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Le fait : froideur émotionnelle et "contagion positive"

Par Nicolas ZANARDI
  • Thomas Ramos a inscrit le premier essai dès la 2e minute. De quoi mettre les Bleus dans une excellente position dès le début de la rencontre.
    Thomas Ramos a inscrit le premier essai dès la 2e minute. De quoi mettre les Bleus dans une excellente position dès le début de la rencontre. Icon Sport - SUSA
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Alors qu’ils peinaient depuis des mois à surfer sur leurs bonnes entames, les Bleus ont enfin franchi ce cap à Twickenham pour verser dans la "contagion positive" tandis que les Anglais ont subi de plein fouet l’effet inverse...

Souvenez-vous : lors de son briefing en début de Tournoi, alors qu’il était invité à évoquer les axes de progression de son équipe, le sélectionneur du XV de France Fabien Galthié n’avait pas cherché à esquiver la question. Au contraire, celui-ci avait évoqué à quel point son équipe devait se montrer plus tueuse, plus méthodique, plus froide, notamment dans sa gestion des scores. "Lors de tous nos derniers grands succès, disait Galthié en référence aux matchs contre la Nouvelle-Zélande en 2021, ou encore aux scénarios contre l’Irlande ou l’Afrique du Sud en 2022, nous avons été en mesure de prendre assez vite un avantage conséquent au score. Malheureusement, au lieu d’enfoncer le clou et d’entrer dans une "contagion positive", nous avons régulièrement commis des erreurs qui ont permis à nos adversaires de revenir dans le match. On va travailler pour corriger ça."

Le hic ? Il est qu’au vu des matchs du début de Tournoi contre l’Italie ou l’Ecosse, et plus encore de la défaite en Irlande, on se disait justement que les Bleus n’avaient pas progressé d’un iota dans cette maîtrise de leurs émotions. C’est pourquoi, à 17-0 en leur faveur, on se mit soudain à craindre de voir le scenario se reproduire à nouveau. Fabien Galthié aussi, qui avouait après coup avoir "songé au match de l’Angleterre contre les Blacks en novembre dernier, qui avaient été capables de remonter 17 points dans les 10 dernières minutes pour faire match nul 25-25."

Le deuxième essai de Flament a brisé le momentum anglais

Sauf que cette fois, il n’y eut pas de suspense. Sûrs d’eux et de leurs forces, maîtres de leurs nerfs les Bleus ont cette fois su maintenir la tête de leurs adversaires sous l’eau. En accentuant leur avance par Ollivon juste avant la mi-temps, d’abord. Puis en résistant à la révolte des Anglais au retour des vestiaires, après avoir été bien briefés. "Ce sujet de la gestion, on l’avait évoqué avant le Tournoi, on a appuyé plus encore dessus à la mi-temps, témoignait le flanker François Cros. On se doutait qu’ils allaient avoir une réaction d’orgueil et que la clé pour nous à ce moment-là serait de leur maintenir la tête sous l’eau." Alors, bien sûr, tout n’a pas été parfait. Quelques petites erreurs ont (encore) pollué les desseins français, comme ce coup franc bêtement concédé à la 46e pour avoir tardé à venir dans l’alignement… Juste assez pour offrir l’occasion au XV de la Rose d’enfin franchir la ligne à la 48e par Steward.

Sauf qu’après cette réalisation, les coéquipiers d’Ellis Genge ne trouvèrent pas leur "momentum" qui fut définitivement brisé une pénaltouche non trouvée par Marcus Smith (50e). Bien concentrés à déterminés à ne plus commettre d’erreur, les Bleus surent alors achever leurs adversaires par le deuxième essai de Flament. Confiance et moral brisés, les Anglais furent alors victimes du syndrome de la "contagion négative" alors que les Bleus épousaient une spirale tout inverse, inscrivant encore 4 essais comme on inflige une punition, jusqu’à décrocher ce succès de tous les records. Comme quoi, les leçons de ces derniers mois et du début de Tournoi ont fini par être bien retenues. Pour notre plus grand plaisir…

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