la lettre. Toulon a beaucoup souffert, mais son succès a été façonné par un rideau de fer, hermétique à tous les assauts du Stade toulousain. À l’image du retour héroïque de West sur Retière, pour le pousser en touche, alors que Toulon avait déjà le match acquis. Le leader du Top 14 a été bloqué à six unités, son plus petit total de la saison. Sans Sergio, Toulon a réalisé une procession de foi.

"C’était un match spécial pour lui, a avoué Facundo Isa, auteur du premier essai varois. Sa semaine a été très dure. J’ai joué pour Sergio, j’avais envie de tout donner pour lui. Malgré la faute, et son carton rouge, on n’a pas baissé les bras. On savait que ça serait dur, mais on a serré les liens en y mettant du caractère. C’est ça qu’on veut. On le cherchait. On commence enfin à voir une équipe de Toulon."

Des larmes de la pause, à un discours poignant à la fin du combat. Soutenu par tout un groupe, Sergio Parisse a présenté ses excuses au vestiaire varois pour son geste coupable. Un moment décrit comme "émouvant et fort" par un membre du staff. "C’est un leader et il a eu un mot super, a confessé Serin, auteur de l’essai libérateur en fin de partie. Il a remercié tout le monde. Vous connaissez le bonhomme, on ne fait pas sa carrière si on n’est pas un tel compétiteur. C’est un ancien avec une grosse tête dans le caractère et le don de soi. On a su le lui rendre. Il était heureux car il a vu tous les efforts de l’équipe." On l’a même vu sourire au sortir du Vélodrome. En ce 19 février, il le méritait tant.

Vous êtes hors-jeu !

Cet article est réservé aux abonnés.

Profitez de notre offre pour lire la suite.

Abonnement SANS ENGAGEMENT à partir de

0,99€ le premier mois

Je m'abonne
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?