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6 Nations 2023 - L'Angleterre, après la crise, le renouveau ?

Par David BOURNIQUEL
  • Steve Borthwick et le XV de la Rose croient en leurs chances de remporter le choc face aux Français, samedi à Twickenham. Photo Icon Sport Steve Borthwick et le XV de la Rose croient en leurs chances de remporter le choc face aux Français, samedi à Twickenham. Photo Icon Sport
    Steve Borthwick et le XV de la Rose croient en leurs chances de remporter le choc face aux Français, samedi à Twickenham. Photo Icon Sport PA Images / Icon Sport - PA Images / Icon Sport
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6 NATIONS 2023 - Le rugby anglais est en souffrance. D’une crise financière sans précédent découlent un nombre incalculable de conséquences, de la fuite des talents à la baisse significative des résultats du XV de la Rose. C’est samedi que steve Borthwick peut redonner le sourire à tout un peuple !

Steve Borthwick et ses hommes seraient vraiment bien inspirés de remporter le match face au XV de France, samedi, dans leur temple de Twickenham. Une victoire sur le vieil ennemi français ne serait pas de trop pour offrir un peu de baume au cœur aux amateurs de rugby outre-Manche, pour qui les raisons de se réjouir sont si rares ces derniers mois.

Car dire que le rugby anglais traverse l’une des périodes les plus sombres de son histoire est un doux euphémisme. Si la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 a été plutôt bien gérée de notre côté du Channel, ce ne fut pas du tout le cas en Angleterre, où les clubs se sont très vite retrouvés écrasés par leurs dettes respectives alors que l’épidémie avait mis leur économie à l’arrêt. Richard Hill, ancien demi de mêlée du XV de la Rose et actuel manager de Périgueux, explique l’équation : « Il faut bien comprendre que les équipes anglaises évoluent avec des squads très importants, qui peuvent compter jusqu’à soixante joueurs professionnels et des staffs pléthoriques. Aujourd’hui et depuis la pandémie, les clubs n’arrivent plus à générer suffisamment de revenus pour parvenir à honorer tous ces salaires. C’est très dur pour eux de joindre les deux bouts. » 

Au climax de la crise, on parlait de plus de 500 millions de livres (environ 560 millions d’euros) de dette cumulée pour les clubs anglais. Résultats ? Au dernier trimestre 2022, des institutions telles que le club des Wasps, sextuple champion d’Angleterre et double champion d’Europe ou Worcester ont été contraints de déposer le bilan et de licencier tous leurs personnels, qu’ils soient sportifs ou administratifs ; entraînant la fuite à l’étranger de leurs meilleurs joueurs en quête de nouveaux projets et, in fine, d’un avenir plus serein. Et même si, depuis, la situation semble quelque peu s’améliorer avec l’émergence de repreneurs potentiels (c’est notamment le cas pour les Wasps), le mal est profond, la cicatrice béante et les symptômes de la crise ont "métastasé" dans toutes les strates du rugby anglais. Fatalement, le marasme a fini par rejaillir sur le XV de la Rose qui n’est plus aussi dominant qu’il le fut dans un passé récent. Il est actuellement très loin du niveau qui était le sien lors de la dernière Coupe du monde au Japon en 2019 ou lors du Tournoi des 6 Nations 2020, le dernier à avoir été remporté par les coéquipiers de Maro Itoje.

Les Anglais confiants

Depuis, tout va de mal en pis et les Anglais se retrouvent au sixième rang mondial, dépassés sur l’échiquier du rugby européen par l’Irlande, la France ou encore l’Écosse. Ils sortent d’une tournée automnale 2022 décevante qui aura eu la peau de leur emblématique entraîneur Eddie Jones, parti depuis au chevet de l’Australie. Son remplaçant sur le banc anglais, Steve Borthwick, est attendu au tournant mais son début de Tournoi 2023, sa première compétition depuis sa prise de fonction, n’est pas à la hauteur des attentes. Seule une victoire contre le meilleur ennemi français et accessoirement le gain de ce Tournoi 2023 lancera idéalement son mandat. « Les Anglais sont quand même confiants pour ce week-end, confie Richard Hill. L’équipe a le sentiment de monter en puissance depuis l’échec face à l’Écosse en ouverture du Tournoi. C’est une bonne chose pour l’Angleterre que de finir le Tournoi face aux deux meilleures équipes du monde. Des matchs convaincants permettraient de donner un excellent coup de "boost" au moral. »

Ensuite et quoi qu’il arrive, le prochain chantier de Borthwick sera sans doute de convaincre sa Fédération d’assouplir ses règles d’éligibilité à la sélection nationale car en l’état actuel des choses il est impossible de porter le maillot blanc lorsque l’on évolue à l’étranger. Et les Anglais vont donc très vite se retrouver orphelins de certains de leurs cadres qui ont choisi l’exil pour la saison prochaine, tels que de Luke Cowan-Dickie et Sam Simmonds (Montpellier), Joe Marchant (Stade français), David Ribbans (Toulon), voire Manu Tuilagi et Billy Vunipola (pressentis au Japon). Un autre débat, un autre combat…

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