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6 Nations 2023 - France - Écosse : le match en trois questions

  • Thomas Ramos a inscrit le troisième essai français face à l'Écosse.
    Thomas Ramos a inscrit le troisième essai français face à l'Écosse.
Publié le Mis à jour
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Privés de ballons et dominés dans l’occupation du terrain, les Bleus ont obtenu face à l’Écosse une victoire qui a remis en lumière leur efficacité dans la zone de marque (bonus offensif à la clé), mais également plusieurs lacunes dont ils peinent à se dépêtrer depuis le début du Tournoi.

Pourquoi tant de difficulté sur les ballons portés ?

La défense des Bleus bien lue > C’est peu dire que les Écossais ont insisté sur les ballons portés ce dimanche au Stade de France. Et avec raison, puisque sur les six mauls créés après touche, les hommes de Greg Townsend ont obtenu deux pénalités, provoqué le carton rouge de Mohamed Haouas et surtout inscrit leur premier essai, dans la continuité d’une belle avancée de leurs avants. Faut-il s’en étonner ? Pas vraiment. D’abord parce que lors de leur succès en 2020, les Écossais avaient déjà beaucoup insisté sur ce secteur de jeu, et s’en sont souvenus à bon escient.

Mais surtout parce que la stratégie du XV du Chardon a été établie intelligemment, au regard de la défense tricolore. En effet, en Irlande, les Bleus s’étaient avérés très efficaces dans la défense des mauls en raison d’une stratégie originale au plus haut niveau, qui consistait à arriver sur les rebords du ballon porté pour pivoter et éliminer les adversaires au moment où ceux-ci cherchaient à désaxer leur poussée. Un écueil dans lequel ne sont pas tombés les Écossais, bien liés et décidés à conserver des poussées très axiales face auxquelles la défense tricolore n’est jamais parvenue à trouver la solution définitive. La faible performance individuelle de Paul Willemse, préposé numéro 1 au « cassage » des liaisons adverses, a à ce titre largement contribué aux difficultés des Bleus.

La défense tricolore s’est-elle rachetée ?

Extérieurs coupés, milieu fragilisé > Après avoir concédé un bonus offensif à ses adversaires pour la première fois de l’ère Galthié voilà quinze jours, la défense du XV de France se savait attendue au tournant face à un adversaire connu pour son attaque décomplexée. Verdict ? Celle-ci a encore connu des difficultés sur le plan chiffré, au point d’encaisser trois essais (dont un entaché d’un en-avant). Mais pouvait-il décemment en être autrement sachant que les Bleus ont défendu 60 % du temps, la majorité du temps dans leur camp ? Poser la question, c’est y répondre…

Parce qu’en prenant un peu plus de recul, on peut aussi considérer que la défense du XV de France a plutôt bien tenu le coup, à l’image du phénomène Van der Merwe bien canalisé sur son aile où il a subi notamment deux gros stops de Jelonch. La volonté tricolore de fermer les extérieurs a même été récompensée à la 19e par un essai de Thomas Ramos, qui vit l’arrière tricolore parfaitement anticiper une longue passe au cordeau de l’ouvreur adverse Finn Russell. Un fait de jeu qui incita d’ailleurs le joueur du Racing 92 à changer son fusil d’épaule, attaquant davantage au milieu du terrain, où les Écossais ont profité de l’impact physique de Tu’ipolotu et Jones pour trouver des solutions, (soulignant là encore l’impact de l’absence de Danty…). Heureusement pour eux, à 14 et même à 13 pendant une action sur leur ligne (où l’arbitre avait refusé le remplacement de Jelonch par Cros), les Bleus ont démontré une belle abnégation pour défendre leur en-but (deux essais évités sur la ligne). Plus globalement, l’attaque écossaise a commis sur ce seul match quasiment autant d’erreurs (7) qu’elle en avait commise durant les deux premiers matchs. Signe que tout n’est pas à jeter, loin s’en faut.

Pourquoi les Bleus ont-ils encore perdu la bataille de l’occupation ?

Une qualité de jeu au pied insuffisante > Au contraire de la semaine dernière en Irlande qui avait vu les Bleus réaliser plus de passes qu’ils n’en avaient jamais fait pendant le mandat de Fabien Galthié, ces derniers ont renoué avec leur stratégie habituelle consistait à beaucoup plus jouer au pied que leurs adversaires (24 fois contre 17).

Le problème ? Il est que ce parti pris n’a pas vraiment porté ses fruits en termes d’occupation du terrain, puisque les Bleus ont évolué 60 % du temps dans leur propre moitié de terrain, laissant trop facilement les Écossais y revenir. Tout simplement parce que si les Tricolores ont beaucoup joué au pied, ce fut avec un certain déchet technique… On en veut pour preuve ces deux dégagements contrés de Dupont (dont un sur un renvoi aux 22 mètres trop précipitamment joué), ce dégagement dévissé de Ntamack (30e) ou encore celui de Ramos pourtant après un arrêt de volée, sans oublier plusieurs échanges de gagne-terrain tout bonnement gagnés par les Écossais, à l’image du 50-22 réussi par Russell en première période.

Certaines difficultés de replacement de l’arrière-garde tricolore ont à ce titre encore été mis en lumière, notamment dans le dos d’ailiers dont la qualité de jeu au pied n’est pas non plus la qualité première, qui se sont faits plusieurs fois presser dans leurs propres 22 mètres par la défense écossaise. Des difficultés auxquelles il faudra pourtant toutefois trouver des solutions avant le prochain déplacement à Twickenham, le XV de la Rose demeurant un des meilleurs experts mondiaux en matière de « kicking game » malgré leurs difficultés actuelles…

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