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6 Nation 2023 - Nick Abendanon "Je ne changerais pas les règles d’éligibilité"

Par Yanis Guillou
  • Nick Abendanon ne changerait pas les règles d'éligibilité de la sélection anglaise
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Publié le Mis à jour
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Nick Abendanon (Arrière de Vannes) International à deux reprises avec le XV de la rose, l’ancien Clermontois a longtemps été inéligible à la sélection anglaise, puisqu’il jouait en France.

Comment juger cette sélection anglaise avant le match de samedi ?

J’ai regardé tous leurs matchs depuis le début du Tournoi. C’est dommage d’avoir perdu le premier match parce qu’ils ont une très bonne équipe et de très bons joueurs avec, désormais, Steve Borthwick a leur tête. De Borthwick, je n’ai entendu que de bonnes choses. Il était mon capitaine quand j’étais à Bath et il était vraiment extraordinaire. Chaque joueur qui l’a eu comme coach dit qu’il s’agit du meilleur entraîneur qu’il n’a jamais eu. Avec une situation comme celle de l’Angleterre actuellement, ça va sûrement prendre un petit peu de temps pour mettre les choses en place mais nous avons déjà vu sa patte contre le pays de Galles. Je m’attends à un gros match ce week-end contre la France.

Qu’apporte Borthwick précisément ?

Techniquement, il est incroyable. Il voit tous les petits détails et pour moi, c’est très important. Il a cette connaissance qui apporte beaucoup de choses. Humainement aussi, il est vraiment fort. Il sait comment tirer le meilleur de chaque joueur. C’est un coach pour lequel tu veux jouer. Il amène de la confiance.

Était-ce nécessaire de changer de sélectionneur à moins d’un an de la Coupe du monde ?

Pour moi, c’était un choix étrange de couper le contrat d’Eddie Jones. De ce que j’ai entendu, les joueurs étaient contents avec lui car Eddie est un vrai travailleur et un des meilleurs coachs du monde. Mais je me demande s’il n’y avait pas déjà des discussions avec l’Australie pendant son mandat… Mais bon maintenant il y a Borthwick, qui est Anglais en plus. Il connaît donc le caractère de la maison et comment gérer cette équipe.

Plusieurs interrogations planent autour de la place de Marcus Smith dans l’équipe. Quel est votre avis ?

Marcus Smith est un joueur très fort. Il est capable de faire des choses extraordinaires sur le terrain. Pour moi, c’est quelqu’un qu’il faut avoir dans l’effectif. Mais personnellement, je ne trouve pas que l’associer avec Farrell soit la meilleure option. Farrell est davantage un ouvreur qu’un centre. Donc je comprends le choix de changer l’équipe dernièrement. Voir Smith sur le banc jouer les dernières vingt minutes, en apportant beaucoup d’énergie comme le fait Matthieu Jalibert avec la France, peut être une bonne chose. Il ne faut pas aussi oublier George Ford qui revient de blessure.

Voir Farrell sur le banc est inconcevable ?

Oui, je pense. Il est capitaine et c’est un mec important pour les autres joueurs. Il est vraiment professionnel et les joueurs comme cela, avec son expérience qui plus est, il faut les avoir sur le terrain.

Que pensez-vous de l’exode massif des joueurs anglais vers la France ?

C’est une bonne chose pour les équipes françaises ! Il y a des joueurs de grande qualité qui arrivent et ce sera bien pour le public de les voir plus souvent. Mais par contre, en Angleterre, la situation est vraiment fragile. Ce n’est pas bon pour les clubs anglais qui voient leurs joueurs aller ailleurs pour chercher des contrats. On a vu les résultats de la règle des Jiff en France et je pense qu’il est important en Angleterre que les joueurs restent jouer dans leur pays. Mais je ne vois pas comment les clubs anglais peuvent être compétitifs avec les français, notamment avec la différence de budgets.

À votre époque, vous n’étiez pas nombreux…

Nous n’étions pas beaucoup non. Pour moi, le rugby en France est vachement mieux qu’en Angleterre donc à l’époque, c’était un choix facile à faire pour moi. Et maintenant, les autres joueurs anglais voient que la qualité de vie supérieure en France et prennent cette décision de venir.

Comment vivez-vous la situation du rugby anglais avec des clubs en faillite ?

Franchement, la situation pour les clubs en Angleterre est difficile à gérer. Il n’y a pas le même investissement dans le rugby qu’en France. Rien qu’en Pro D2, tout est télévisé, c’est énorme ! En Angleterre, il n’y a qu’un ou deux clubs qui gagnent de l’argent, sinon tous les autres sont endettés. Il faut changer quelque chose.

Changeriez-vous les règles d’éligibilité en sélection, pour permettre à des joueurs comme Jack Willis de rester éligibles ?

Pour Jack, c’était un peu particulier avec la faillite des Wasps. Si j’étais le chef de la RFU, je ne changerais pas les règles d’éligibilité. Si les règles changent, il va y avoir encore plus de joueurs qui viendront en France et ça va vraiment impacter le rugby en Angleterre et l’équipe nationale. Pour moi, tu ne peux avoir les deux. Soit tu as des intentions internationales en jouant en Angleterre, soit tu viens vivre une nouvelle en France. À mon avis, il y a donc peu de chance que ça change.

Aviez-vous souffert, à l’époque, de l’impossibilité d’être sélectionné ?

J’étais très déçu car avant la Coupe du monde 2015, j’avais réalisé la meilleure saison de ma vie. Mais après, j’ai su que cette règle était en vigueur avant de signer pour Clermont. Donc je ne pouvais pas me plaindre.

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