Régionale 3 - Une histoire de famille à Unieux-Firminy

En fin de saison Patrick Perrier (63 ans) quittera ses fonctions de président de l’UFOR après neuf ans de bons et loyaux service, précédées de neuf saisons sur le banc de l’équipe féminine, et sept sur celui de l’équipe masculine. "Je ne me retrouve plus dans le rugby actuellement, et ça me ronge, lance-t-il. Quand je vois ce qui se passe à la fédé, sur les terrains, à la télé où on entend les présidents critiquer les entraîneurs, les entraîneurs critiquer les arbitres… Je ne dis pas que c’était mieux avant mais ce n’est plus mon monde. Je serai là pour superviser mais je ne veux plus des ennuis."

Son monde, ça a été aussi de nombreuses saisons sur le pré dans un club où il a pris sa première licence en 1971 et qui rime avec Perrier. "Perrier-Durand", rectifie l’ancien ailier, reconverti troisième ligne, pour rappeler que la fibre rugby vient du côté maternelle, son père étant boxeur. "Mon grand-oncle était secrétaire du club dans les années soixante. Et j’ai joué avec mon oncle Jacky dans les années 1970." Depuis la famille s’est agrandie et fait tourner le club. Ses deux fils ont pris sa succession sur les bancs : Alexandre (33 ans) entraîne les seniors féminines, où joue toujours sa… belle-mère, Cathy (53 ans), la compagne de Patrick, et Clémentine, sa compagne et Elodie sa belle-sœur ; et Baptiste (38 ans) coache les seniors masculins. "Ils sont venus tout seuls au coaching", sourit Patrick. Forcément les fêtes de famille ont l’accent rugby. "Nous ne sommes pas le genre à lever le petit doigt en buvant du champagne, rigole-t-il. On parle d’autre chose, mais c’est une fête dans l’esprit rugby."

Le petit-fils à Andrézieux-Bouthéon

Si la nouvelle génération est présente, l’ancienne est toujours fidèle au poste. La maman de Patrick, Ginette Durand ne rate pas un match de l’équipe féminine, y compris en déplacement lors desquels elle prend place dans le bus et prépare à l’occasion des collations.

Toutes les générations sont donc présentes au club ? Non, le petit-fils de Patrick, Lucas (10 ans), le fils de Baptiste, évolue à Andrézieux-Bouthéon. Cette entorse à la tradition n’ennuie pas Patrick. "Le principal est qu’il joue et qu’il joue bien", conclut dans un sourire le dirigeant.