Transferts - Le SUA bientôt vendu ? Jean-Baptiste Aldigé à l'affut

Agen, c’est un petit village. Neuf conversations sur dix concernent le SUA. Alors quand les informations rapportées sont en rapport avec l’institution, tout le monde y va de son avis. Les contacts entre les clans Aldigé, Fonteneau et la mairie d’Agen sont avérés. Et ils ne datent pas d’hier. La venue du Biarritz olympique à Armandie à la fin du mois de janvier dernier n’y est sans doute pas étrangère et a permis aux présidents respectifs de se pencher sur un éventuel projet. Celui-ci pourrait les voir s’associer.

D’un côté, Jean-Baptiste Aldigé n’a jamais dissimulé son attachement au Sporting. C’est son club, sa ville, et il y tient. Régulièrement présent dans le stade qui l’a vu grandir, un retour aux sources lui permettrait de travailler dans un contexte moins toxique qu’à Aguilera. Après avoir étudié des opportunités à Lille, à Nice ou encore récemment à Grenoble (cible qu’il aurait toujours en visuel), il va de soi que son cœur le conduit tout droit vers le Lot-et-Garonne.

De l’autre côté, Jean-François Fonteneau. S’il a ouvert le capital du club il y a quelques semaines, l’opération n’a pas donné grand-chose. Du moins pour l’accompagner financièrement et de manière solide dans l’aventure. De fait, la piste menant au duo Aldigé-Gave a petit à petit pris du crédit. Après de multiples réunions entre le président d’Agen et le maire, Jean Dionis du Séjour (qui serait favorable à l’arrivée du président biarrot), les choses se sont accélérées.

À tel point qu’aujourd’hui, on ne parle plus que de ça du côté d’Armandie. En off, de nombreux salariés du club ont confié leurs inquiétudes quant à leur avenir dans le club. Il en va de même pour les joueurs et le staff. C’est d’ailleurs pour cette raison que Jean-François Fonteneau est intervenu devant le groupe, la veille du match contre Angoulême. Celui-ci aurait confié ses intentions de garder une place forte dans le club et de ne pas mettre à la poubelle le projet construit autour de Bernard Goutta. Confiant au passage, que rien n’était encore fait.

Le BO doit trouver un investisseur

Et si rien n’est encore acté, c’est notamment parce que pour voir arriver Jean-Baptiste Aldigé et Louis-Vincent Gave à Agen, le Biarritz olympique doit trouver un repreneur. Selon les informations de Sud-Ouest, le dossier pourrait être réglé rapidement. Une somme serait déjà séquestrée chez un avocat afin de racheter le BO. Pour l’heure, du côté de la Côte basque, on se veut encore prudent. Du côté d’Agen, il se dit que Fonteneau aurait fixé une date butoir concernant le dossier en question : à la fin du mois, il souhaiterait apporter de la clarté quant à la situation du SUA. Les choses devraient rapidement s’accélérer et c’est pourquoi Jean-Baptiste Aldigé aurait prévu de se rendre dans la ville préfecture du Lot-et-Garonne en ce début de semaine après un séjour à Vancouver, notamment pour y rencontrer Louis-Vincent Gave.

Assurer la stabilité mise en place

Attention, Jean-François Fonteneau ne souhaite pas tout céder à tout prix. La vente du club ne pourrait se réaliser que sous certaines conditions. Les siennes. Le natif d’Arcachon pourrait garder 25 % de ses parts et prendre la présidence du conseil de surveillance. Il serait ainsi associé à Jean-Baptiste Aldigé qui deviendrait président du directoire. Aussi, il souhaiterait avoir de vraies garanties quant à l’investissement sur la durée d’Aldigé et Gave. Financièrement parlant, on parle d’un apport de cinq millions d’euros par an sur six ans. Une somme qui permettrait à Agen de changer de statut.

Mais quid de l’aspect sportif ? Bernard Goutta est très apprécié par son groupe. Et le Catalan a construit un groupe ayant permis au SUA de retrouver le top 6 de Pro D2, un an après être passé tout près de la catastrophe industrielle. C’est pourquoi le maintien du manager, sous contrat jusqu’en 2026, ferait partie des garanties demandées par Fonteneau aux potentiels repreneurs. Toutefois, le maintien de Goutta annihilerait également la venue de Matthew Clarkin. Soit un homme de confiance d’Aldigé. Concernant l’effectif, beaucoup ont confié leurs inquiétudes. Même si tout le monde (ou presque) est sous contrat, le spectre d’une "blacklist" aurait poussé certains agents, que nous avons contactés, à s’activer pour examiner les différentes portes de sortie.

En effet, si les cadres du Sporting ont demandé de vraies garanties de stabilité, Jean-Baptiste Aldigé ne voudrait pas venir seul à Agen. Il souhaiterait emmener avec lui plusieurs joueurs. Comme Johnny Dyer pour ne citer que lui. Et finalement, le plus incroyable dans tout cela, c’est qu’à Agen, plus personne ne parle de la saison en cours. Les Lot-et-Garonnais bataillent pour jouer le top 6. Le sprint final démarre et le déplacement jeudi à Massy s’annonce décisif. Dans ce contexte étouffant, les joueurs vont devoir montrer une grosse force de caractère. Car même si la stabilité mise en place par Bernard Goutta est mise à rude épreuve, les Agenais veulent tirer un trait définitif sur leur passé récent. Quant au futur, il devrait être acté dans les prochains jours. Avec ou sans Jean-Baptiste Aldigé.