Top 14 - Bayonne et l'histoire de la remontée inachevée

À Aimé-Giral, l’Aviron bayonnais était en mission pour un succès à l’extérieur qui lui aurait fait le plus grand bien dans une lutte pour les phases finales dont parlent enfin les hommes de Grégory Patat. Pourtant, et c’est devenu une habitude depuis le début de saison, les Basques ont pris du retard tôt dans la rencontre. Deux essais encaissés dans les vingt premières minutes, deux nouvelles banderilles avant la fin de la mi-temps, et un écart de quinze points qui semblait irrécupérable. Oui mais voilà, Camille Lopez et ses partenaires se sont fait une spécialité de mal démarrer les parties, pour les finir en apothéose. Dernier exemple en date, sur sa pelouse de Jean-Dauger où les Basques ont renversé le Stade français après avoir concédé un déficit de sept points. En habitués, et avec un banc mené par Eneriko Buliruarua qui aura fait de nombreux dégâts, les Basques sont revenus petit à petit dans la rencontre, jusqu’à faire sérieusement douter leurs adversaires.

Des approximations qui coûtent cher

Mais cette stratégie qui n’en est pas vraiment une, ne pardonne pas le moindre accroc. Or, le promu n’a pas su être suffisamment clinique dans les dix dernières minutes, voyant même le point du bonus défensif lui échapper après la sirène, sur une pénalité de Tristan Tedder. Un manque de fraîcheur qui peut être expliqué par cette première période où la furia catalane a eu raison d’un Aviron toujours en course pour le top 6 : « On a subi la première mi-temps et forcément, on y laisse des plumes, de l’énergie, du mental, un peu de tout. On ne mérite pas de revenir avec un point », analyse Denis Marchois, le capitaine des Ciel et Blanc.

En deuxième période, alors que les Catalans sont sur le reculoir, Bayonne n’a jamais su prendre l’avantage quand il en avait l’occasion, avec notamment un jeu au pied déficient dans le jeu courant. Les Basques donneront même le bâton pour se faire battre, avec un renvoi aux 22 directement en touche d’un Camille Lopez qui a connu de jours meilleurs.

Un bilan à l’extérieur suffisant pour être dans le top 6 ?

Une nouvelle défaite à l’extérieur, qui freine les Basques dans leur ambition désormais assumée de jouer les phases finales. Surtout, cette sensation qu’ils n’arrivent pas à se transcender en dehors de leur forteresse au-delà du succès décroché à Clermont. Dans une fin de saison que les Bayonnais ont su se rendre haletante, une invincibilité à domicile pourrait ne pas suffire pour décrocher une place en barrages. La frustration serait alors immense, tandis que les matchs à Brive ou à Pau plus tôt dans la saison étaient à leur portée, comme celui face à Perpignan ce samedi. Ce sont ces quelques détails qui voudront de l’or dans un peu moins de trois mois. Aux hommes de Grégory Patat de ne pas avoir de regrets, comme ils peuvent en avoir après un tel match.