Pro D2 - Biarritz : Steeve Barry a retrouvé le chemin de l’en-but

Le paradoxe est le suivant. L’an dernier, Steeve Barry (31 ans) a participé à la moitié des matchs du BO en Top 14, sans parvenir à inscrire le moindre essai, après deux premières saisons plutôt fastes chez les Rouge et Blanc, puisqu’il avait planté sept essais en 2019-2020, puis huit l’année suivante. "Pourtant, sur la seconde partie du championnat, en Top 14, c’est la meilleure saison que j’ai faite", estime-t-il. Si on attend d’un troisième ligne qu’il plaque à tour de bras, d’un buteur qu’il passe des pénalités et d’un ailier qu’il termine les coups, Barry a su trouver d’autres motifs de satisfactions, à défaut de plonger dans l’en-but adverse. "Tu apportes d’autres choses, souligne le garçon de 31 ans. Tu peux te satisfaire du jeu aérien, d’autant que l’on proposait pas mal de passes au pied pour les ailiers. Il y a aussi les franchissements, le fait de mettre l’équipe dans l’avancée. Ce sont des choses intéressantes et j’étais assez content de moi. Après, vous savez, je ne fais pas la course aux essais, même si c’est toujours gratifiant de marquer, car tu finis le travail de tout le monde."

Chercher les extérieurs

Au club depuis 2019, l’ancien joueur du Stade rochelais a vu le projet de jeu biarrot évoluer au fil des saisons et notamment l’an passé, avec l’arrivée du gallois Barry Maddocks pour entraîner les lignes arrières. "La base n’a pas changé, mais aujourd’hui, nous avons deux systèmes de jeu, raconte-t-il. Un pour les lancements et un pour les ballons de récupération. Ils nous permettent d’essayer d’exploiter les extérieurs et le couloir des quinze mètres le plus rapidement. Je trouve que sur pas mal de matchs, nous arrivons à chercher ces extérieurs."

Ce n’est pas pour lui déplaire et si le BO était en difficulté en Top 14 l’an passé, le changement de division et le jeu offensif prôné par le club basque en Pro D2 permettent à Barry de toucher plus de ballons et donc, par conséquent, de marquer plus. "Les premières années, nous avions pas mal de lancements où on cherchait à gagner du terrain, obtenir des pénalités, puis taper en touche, rappelle-t-il. Les talonneurs étaient alors les meilleurs marqueurs." Les dix-neuf essais aplatis par Lucas Peyresblanques sur ses trois dernières saisons au BO en attestent.

10 essais pour 360 kilomètres à vélo ?

Cette année, Steeve Barry est, avec Joe Jonas, le meilleur marqueur biarrot. L’ancien Rochelais a déjà inscrit sept essais, alors qu’il n’a joué que treize matchs à cause d’une épaule qui lui a fait manquer dix rencontres. "Il y en a un sur deux où j’ai fini le travail, je n’avais plus qu’à aplatir, précise modestement celui qui suit, en parallèle, des études de kiné. Après, ça montre que les joueurs avant moi ont su bien jouer les surnombres. Ça n’a pas toujours été le cas. C’est cool." "L’efficacité de notre attaque, cette année, lui a permis de se trouver en situation pour finir les coups", ajoute Matthew Clarkin. À ce rythme, l’international à VII devrait atteindre, d’ici la fin du championnat, la barre symbolique des dix essais. S’il y arrive, son meilleur ami et capitaine de Ruffec en Régionale 3, Florentin Prat, devra alors effectuer les 360 kilomètres qui séparent la commune charentaise de Biarritz à vélo, puisque c’est le pari que les deux hommes ont fait. Affaire à suivre, donc.