La chronique de Richard Dourthe: "On n'ose plus défendre !"

  • Richard Dourthe estime que la sortie d'Anthony Jelonch, en début de rencontre, a enlevé toute agressivité à la défense tricolore...
    Richard Dourthe estime que la sortie d'Anthony Jelonch, en début de rencontre, a enlevé toute agressivité à la défense tricolore... Sportsfile / Icon Sport - Sportsfile / Icon Sport
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Notre chroniqueur Richard Dourthe, 31 sélections en équipe de France, décrypte la dernière victoire du XV de France. 

Mon sentiment ? Il est très simple : depuis ce premier match en Italie où les Tricolores ont été sanctionnés dix-huit fois par Matthew Carley, le XV de France ne défend plus : on ne va plus dans les rucks par peur de prendre la grêle, on regarde l’arbitre en chien de faïence et au bout du bout, on ne vole plus un seul ballon à l’adversaire. Comment ça, j’exagère ? Dimanche après-midi, le premier turn-over en notre faveur a eu lieu à l’heure de jeu, par l’entremise d’Antoine Dupont, quand le second, survenu en toute fin de match grâce à Romain Taofifenua, a pourtant conduit à l’essai libérateur de Gaël Fickou. Dès lors, pourquoi ne met-on plus les mains dans le cambouis, la tête dans la graisse ? Et ces nouvelles règles relatives aux rucks sont-elles à ce point contraignantes pour tous les gratteurs de la planète ? Je ne sais pas... Je m’interroge... Mais de toute évidence, l’équipe de France ne pourra gagner le Tournoi, voire davantage dans quelques mois, en défendant de la sorte. Et puis, j’ai vraiment l’impression que la herse défensive qu’avait bâtie Shaun Edwards à son arrivée en équipe de France a aujourd’hui perdu de sa grinta : dimanche, on a laissé les Ecossais jouer, avancer et multiplier les temps de jeu. Notre défense montait moins vite, moins fort qu’auparavant et c’est regrettable. En clair, on n’a plus cette équipe de France qui fait mal à l’adversaire. Et ce manque d’agressivité fut même particulièrement significatif à la sortie d’Anthony Jelonch, qui avait tant secoué les attaquants adverses en début de rencontre. Toujours est-il que si nos Coqs laissent jouer les Anglais de la sorte dans quinze jours, à Twickenham, je ne suis pas certain que l’issue de la rencontre soit tout à fait la même…

Franchement ? Je ne suis pas dur avec Antoine Dupont et ses coéquipiers. Je suis simplement lucide. Évidemment que l’obtention du point de bonus offensif n’est pas rien, face à une telle équipe d’Ecosse ! Évidemment que la grosse mi-temps de Cyril Baille, si précieux balle en mains et en mêlée fermée, ou encore l’entrée en jeu de François Cros, sont autant d’éléments qui me permettent aujourd’hui de croire encore à la victoire finale, dans ce Tournoi des 6 Nations ! Malgré tout, vous ne m’enlèverez pas de l’idée qu’il manque actuellement à cette équipe de France un attaquant perforant au milieu du terrain : j’adore Yoram Moefana ; il a de la nitroglycérine dans les cuisses. Mais alors, pourquoi est-ce Fickou qui endosse le rôle du casseur de briques au centre du terrain ? Pourquoi Moefana est-il aussi timide depuis le début de la compétition ? La fatigue ? Les terrains lourds ? Je n’ose y croire. Toujours est-il que là aussi, il va falloir à notre équipe de France muscler son jeu au centre dans les semaines à venir…

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Les commentaires (1)
JIMYAUMI Il y a 1 année Le 27/02/2023 à 18:58

C’est sur, on ne voit plus les Français au contest . Justement pour vaincre les Anglais, c’est sur ce point qu’il faudrait, ou faudra être efficace. Par contre samedi, les anglais ne se sont pas privés de gratter les ballons, avec la complaisance de l’arbitre français. Sur la plus part des contents, ils avaient les mains au sol, avant de les avoir sur le ballon, et n’ont jamais été pénalisés.