Top 14 - L’Usap a une équation en plus à résoudre

Les comptes sont bons à l’Usap, actuellement. Sur ses trois derniers matchs, elle a empoché 40 % de ses points au classement (12/30), a marqué 104 pions et tourne à 94,1 % de réussite au pied… Il est une statistique, en revanche, qui n’est guère favorable au club catalan : la moyenne des joueurs issus des filières de formation.

Les Catalans, censés présenter 15 Jiff par match, en sont à 14,72, soit un déficit de quatre éléments. En cas d’infraction au règlement, ils se verraient retirer six points au classement de la saison suivante. Alors qu’il ne reste plus que huit matchs, le calcul entre en ligne de compte pour la fin de saison : « À Bordeaux, l’accent sera un peu mis sur les Jiff, évoque le manager Patrick Arlettaz. On n’a pas un retard de malade mais il y a deux ou trois matchs sur lesquels il faudra faire l’effort. » La situation sportive du club et les aléas ont causé ce déficit : « On a eu des blessés qui ont pesé, comme Arthur Joly, et on a été poussé par la pression ambiante sur des matchs où l’on aurait pu faire plus de Jiff, comme à Montpellier. »

L’exemple de Sawailau

Entre les deux réceptions cruciales de Pau et de Bayonne, Perpignan présentera une équipe remaniée par rapport à ses dernières sorties, les pépins physiques de Tristan Tedder (douleur genou), Arthur Joly (bloqué du dos), Mamea Lemalu (voûte plantaire) ou encore Sipa Taumoepeau (béquille). Remaniée ne veut pas pour autant dire non compétitive. Les Sang et Or l’ont dernièrement prouvé avec l’émergence des Sawailau, Crossdale et autres Tuilagi : « En Coupe d’Europe, on l’avait déjà fait. Nous avions pour but de faire grossir l’effectif avec des mecs compétitifs. Ils connaissent le système. À eux de montrer qu’ils peuvent faire partie de la rotation. Il y en a beaucoup qui sont dans une situation de postuler : je pense à Victor Moreaux, Victor Montgaillard, Dorian Laborde, Boris Goutard, Eddie Sawailau… » L’ailier fidjien, enfin sorti d’un tunnel de blessures et auteur de deux essais sur les deux derniers matchs, a montré la voie aux habituels remplaçants et réservistes : « Eddie, c’était parti de là, c’est la Coupe d’Europe qui l’a lancé. »

À Bordeaux, plus que jamais, l’Usap se présentera sans complexe, avec plus à gagner qu’à perdre. Les appelés du jour auront principalement pour mission d’entretenir la spirale positive d’un collectif en forme ascendante : « On va à l’UBB pour jouer notre jeu. Il y aura la pression de montrer un beau visage. » Et peut-être plus, qui sait… Avec l’Usap, on n’est peut-être pas au bout de nos surprises.