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Tournoi des 6 Nations - François Cros, un parcours (aussi) de combattant

Par Jérémy Fadat
  • Appelé pour le match face à l’Écosse par le staff tricolore suite à la blessure d’Anthony Jelonch, François Cros (à gauche, ballon en main) sera aligné dans le XV de départ et devra faire parler tout son talent pour s’imposer en Angleterre.
    Appelé pour le match face à l’Écosse par le staff tricolore suite à la blessure d’Anthony Jelonch, François Cros (à gauche, ballon en main) sera aligné dans le XV de départ et devra faire parler tout son talent pour s’imposer en Angleterre. Photo Midi Olympique – Patrick Derewiany - Photo Midi Olympique – Patrick Derewiany
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Derrière l’image lisse d’un personnage apprécié de tous, le flanker toulousain a tout de même vécu son lot de galères - entre blessures ou choix sportifs - depuis son début de carrière. Ce qui lui a forgé un sacré caractère et permis de revenir toujours plus fort.

Voilà douze jours, après la grave blessure de son partenaire Anthony Jelonch, François Cros était l’un des Bleus les plus peinés. Pas question de se réjouir une seconde de l’opportunité qui lui était offerte, lui qui l’a remplacé contre l’écosse et qui va retrouver une place dans le XV de départ en Angleterre. Sa réaction était sincère et lucide, à l’image du garçon. Aussi parce que, si beaucoup lui attribuent un parcours fluide et linéaire depuis le début de sa carrière, une idée sûrement influencée par le côté lisse du personnage, lui a pourtant connu son lot de galères et de mésaventures. Capitaine dans les catégories de jeunes au Stade toulousain où il était érigé en immense espoir et chez les moins de 20 ans français, Cros a dû attendre d’avoir quasiment 21 ans (en 2015) pour ses premières apparitions en Top 14.

Quand il était encore à Ernest-Wallon, avant son départ pour le XV de France en 2015 justement, Guy Novès ne le jugeait pas encore prêt et ne lui avait jamais donné la moindre minute avec l’équipe professionnelle. Et ce n’est même qu’en 2016, sous les ordres d’Ugo Mola, que l’intéressé finira par s’imposer. Mais ses premiers rendez-vous capitaux l’ont marqué puisque ce ne sont pas forcément de bons souvenirs. Un carton jaune d’entrée en quart de finale européen au Munster en 2016, un barrage raté contre Castres en 2017, un remplacement prématuré en quart de Champions Cup au Racing 92 en 2018 ou une place sur le banc en demie au Leinster la même année… Un mois et demi plus tard, sa prestation dantesque en demi-finale de Top 14 face à La Rochelle faisait alors office de tournant. "J’avais à cœur d’en découdre", nous avait avoué Cros après la rencontre.

Et quand on évoquait alors avec lui son envie de porter un jour le maillot bleu, il répondait : "Cela n’arrivera que si je suis performant dans les matchs qui comptent." En 2019, toujours, il était dans le groupe élargi pour le Mondial mais avait raté l’ultime wagon… Depuis, il fut en vue dès lors qu’il a été aligné dans un rendez-vous XXL, comme la finale de Champions Cup en 2021 durant laquelle il avait été royal. Idem en sélection. "J’ai appris de mes échecs ou de mes frustrations et cela m’a certainement aidé pour la suite, a-t-il confié il y a quelques mois. Ce sont des moments rares et durs à aller chercher. Lorsqu’ils se présentent, il faut savoir les vivre pleinement et ne pas avoir de regret à la fin du match."

"Je sais que ça m’a servi"

Sur ce plan, Cros a indéniablement grandi. à 28 ans, et malgré un début de saison gâché par une opération à un genou, il revient au plus haut niveau au meilleur des moments pour le staff tricolore, qui aura besoin de ses talents à Twickenham. Encore une rencontre qui compte… "Il y a toujours un peu plus de pression dans les grands matchs mais elle ne doit pas inhiber, avait aussi expliqué le Toulousain. Le truc, c’est de bosser toute l’année pour y arriver serein. C’est davantage l’excitation qui doit nous porter." Lui le sera indéniablement par sa volonté, renforcée par ces derniers mois frustrants.

En 2021, il avait également raté le Tournoi des 6 Nations sur blessure (au pied, à l’époque), ce qui ne l’avait pas empêché de revenir plus complet encore et plus motivé, au point d’être un élément essentiel de la victoire face aux All BLacks lors de l’automne suivant puis du grand chelem 2022. "Une période de blessure, c’est dur mais cela permet de travailler ce que l’on ne peut pas forcément faire en temps normal, de se remettre en question, dit-il. L’objectif est de s’en servir pour rebondir. Je sais que ça m’a servi." Et que cela pourrait aussi servir au XV de France ce samedi…

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