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Tournoi des 6 Nations - Les Bleus s’accrochent à leur rêve de sacre

Par Léo FAURE (avec J.Fa.)
  • Les Bleus s’accrochent à leur rêve de sacre
    Les Bleus s’accrochent à leur rêve de sacre Midi Olympique - Patrick Derewiany
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6 NATIONS 2023 - Longtemps bousculé, le XV de France a choisi, en fin de match, d’aller chercher le bonus offensif plutôt que de maintenir l’Ecosse à distance par le pied. La suite lui a donné raison. Un gain comptable et un choix qui en disent sur l’état d’esprit qui anime encore cette équipe : malgré la défaite nette en Irlande, les Bleus espèrent encore arracher la victoire dans le Tournoi des 6 nations. Ils ne lâcheront rien.

Au micro du diffuseur historique France TV, dix minutes à peine après que Thomas Ramos a frappé le dernier coup de pied du match et gravé dans le granit la victoire bonifiée des Bleus face à l’Écosse (32-21), le sélectionneur Fabien Galthié apparaissait à l’écran comme essoufflé. Presque marqué physiquement, lui aussi, par une rencontre qu’on annonçait tout sauf simple. Elle ne le fut jamais.

Dodelinant des épaules, se balançant de gauche à droite, "Galtoche" lâchait un premier rire de soulagement, presque nerveux. Puis il entrait dans le cœur du sujet et l’analyse de la rencontre qui venait de laisser tomber le rideau.

Au cours d’une intervention d’un peu plus de cinq minutes, il prononça à trois reprises les termes "bonus offensif". "Il y a deux ans, on avait perdu ici même à la dernière action. Aujourd’hui, on est allé chercher le bonus [offensif] avec le scénario que l’on connaît." Puis encore : "Le thème, c’était : "tomber, se relever. Tomber, se relever." Ce match a été ça. Se relever, c’est la seule et unique bonne façon de continuer, quoiqu’il arrive. On voulait se relever. On a pris cinq points, bonus offensif, dans un match avec un scénario si difficile." Il y reviendra encore une fois.

Les joueurs avaient préparé ce scénario avant le match

L’importance de ce dernier choix des Bleus est réelle. À 25-21, et après avoir été cadenassés dans leur camp tout au long du second acte, les Français trouvaient enfin de l’air, en fin de match. Une respiration et une pénalité, dans les cordes du buteur toulousain. Au regard du match et du rapport de force, une victoire semblait déjà tout à fait savoureuse. Mais ces Bleus voulaient plus. Un bonus, pour lequel il ne manquait qu’un essai. Un bonus pour continuer à rêver d’un sacre final, dans ce Tournoi des 6 nations dont ils espèrent encore conserver la propriété malgré la nette défaite en Irlande. Galthié confirmait encore dans un dernier râle, mâchoires serrées de celui qui ne lâchera rien : "Le trophée, on ne l’a pas lâché, encore. Il y a des sacrées belles équipes dans la compétition, mais on n’a pas encore lâché le trophée."

L’épine dorsale des Bleus, ici l’ouvreur français Romain Ntamack, a respecté le cadre fixé par Fabien Galthié avec succès.
L’épine dorsale des Bleus, ici l’ouvreur français Romain Ntamack, a respecté le cadre fixé par Fabien Galthié avec succès. Midi Olympique - Patrick Derewiany

Ce bonus n’est en rien le fruit d’une décision improvisée. Plutôt une opportunité qui s’est présentée mais que les Bleus avaient anticipée. Dans la semaine, parmi les discussions entre joueurs, ce constat : à Dublin, ils n’avaient pas seulement perdu le match ; ils avaient abandonné cinq points aux Irlandais et n’en avaient pris aucun. Le coup fut rude, pour des garçons qui veulent tout gagner. Alors, cette promesse entre eux : si l’occasion se présentait de réaliser le même mauvais tour aux Écossais, ils tenteraient le coup.

Le scénario leur avait même été proposé par le staff, vendredi, de façon concrète. Charles Ollivon détaillait, au micro de Canal + : "Fabien a été connecté avec le futur. Il nous a proposé une situation particulière à traiter : à trois minutes de la fin du match, avec trois essais, on est à +2. Pénalité pour nous, qu’est-ce qu’on fait ? On prend les points ou on va en touche pour aller chercher le bonus ?" Les Bleus s’étaient dit qu’ils iraient chercher le bonus. Ils ont tenu parole.

Falatea à bout de souffle, l’option de la touche privilégiée

Dans les faits, les Français qui ressortaient juste la tête de l’eau ont récupéré l’ultime pénalité après une mêlée enfin dominatrice, secteur dans lequel ils souffraient pourtant depuis une demi-heure, et après une grosse poussée de Sipili Falatea (75e). Nouvelle mêlée ? Sur le terrain, les joueurs cadres ont alors interrogé le pilier bordelais, qui leur confia son état de fatigue avancé, après plus d’une heure de jeu et un dernier effort colossal.

D’où la décision d’aller en touche, puis de jouer à la main. Jusqu’à l’essai bonificateur de Fickou. Et le sourire de Galthié, quelques minutes plus tard : "ce qui est bien pour notre équipe, ce qu’on est sorti des temps faibles, des temps où on pouvait douter pour imposer ensuite des temps forts. Notamment cette fin de match où on est allé chercher ce bonus offensif avec le quatrième essai. C’est parfait." Imparfait dans le contenu, parfait comptablement : si les Bleus venaient effectivement à arracher le gain du Tournoi, dans trois semaines, l’histoire ne retiendrait que la deuxième partie.

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