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XV de France : les champions à l’heure du rebond

Par Vincent Bissonnet
  • Romain Ntamack sous le maillot du XV de France.
    Romain Ntamack sous le maillot du XV de France. Sportsfile / Icon Sport - Sportsfile / Icon Sport
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Une petite dizaine de jours après la défaite subie à Dublin, les Bleus se retrouvent ce lundi avec la ferme intention de repartir de l’avant dès dimanche face à l’écosse. Mais attention car le XV du Chardon, encore en lice pour le grand chelem, est sur une phase ascendante.

Après avoir traversé l’Europe de part en part, de Rome à Dublin, et perdu leur totem d’invincibilité en cours de route - ainsi que leur espoir d’un deuxième grand chelem, les Bleus retrouvent leur maison ce dimanche. Là même où ils avaient soulevé le trophée du Tournoi, le 19 mars 2022, dans l’allégresse générale.

Cette fois, le contexte sera tout autre. Pour la première fois depuis dix-neuf mois et une défaite en Australie, la bande à Galthié repartira au combat après être tombée. Il n’y a évidemment rien de déshonorant à avoir chuté à Dublin, sur la pelouse de la nation numéro 1 au monde, là où toutes les nations majeures ont été vaincues. Il n’y a rien non plus de très rassurant à l’idée de voir débarquer à Saint-Denis la sélection européenne à la progression la plus fulgurante : un XV du Chardon "plus talentueux que jamais", comme le présentait Steve Borthwick avant le Tournoi. Le sélectionneur anglais avait vu juste : depuis, les troupes écossaises se sont imposées à Londres avant de dominer de la tête et des épaules le pays de Galles. Seule équipe en lice à pouvoir encore réaliser le grand chelem aux côtés de l’Irlande, l’Écosse occupe logiquement le cinquième rang mondial, égalant ainsi son meilleur classement, atteint en 2017. Pour compléter le décor, rappelons que la formation de Gregor Townsend a été la dernière à quitter le Stade de France les bras levés, dans l’intimité d’un huis clos et la cacophonie d’une fin de partie à rebondissements, en mars 2021 (23-27). Pour résumer, le scénario du dernier duel entre les deux nations a peu de chances de se reproduire : le 26 février 2022, les Bleus avaient conquis Édimbourg, dans le sillage d’une ligne arrière de gala (cinq essais sur six, 17-36).

Sans Atonio, l’heure de Falatea ?

Le défi proposé aux hommes de Galthié est multiple : au-delà de la qualité intrinsèque de l’adversaire du jour, il leur faudra se relever de la claque de Dublin. Connaissant le caractère de compétiteur d’Antoine Dupont et de ses partenaires, on ne peut douter de leurs ressources et de leur capacité à rebondir. Le contraire serait en tout cas surprenant. Rugbystiquement parlant, en revanche, des points d’interrogation existent. Quel sera le poids de l’absence de Uini Atonio, taulier à droite et porteur de balle préférentiel ? Sipili Falatea, titulaire à une seule reprise sur ses dix premières sélections, est pressenti pour endosser le costume de numéro 3. Ce finisseur type devrait avoir un tout autre rôle à remplir - à moins que Mohamed Haouas ne soit titularisé, eu égard à son expérience. La tâche du successeur d’Atonio, position déjà difficile à assumer, sera rendue encore plus ardue par la qualité de son vis-à-vis, Pierre Schoeman. Avant d’être conjugué au pluriel, le sursaut devra venir des individualités. On est aussi en droit d’attendre des réponses de champion de la part des cadres, Romain Ntamack, relativement effacé, et Grégory Alldritt, moins tranchant que d’habitude, en tête. La semaine de repos accordée aux Bleus pourrait, à cet égard, avoir été bénéfique. Espérons-le. Pendant ce temps, comme un heureux présage, les deux seuls joueurs de Dublin "libérés" le week-end dernier se sont mis en valeur en championnat : Baptiste Couilloud a inscrit son quatrième essai de la saison et a été inspiré dans sa conduite du jeu ; François Cros a, lui, été le meilleur Toulousain au Vélodrome. Deux prestations comme un nécessaire rappel, au cas où certains observateurs amnésiques l’auraient soudainement oublié : le rugby français possède de la ressource. Assez, assurément, pour se relancer.

Pour que le passage par l’Aviva ne soit qu’un coup d’arrêt, les Bleus devront dès dimanche renouer avec la victoire. Si elle est assortie de performances individuelles rassurantes et d’une production collective cohérente, ce serait encore mieux. On attend toujours plus des héros d’hier. On leur pardonne moins, aussi.

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