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6 Nations 2023 - Dernier du Tournoi avec trois défaites, le pays de Galles au fond du seau

Par Jérôme Prévôt
  • Le deuxième ligne vétéran Alun-Wyn Jones (37 ans), à droite, n’est plus au sommet de son art, à l’image de nombreux partenaires de sélection. Photo Icon Sport
    Le deuxième ligne vétéran Alun-Wyn Jones (37 ans), à droite, n’est plus au sommet de son art, à l’image de nombreux partenaires de sélection. Photo Icon Sport
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Encore une fois défait sur sa pelouse par l'Angleterre lors de cette troisième journée, les Gallois touchent le fond. En plus de leurs "embrouilles" en coulisses avec leur fédération, les joueurs du XV du Poireau n'y arrivent pas sur le pré. Cela devient de plus en plus inquiétant.

Pour le pays de Galles, défait à domicile face à l’Angletrre (20-10), l’heure est amère, vraiment amère. Les Gallois sont désormais clairement sous la menace de la cuiller de bois, un "anti-trophée" qu’ils n’ont plus reçu depuis vingt ans. C’était en 2003, sous les ordres d’un certain Steve Hansen, l’homme qui sera plus tard sacré champion du monde avec les All Blacks. Une leçon de modestie pour tout le monde. Les Gallois vont finir le Tournoi par deux matchs à l’extérieur, à Rome le 11 mars puis à Paris le 18. Après la déconfiture de samedi, on a senti le revenant Warren Gatland forcément désemparé même s’il a gardé sa nature placide : "Évidemment que la cuiller de bois, c’est la dernière chose qu’on voudrait. On va se focaliser là-dessus parce que sinon, on va traîner ça comme un boulet pendant six ou sept mois." Il avait tenté un coup de poker en opérant neuf changements avant le match face aux Anglais, en omettant notamment de sélectionner deux "éléphants", l’arrière Liam Williams et le centre Gorge North. Ce pari a fini en eau de boudin.

Alex King déjà pointé du doigt

Samedi, les Gallois ne se sont rassurés sur aucun point ou presque, ils n’ont marqué un essai que sur interception. Ils ne se sont créé que très peu d’occasions franches, deux situations assez près des lignes à notre pointage, annihilés par des grattages anglais. Cette équipe a peu de puissance, elle n’a pas de casse briques pour porter les ballons. Son jeu d’attaque est très pauvre, comme le faisait remarquer Clive Woodward. Les deux centres de 20 ans - Mason Grady (Cardiff) et Joe Hawkins (Ospreys) - n’ont pas vécu un grand après-midi. À l’ouverture, Owen Williams n’a pas vraiment menacé Dan Biggar le Toulonnais, à qui il a cédé sa place très tôt finalement. Plus généralement, le jeu des Gallois, basé sur des temps de jeu très rapide, n’a jamais pu s’exprimer. "Nous avons soit des vétérans qui font ce qu’ils peuvent et de très jeunes éléments qui ont besoin de s’aguerrir. Nous n’avons pas de joueurs à 30 ou 40 sélections pour stabiliser tout ça." Les chiffres négatifs commencent à s’accumuler dans le ciel de la principauté : douze défaites sur les quinze derniers matchs, une descente à la dixième place mondiale au classement World Rugby et sur un plan plus concret, seulement trois essais inscrits depuis l’arrivée du nouveau staff, dont un sur interception et un sur un maul. Alex King, l’adjoint anglais de Gatland chargé de l’animation offensive, est déjà pointé du doigt. Dans ces conditions, le match Italie - Galles sonnera comme la finale des délaissés du Tournoi. Les Italiens, vainqueurs à Cardiff l’an passé, seront remontés comme des coucous.

Reste évidemment à parler du contexte puisque les Gallois ont préparé la rencontre face à l’Angleterre de la pire des façons. Ils ont en effet brandi l’idée d’une grève et mercredi dernier, ils ont carrément refusé de s’entraîner. Ils en avaient marre de voir leurs provinces ne pas trouver d’accord financier avec leur Fédération. "Nous ne voulons aucune excuse pour ce qui s’est passé dans la semaine", a précisé Gatland. La bonne nouvelle, c’est que les joueurs ont obtenu de vrais avancées. (lire aussi en page 34). A priori, ils seront plus sereins au moment de prendre l’avion pour Rome. Gatland a indiqué qu’il y aurait de la continuité pour cette rencontre. On serait curieux de savoir si les Biggar, Hardy et Tompkins seront toujours sur le banc.

On rappelle aussi que les Gallois n’ont plus perdu en Italie depuis 2007, il y a donc seize ans, déjà une année de Coupe du monde qui avait très mal tourné pour les joueurs du Poireau, sortis au premier tour avec changement d’entraîneur à la clé. Il y a donc peu de signes encourageant pour l’ère Gatland II. Il n’a guère plus que son passé comme bouclier. C’est cruel mais c’est la loi du sport.

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